Bolivie: victoire de Luis Arce (analyses)

Luis Arce, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), a remporté dimanche 18 octobre la présidentielle en Bolivie dès le premier tour avec plus de 52 % des voix, devançant de plus de 20 points son principal rival, le centriste Carlos Mesa. Ce résultat a surpris tous les commentateurs mais il n’a donné lieu à aucune contestation et a été immédiatement reconnu par les adversaires du nouveau président. FAL vous propose quelques éléments d’analyse.

“Personne n’avait anticipé l’ampleur de cette victoire” (interview de Franck Gaudichaud/France 24)

Élections en Bolivie : l’inattendu scénario latino-américain (Christophe Ventura / IRIS)

Bolivie. Le triomphe d’Arce. Une nouvelle étape pour le MAS (Pablo Stefanoni / Traduction À l’Encontre)

David Choquehuanca et Luis Arce lors du meeting de fin de campagne.
Photo: Prensa Latina

(…) Luis Arce devra construire son propre leadership présidentiel, avec un Evo Morales qui reviendra en Bolivie moins fort qu’avant, mais sans doute influent, et un vice-président, David Choquehuanca, distant de Morales et ayant sa propre base parmi les dirigeants aymaras des hauts plateaux de La Paz. Plus encore: Luis Arce devra montrer que son modèle économique – l’une des cartes les plus solides de la MAS au cours de ses quinze années de pouvoir – sert également en période de crise économique et d’incertitude aggravée par la pandémie. Pour l’instant, dans son discours de dimanche soir, Luis Arce s’est montré humble, a proposé une autocritique et a promis l’unité nationale. Quels étaient les enjeux des élections? Plus que des programmes électoraux, l’élection a fait face à des interprétations controversées ayant trait aux 14 ans de pouvoir du MAS au pouvoir et les presque 12 mois de gestion de Jeanine Áñez, une sénatrice conservatrice qui, profitant du vide du pouvoir après le renversement d’Evo Morales et la démission du président du Sénat pour assumer la présidence, s’est installée de façon inattendue au Palacio Quemado. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici

Bolivie. Un an après le putsch, la gauche revient par les urnes (Rosa Moussaoui / L’Humanité)

REUTERS / Ueslei Marcelino

À l’issue d’un vote sous étroite surveillance des policiers et des militaires, les Boliviens ont donné une large victoire au Mouvement vers le socialisme. Luis Arce, son candidat à la présidentielle, dépasse les 50 % dès le premier tour. C’est un résultat ample, clair, sans contestation possible. Tard dans la nuit de dimanche à lundi, Luis Arce Catacora, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), a revendiqué la victoire au premier tour de l’élection présidentielle en Bolivie. Succès aussitôt reconnu, 363 jours après le coup d’État, par l’autoproclamée présidente par intérim Jeanine Añez, marionnette des putschistes. « Maintenant que les résultats sont connus, nous voulons remercier le peuple bolivien, remercier tous nos militants. Nous avons passé un cap important, nous avons récupéré la démocratie et l’espoir », s’est réjoui le nouveau président socialiste, qui, selon les premières estimations, l’emporte largement, avec plus de 52 % des voix, contre 31,5 % à son adversaire de droite Carlos Mesa. (…)

(…) Lire la suite de l’article réservé aux abonné.e.s ici

Bolivie. La gauche emporte tout sur son passage et écrase la droite (Jean-Baptiste Thomas / Révolution Permanente)

(….) Cela fait près d’un an que, dès lors que l’on évoque la Bolivie, la plupart des médias nous parlent de la « démission » du président de gauche Evo Morales à la suite de soupçons de fraude électorale lors des élections du 20 octobre 2019 et de son remplacement par un « gouvernement de transition » en charge d’organiser un nouveau scrutin. En réalité, si l’on en croit les analyses les plus sérieuses, il n’y a jamais eu de fraude, en 2019, mais « juste » l’orchestration assez bien ficelée d’une stratégie de déstabilisation du pouvoir de gauche, en place, pour le forcer à quitter la scène. Evo Morales et son parti, le Mouvement vers le Socialisme (MAS) a été renversé par un coup d’État en bonne et due forme, même s’il ne disait pas son nom, planifié par la droite bolivienne, avec le soutien de l’armée, et encouragé par Bolsonaro et Trump. Quant au fameux « gouvernement de transition », il a brillé, d’abord, par sa brutalité extrême dans la répression des opposants au coup d’Etat, puis dans une gestion calamiteuse de la crise du Covid, émaillée par ailleurs de multiples scandales de corruption. La soi-disant fraude de 2019 en Bolivie est, sans doute, l’une des plus grandes fake-news des dernières années. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici

Avec la victoire d’Arce, une page se tourne en Bolivie (Patrick Guillaudat / L’Anticapitaliste)

L’élection de Luis Arce, ancien ministre de l’économie d’Evo Morales candidat du MAS (Movimiento Al Socialismo) lors de l’élection présidentielle du 18 octobre en Bolivie est un évènement qui a surpris tous les commentateurs. Prenant appui sur les sondages émis avant l’élection, l’ensemble des journaux boliviens glosaient sur la possibilité d’un deuxième tour, estimant qu’au mieux Luis Arce obtiendrait 40 à 42% des voix, laissant la porte ouverte à la victoire de la droite, alors unie pour un second tour. Leur surprise est donc de taille vu qu’Arce devrait obtenir entre 52 et 53% des voix, pour une participation de 87% de l’électorat, d’après les estimations données par les deux organismes habilités par le gouvernement. Le candidat du MAS gagne dans six des neuf départements du pays. Au Sénat, le parti de gauche obtiendrait la majorité absolue mais pas celle des deux-tiers (24 sièges) nécessaire pour appliquer intégralement son programme.

Un régime « transitoire » à bout de souffle

Le départ de Morales en 2019 était la conséquence logique des fortes émeutes de la droite et du ralliement de la police et des forces armées à cette campagne de déstabilisation. Le coup d’État a réussi sur la base de fausses informations propagées par l’OEA – Organisation des États américains – relayées et amplifiées par les médias. Si ce putsch civil a réussi, c’est aussi parce que les soutiens de Morales se sont peu mobilisés pour éviter son départ allant même pour certains, dont la COB – Centrale ouvrière bolivienne –, jusqu’à demander sa démission. Mais cela ne signifie pas que la majorité de la population souhaitait revenir aux sombres années néolibérales d’avant l’accession au pouvoir du MAS. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici

Voir aussi
Communiqué de France Amérique Latine: Après la victoire du MAS en Bolivie
Bolivie: Luis Arce, candidat de gauche, vainqueur de la présidentielle (revue de presse)
Bolivie : à la veille de l’élection présidentielle (revue de presse)