Communiqué du Comité de Solidarité avec Cajamarca, pour la défense des 284 Lagunes des Hautes-Andes Péruviennes

Le Tribunal Constitutionnel a rendu son jugement le 5 juin dernier – date de la Journée Internationale de l’environnement !– en faveur de la mine Yanacocha, ne prenant par conséquent pas en compte l’ordonnance de 2007 de la municipalité de San Pablo qui prévoyait la création d’une aire de Protection de l’Environnement pour protéger les lagunes des Hautes-Andes Péruviennes. Cette décision du tribunal représente une provocation et une menace sans précédent pour la population de la région de Cajamarca.
La Zone des Hautes-Andes péruviennes est un espace naturel dont l’écosystème de 2960 hectares comprend 284 lagunes, 700 plans d’eau et près de 3 millions de mètres cubes d’eau qui alimentent les bassins du fleuve Maschon. Cet espace a de l’influence non seulement sur la région de Cajamarca mais aussi sur les régions de Lambayeque et La Libertad.
« C’est indignant et cela nous donne honte pour notre pays  parce que les lobbys et les pressions qui s’exercent sur la justice ont des conséquences réelles, et les jugements en faveur des entreprises sont monnaie courante » déclare Sergio Sanchez, directeur du RENAMA (direction régionale des ressources naturelles et de l’environnement de cajamarca) en apprenant la nouvelle. 
Pourtant, le droit à l’eau, considéré comme un droit humain à l’échelle internationale par l’Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) depuis 2010, vient d’être intégré dans la Constitution péruvienne à travers une réforme constitutionnelle votée à l’unanimité le 8 Juin. L’eau est désormais  considérée comme une ressource naturelle essentielle, un bien public et une partie du patrimoine de la Nation péruvienne. Dans ces circonstances, la décision du Tribunal Constitutionnel qui répond favorablement à l’appel de Yanacocha au nom de « la liberté d’entreprise, d’industrie et de propriété privée » paraît aberrante.
C’est pourquoi le Comité de Solidarité avec Cajamarca manifeste sa solidarité envers la population locale, les « Rondes paysannes », les organisations sociales ainsi que toutes les autorités qui préparent une nouvelle étape dans la lutte pour le droit à l’eau.
Solidarité pour la défense des 284 lagunes de la zone des Hautes-Andes péruviennes
Pour la déclaration de la zone en tant que site protégé (RAMSAR) et comme zone d’importance majeure pour le Pérou et le monde.
Pour l’unité dans la lutte !
Paris, Le 8 juin 2017