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HORS-SÉRIE 2016
El Mercurio - La Tercera :
le duopole médiatique néolibéral au Chili
La revue Punto Final livre une incessante bataille en faveur du journalisme
indépendant. En février 2009, cette publication a poursuivi en justice trois ministres
pour entrave à la libre concurrence et à la liberté de la presse. Elle leur a demandé
d’expliquer pourquoi les dépenses de publicité du gouvernement étaient presque
exclusivement réservées au duopole El Mercurio/La Tercera. Cet extrait d’un article
du journaliste chilien Ernesto Carmona, publié par Argenpress.info, revient sur cette
affaire qui garde toute son actualité et décrit un système médiatique caractérisé par
une extrême concentration.
Montt et la Estrella de détaillant – Lider et Ekono – à la chaîne
Chiloé. Il commercialise étasunienne Wal Mart.
aussi La Prensa Austral
et El Magallanes de Bien qu’elles soient en quelque sorte
Punta Arenas. L’État financées par la publicité de l’État,
a aussi concédé – et les pages du duopole idéologique
continue d’attribuer – de El Mercurio/Copesa remplissent
nombreuses fréquences leur rôle de caisse de résonnance
radio à El Mercurio. Son de l’extrême droite et remettent
secteur Quotidiens durement en question les politiques
Régionaux intervient sociales modérées des gouvernements
sur Digital FM, réseau post-dictature. La politique de
Le contrôle de El Mercurio et de La de musique et informations locales et communication du gouvernement,
Tercera sur le marché des quotidiens nationales, qui émet dans 38 villes dans qui cherchait à « séduire » ces
« peut être défini comme un duopole tout le pays, 11 directions régionales de médias comme s’ils étaient vraiment
qui est en réalité un monopole », a presse et autant de villes importantes. impartiaux, n’a pas fonctionné. Les
argumenté l’accusation, ajoutant que Le concept de journaliste multimédia deux groupes sont aussi profondément
« les deux groupes contrôlent entre 85 de El Mercurio oblige le reporter d’un engagés dans l’idéologie néolibérale
et 95% de la presse écrite – quotidiens, journal régional à fournir une même et n’acceptent aucun point de vue
périodiques, revues, de diffusion information au quotidien, à la radio critique, même sur la crise mondiale
nationale, régionale et communale -, locale et à l’édition nationale : un actuelle. Leurs contenus distillent
celle de El Mercurio étant largement triple travail pour le même salaire. Le quotidiennement une « propagande
majoritaire». « Bien qu’étant des groupe possède Positiva FM, un autre informative » en faveur des politiques
groupes d’entreprises, ils constituent réseau d’émetteurs présent dans 17 néoconservatrices, des grands groupes
en fait – en ce qui concerne la liberté villes et annonce l’installation de 11 économiques et financiers, ainsi que du
d’expression et d’information - un autres fréquences locales. El Mercurio système privé des fonds de pensions
monopole idéologique ». intervient aussi sur des radios de jeunes dont les pertes atteignent pourtant
telles que Mimix et Team Miss Verano. 30%, c’est-à-dire plus de 30 milliards de
Agustín Edwards possède les dollars.
quotidiens nationaux El Mercurio et Álvaro Saieh, devenu millionnaire
Las Últimas Noticias, édités à Santiago, sous la dictature, possède le Consorcio La bataille légale de la revue Punto
le journal du soir La Segunda - publié Periodístico de Chile SA (Copesa) qui final se déroule dans un pays que
dans la capitale mais qui circule dans contrôle les quotidiens nationaux La la propagande des grands médias
une grande partie du pays -, et 20 Tercera, La Cuarta et l’hebdomadaire locaux et mondiaux a transformé
autres journaux régionaux : La Estrella Qué Pasa, en plus du journal du matin en exemple pour l’investissement
de Arica, La Estrella de Iquique, El La Hora distribué gratuitement dans la étranger en Amérique latine et en
Mercurio de Antofagasta, El Mercurio de capitale. Il commercialise également paradis de la libre concurrence, une
Calama, La Estrella del Norte, la Prensa les suppléments Mujer, Icarito, Deportes, libre concurrence dont ne bénéficient
de Tocopilla, La Estrella de Loa, El Diario Glamorama, Agenda Urbana, Club ni la presse indépendante ni les petites
de Atacama, El Mercurio de Valparaíso, La Tercera, Mouse et Virus. Il contrôle et moyennes entreprises.
La Estrella de Valparaíso, El Líder de les radios FM Zero, Duna et Carolina.
San Antonio, Crónica Chillán, El Sur de Parmi ses autres entreprises, il possède
Concepción, Crónica de Concepción, CorpBanca, présente dans différents
El Renacer de Arauco, El Austral de pays, et la chaîne de supermarchés Ernesto CARMONA
Journaliste,
Temuco, El Austral de Valdivia, El Austral Almac, achetée à D&S avant que celle- Traduction : Colette Casado
de Osorno, El Llanquihue de Puerto ci ne vende le reste de son réseau (Comité Directeur de FAL)
Cet article a été publié sur le site http://www.argenpress.info.
Photos : Maurice Lemoine.
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