Bolivie : La situation du droit à l’avortement Par notre volontaire Elise Bernault

La situation du droit à l’avortement

Organisation de femmes paysannes indigènes, les Bartolina Sisa ne sont pas pour autant féministes au sens où l’on entend. Le cœur de leur lutte est l’amélioration des droits des femmes, mais plus particulièrement la représentation des femmes en politique.
Lorsque le débat sur l’avortement a été relancé dans le pays il y a quelques mois, suite à une proposition d’une députée indigène de modifier la Constitution, la position des Bartolina Sisa, calquée sur celle du Président de l’Etat Plurinational de Bolivie, a été celle de la défense du droit à la vie. Les seules exceptions qu’elles tolèrent sont celle déjà inscrites dans la Constitution : en cas de viol, ou lorsque la vie de la mère est en danger.

Pour défendre leur position, elles ont donc participé à diverses marches pour la vie et contre la dépénalisation de l’avortement. Pourtant engagées dans un certain nombre de programmes sociaux à destination de la santé des femmes, la solution qu’elles préconisent pour en finir avec les avortements illégaux est la prévention et l’éducation sexuelle.

La majorité de la population bolivienne partage ce point de vue même si les chiffres (six boliviennes sur dix ont recours à l’avortement une fois dans leur vie) traduisent une autre réalité.

Invitée à ces marches, j’ai poliment refusée en alimentant au passage le débat, sur mon point de vue, et le recours à l’avortement en France légal depuis plus de quarante ans.

Ainsi, le droit des femmes de disposer de leur propre corps est loin d’être une évidence pour tous en Bolivie, mais au moins le débat a eu lieu à l’assemblée, mais aussi et surtout dans la rue et dans les foyers ayant pour point positif de lever, ne serait-ce qu’un peu, le tabou sur cette question.

Elise Bernault, Volontaire FAL à Tarija.

Mars 2014