Uruguay : le Sénat adopte la dépénalisation de l’avortement

URUGUAYPARLPar RFI à Quito, Eric Samson

Après Cuba, la Guyane et Porto Rico, l’Uruguay devient l’un des rares pays latino-américains à légaliser l’avortement. C’était une promesse de campagne du parti officiel. Le Sénat uruguayen a approuvé le 17 octobre un projet de loi qui légalise l’avortement sous certaines conditions.

Dans les rues de Montevideo, ils se sont déguisés en éléphants, pandas et autres animaux. Les manifestants opposés à l’avortement brandissaient des panneaux demandant que les humains « soient protégés ». Peine perdue.

Par 17 voix contre 14 et après un débat moins houleux que dans le passé, les sénateurs uruguayens ont approuvé la dépénalisation de l’avortement qui ne pourra cependant s’effectuer que jusqu’à la douzième semaine de grossesse.

Autre condition : les femmes souhaitant avorter devront passer par un médecin et ensuite par une commission formée par des psychologues, des travailleurs sociaux et des gynécologues. Si la volontaire n’a pas changé d’avis après cinq jours de réflexion, l’interruption volontaire de grossesse pourra s’effectuer dans un centre de soins public ou privé.

Si ces conditions ne sont pas respectées, l’avortement restera passible de la loi. Les autorités et les organismes sociaux estiment que de 30 à 60.000 avortements clandestins ont lieu chaque année en Uruguay, très souvent dans de mauvaises conditions hygiéniques.

Le président José Mujica devrait ratifier le texte dans les prochains jours. En 2008, son prédécesseur Tabaré Vásquez avait mis son véto pour des raisons de conscience. Des sénateurs d’opposition souhaitent maintenant organiser un référendum pour que la loi soit abrogée.

Dans d’autres pays latino-américains, l’avortement n’est autorisé que lorsque la vie de la mère est menacée, en cas de malformation du fœtus ou lorsque la grossesse est le résultat d’un viol.

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