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Au Brésil les marchés choisissent l’extrême droite (Jean Marc Four/France Inter)

Dans 4 jours, 150 millions d’électeurs Brésiliens sont appelés aux urnes pour le 1er tour de la présidentielle. Et ce qui était impensable il y a quelques semaines devient possible : la victoire de l’extrême droite. Avec, et c’est là le fait nouveau, le soutien des milieux économiques. C’est le “monde à l’envers”.

Savez-vous ce qu’est l’Ibovespa ? Et bien l’Ibovespa, c’est le Dow Jones ou le CAC 40 brésilien : le grand indice boursier de Sao Paulo, la capitale économique du pays.

Au cours du mois écoulé, l’Ibovespa a grimpé de 13% ! Et hier en une journée, il a pris près de 4%. A l’instant même encore : + 3%. La séance boursière est encore en cours là-bas.

La monnaie brésilienne, le real, remonte face au dollar.

Et les actions de plusieurs grandes entreprises sont aussi en forte hausse : plus 8% pour la compagnie pétrolière Petrobras, plus 11% pour la compagnie d’électricité Electrobras, plus 7% pour les grandes banques, etc.

Vous avez compris : les marchés financiers brésiliens sont optimistes, la presse de Sao Paulo dit même qu’ils sont euphoriques.

Nous sommes à 4 jours du scrutin présidentiel le plus incertain de ces dernières décennies dans cet immense pays de 8 millions de km2, 1ère économie d’Amérique Latine. Et d’habitude, les milieux économiques détestent l’incertitude.

Mais là, c’est très simple : ils ont choisi leur camp. Ils espèrent la victoire de l’extrême droite.

Pourquoi le cours de la Bourse de Sao Paulo a-t-il particulièrement bondi hier ?

Parce que dans le dernier sondage de l’institut Datafolha, Jair Bolsonaro, candidat de l’extrême droite, caracole en tête avec 32%, devant le candidat de la gauche Fernando Haddad, 21% (Haddad, c’est l’homme adoubé par Lula, toujours derrière les barreaux). Et Bolsonaro l’emporterait d’une courte tête au 2nd tour.

Depuis 3 semaines, depuis qu’il a été victime d’un attentat au poignard, Bolsonaro progresse non-stop. Et plus il monte, plus la Bourse monte aussi.

Misogyne, homophobe et raciste

Donc pour les milieux économiques, l’extrémisme de Bolsonaro est sans importance

Et pour mesurer la portée de ce choix, il faut rappeler qui est Bolsonaro. Ce n’est pas un candidat qu’on pourrait qualifier pudiquement de « droite radicale », c’est un authentique dirigeant d’extrême droite. C’est d’abord un ancien capitaine de l’armée, qui se fait appeler par ses partisans « Mito », « le mythe ». Modeste le monsieur.

Et son colistier (pour la vice-présidence) est un général

, Hamilton Mourao.

Les deux sont des nostalgiques de la dictature militaire qui a dirigé le Brésil, avec torture et gâchette facile, pendant 20 ans de 1964 à 1985…

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