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Brésil : «Ils veulent que Lula meure en prison» (Chantal Rayes/ Libération)

L’ancien président et leader historique du Parti des travailleurs a une nouvelle fois été condamné pour corruption, cette fois à douze ans et onze mois de réclusion. L’extrême droite au pouvoir exulte, la gauche y voit un cruel acharnement.

«Ils veulent que Lula meure en prison.» L’ex-sénateur du Parti des travailleurs (PT), Lindbergh Farias, résumait ainsi le sentiment général, à gauche, après une nouvelle sentence contre l’ancien président du Brésil (2003-2010).

Mercredi, le chef historique du PT, incarcéré pour corruption, a été une nouvelle fois condamné pour des faits similaires, dans le cadre de la tentaculaire opération Lava Jato («lavage express») sur les détournements de fonds chez le géant pétrolier semi-public Petrobras. Une affaire qui recoupe sa présidence mais n’épargne aucun grand parti.

Le 1er février, des députés de l’opposition brandissent des affiches demandant la libération de Lula, lors de la séance inaugurale de la nouvelle législature du Congrès brésilien. Photo Sergio Lima. AFP

La juge de première instance Gabriela Hardt l’a condamné à douze ans et onze mois de prison, le reconnaissant coupable d’avoir reçu des «avantages indus» des groupes du bâtiment Odebrecht, OAS et Schahin, en échange de juteux contrats avec Petrobras. Ces entreprises auraient déboursé environ 240 000 euros – pris sur des contrats surfacturés – pour mener des travaux d’amélioration dans une maison de campagne située dans la province de São Paulo, propriété d’un ami de Lula mais où le leader de gauche et sa famille séjournaient fréquemment.

«Corruption systémique»

Pour la jeune magistrate, qui remplace provisoirement Sérgio Moro, l’ancien juge en charge de Lava Jato, devenu ministre de la Justice du gouvernement Jair Bolsonaro (extrême droite), ce supposé renvoi d’ascenseur «s’inscrit dans un système plus ample de corruption systémique», et il serait «prouvé» que l’ancien chef de l’État «a activement pris part à ce système, tant pour financer son parti et le maintenir au pouvoir que pour en tirer un profit personnel». (…)

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