Chili : répression contre les communautés mapuche (revue de presse)


La «Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples» a réuni près d’un millier de personnes au centre de la capitale chilienne le 10 octobre 2021. Une personne a été tuée, dix-sept blessées et neuf arrêtées à Santiago. L’état d’exception a été décrété et l’armée déployée dans deux régions méridionales du pays. 

Des manifestants, en majorité de la communauté Mapuche, lors de la manifestation à Santiago, le 10 octobre 2021. — © EPA /Alberto Valdés

Des affrontements lors d’une marche
pour la communauté indigène mapuche au Chili
(AFP / Le Temps)

Des affrontements ont éclaté, dimanche, entre manifestants et forces de l’ordre lors d’une marche pour les Mapuches, principal peuple autochtone du Chili, faisant une morte et dix-sept blessés, et entraînant une dizaine d’arrestations à Santiago, a indiqué la police chilienne.

Photo : Ivan Alvarado / Reuters

La «Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples», convoquée via les réseaux sociaux, a réuni près d’un millier de personnes au centre de la capitale chilienne, dont beaucoup de représentants des communautés mapuches qui portaient des ponchos, le traditionnel bandeau mapuche «trarilonco» sur la tête et le drapeau de cette communauté amérindienne. Denisse Cortés, une avocate de 43 ans, est morte à la suite d’une blessure provoquée par des feux d’artifice pendant la marche, a annoncé l’hôpital l’ayant prise en charge. Les feux d’artifice ont été lancés par un groupe de personnes cagoulées, et «l’une d’entre elles a touché la manifestante qui se trouvait à côté de Carabineros (policiers au Chili)», a expliqué Enrique Monras, chef de la police de la capitale. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Chili : l’état d’exception décrété dans deux régions du Sud
(Marc Paupe / France 24)

L’état d’exception a été décrété et l’armée déployée par le président chilien Sebastian Piñera dans deux région méridionales du pays, en proie à de vives tensions avec des Amérindiens mapuche. Cette annonce a été faite le jour même où l’Amérique latine, sur fond de polémiques avec les peuples autochtones, commémore l’arrivée du navigateur espagnol Christophe Colomb en 1492. 

Le président du Chili, Sebastian Piñera, a décrété mardi l’état d’exception dans deux régions du sud du pays, théâtres d’un conflit avec des autochtones mapuche, qui revendiquent la restitution de leurs terres ancestrales. “Nous annonçons aujourd’hui (…) que nous avons décidé de décréter l’état d’exception” dans quatre provinces des régions de Biobio et de l’Araucanie (sud), situées à 600 km au sud de Santiago, a déclaré le président Piñera. 

L’annonce a été assortie d’un déploiement militaire : cela “comprend la désignation de chefs de la Défense nationale” qui seront responsables de rétablir l’ordre public qui souffre de “graves perturbations”, a-t-il ajouté. Les militaires, présents dans ces deux régions, participeront au maintien de l’ordre, en fournissant un appui logistique à la police et en participant à des patrouilles.

Cette annonce a été faite à l’occasion d’un bref message à la nation, le jour même où l’Amérique latine, sur fond de polémiques avec les peuples autochtones, commémore l’arrivée du navigateur espagnol Christophe Colomb en 1492. “Sont de notoriété publique les graves et répétés actes de violence liés au trafic de drogue, au terrorisme et au crime organisé, commis par des groupes armés” dans ces quatre provinces où sont mortes “des personnes innocentes” et des policiers, a ajouté le président conservateur.

L’état d’exception est pour l’heure décrété pour quinze jours dans les provinces de Biobio, Arauco (région de Biobio), Malleco et Cautin (région de l’Araucanie). La mesure, qui requiert un vote au Parlement pour être prolongée au-delà d’un mois, “n’est en aucun cas dirigée contre un peuple ou un groupe de citoyens”, a assuré Sebastian Piñera.

Un combat pour la restitution de terres

Les Mapuche, soit 1,7 million de personnes sur 19 millions de Chiliens, surtout présents dans le Sud, réclament de longue date la restitution de leur terres aux mains de propriétaires terriens ou de forestiers. Face à l’impasse, le conflit a entraîné ces dernières années une escalade de la violence, avec des vagues d’incendies criminels sur des propriétés privées par des groupes militants. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Constituante au Chili : les Indiens Mapuche,
entre espoirs et scepticisme
(AFP / L’Express)

La linguiste Elisa Loncón, une Mapuche de 58 ans, a été élue début juin à la tête de l’Assemblée constituante chilienne chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer l’actuelle, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).  Parmi les 155 membres qui composent cette assemblée, 17 sont des représentants des peuples amérindiens chiliens, dont sept mapuches. Une première dans la vie politique chilienne.  Mais malgré ce symbole fort, certains Mapuche ne cachent pas leur scepticisme sur les possibilités que la nouvelle Loi fondamentale du pays réponde à leurs revendications historiques en matière de terres et d’autodétermination. “La Constituante et la nouvelle Constitution qui va être rédigée ne va pas nous représenter“, lâche Juan Pichun, 46 ans, à la tête de la Coordination Arauco Malleco (CAM), une organisation mapuche radicale. 

Le pouvoir économique est plus puissant qu’une Constitution“, dit-il à l’AFP dans une forêt appartenant à une entreprise forestière dans la région de l’Araucanie (sud), à 600 km de Santiago. Le CAM a mené dans cette forêt une action militante en abattant à la tronçonneuse des dizaines d’arbres appartenant à des forestiers. 

Les Mapuche, soit 1,7 million de personnes sur 19 millions de Chiliens, surtout présents dans le sud du pays, réclament de longue date la restitution de leur terres ancestrales aux mains de propriétaires terriens ou d’entreprises forestières qui assurent 8% des exportations du pays. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici