Service civique au Chiapas : Une vidéo pour déconstruire des préjugés et revendiquer

Ce projet de vidéo s’inscrivit dans un cycle sur le droit à la participation. Les décisions pour le tournage de la vidéo furent prises lors de concertations entre enfants et éducateurs. L’unique élément imposé fût le lieu de cheminement durant le tournage : la majorité des participants à nos sessions travaille dans l’espace extérieur du marché, mais les allées de ce dernier, très fréquentées et leur sol bien plus irrégulier, auraient rendu compliqué le tournage de la vidéo.
Des temps de concertations émergèrent également le matériel utilisé pour le tournage, fabriqué ou acheté. Acteurs de la vidéo, les enfants le furent également du projet.

Quand on ne connaît pas la réalité des enfants travailleurs, ces mots renvoient à des images de mines de charbons, d’enfants soldats ou s’usant les yeux sur des métiers à tisser. Les enfants de la vidéo travaillent et néanmoins sourient, ils ne veulent ni pitié ni de commisération et revendiquent :
-  le droit à travailler de bonnes conditions, sans subir les abus des adultes et sans nier leur accès aux autres droits ;
-  le droit à vivre en bonne santé, ou, le cas, échéant d’avoir accès aux services de santé dans de bonnes conditions ;
-  celui à l’éducation, qui renvoie aux problèmes de l’accès à l’école, du coût de cette dernière, de la qualité de l’enseignement (très hétérogène ici), de la violence scolaire… ;

Il n’apparait pas sur les panneaux, mais un droit transparait clairement tout au long de cette vidéo, celui à l’expression, les enfants ont des droits, comme ils l’écrivent et le brandissent à la fin de la vidéo et entendent bien se faire entendre !
En somme toute, le problème n’est pas le travail infantile, mais l’exploitation que subissent certains enfants. Les aider à exercer leur droit d’expression, c’est avant tout lutter contre les abus dont ils peuvent être victimes et favoriser l’exercice d’un travail digne et juste.

Céline Le Bloa, volontaire au Chiapas