Uruguay: Paradis de la diversité sexuelle? (Mathilde Maurice/Ameripolitica)

Déjà novateur sur des sujets comme la légalisation de la marijuana et l’avortement, l’Uruguay s’engage pour les droits de la communauté LGBT avec sa nouvelle Loi Intégrale pour les Trans. Explications.

C’est une nouvelle marée humaine, joyeuse et colorée qui a déferlée le 28 septembre sur les principales rues du pays à l’occasion de la « Marche pour la Diversité », version uruguayenne de la GayPride. Originellement nommée Marcha por Orgullo LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans), comme ses voisins argentins et brésiliens, dès 2006, l’évènement a changé de nom afin de rassembler autour de toutes les diversités, et pas seulement sexuelles. Le slogan de cette édition : « Leytransya » ou « loi trans maintenant », afin de motiver le Parlement uruguayen à voter une loi intégrale pour lutter contre les discriminations envers les personnes trans (c’est-à-dire transsexuelles et transgenres).

Que contient ce projet de loi ? La création d’une réparation pour les victimes de discriminations d’ordre public durant la dictature, des quotas dans les emplois publics et dans les facultés, des bourses d’études, la mesure la plus polémique étant la possibilité pour les mineurs d’accéder à des traitements hormonaux et interventions chirurgicales sans l’autorisation de leurs parents. Le projet de loi devrait permettre aux adolescents de réaliser la demande d’adéquation de sexe en présence de leurs représentants légaux. Il serait néanmoins possible, en cas de refus de ces derniers, de passer par la loi n°17.823 (Code l’enfance et de l’adolescence) et de saisir un Tribunal afin que leur demande soit jugée ou non favorable.

Cette mesure trouve ses arguments dans le rejet familial que connaissent les adolescents trans, qui se manifeste par un abandon ou par des violences. Laisser ces adolescents avoir le contrôle de leur corps serait donc un moyen de permettre l’accès à leurs droits et garanties essentiels. Selon ses promoteurs, la mesure réduirait l’exclusion et l’exploitation sexuelle infantile que beaucoup de personnes trans subissent. Cette proposition a été rejetée par les signatures de 5605 citoyens présentées à la Commission Sénatoriale en charge de cette loi, avec comme argument principal que ce type de décision peut être différée à la majorité du sujet. De plus, le vice-président de la Commission a avoué que l’utilité de cette proposition n’était pas démontrée, aucune demande d’actes chirurgicaux de la part de mineurs n’ayant été recensée…

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