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Césarienne sur une enfant violée : le débat sur l’IVG de retour en Argentine (Antoine Bourdon/ Le vent se lève)

11 ans. C’est l’âge de Lucía, une petite fille argentine violée par le compagnon de sa grand-mère et tombée enceinte. Son souhait de pratiquer un avortement lui a été refusé, et l’enfant a fini par subir une césarienne, suite au rejet de sa demande par les autorités de la province de Tucuman. Cet événement a provoqué un tollé dans le pays et remet une nouvelle fois le sujet de l’IVG sur le devant de la scène politique.

Les communautés religieuses les plus conservatrices de la région de Tucumán ont fait pression pour que l’on refuse à Lucía son droit à l’avortement – pourtant autorisé par la législation nationale argentine en cas de viol. Cette intervention des autorités régionales est à elle seule symptomatique du pouvoir des groupes religieux conservateurs. Lucía a survécu mais son enfant est né très prématuré.


Les manifestant.e.s pro-choix à Buenos Aires cet été, ©El Boletin

L’été dernier, il n’a manqué que huit voix au Sénat argentin pour que le projet de loi « IVE » (Interrupcion Voluntaria del Embarazo) – l’équivalent de l’IVG en France – soit adopté. Au lieu de marquer l’histoire argentine des trois grands huit du 8/08/2018, ce sont les militants pro-IVG qui sont, eux, repartis pour un tour de grand huit qui dure déjà depuis 11 ans.

L’IVG, symbole de la fracture sociale en Argentine

Le projet de loi visait à étendre le droit à l’avortement, légalisé depuis 1921 en cas de viol ou de danger pour la mère. Ce fait d’actualité met en lumière le gouffre qui sépare encore la réalité des textes. L’avortement a été refusé à Lucía, bien que les deux conditions – viol et danger pour la mère – aient été réunies.

Ce texte a créé une très vive tension dans le pays, opposant lors de nombreuses manifestations les pañuelos verdes, les militants « pro-choix » et les pañuelos azul, les militants « pro-vie ». L’ouverture du débat par le président Mauricio Macri a fait se dresser l’un contre l’autre deux camps, férocement attachés à leurs convictions. Dans un pays où 90 % de la population est catholique et qui plus est le pays d’origine du pape François, deux visions antagonistes de la société se sont affrontées (…)

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