Colombie : la justice ordonne l’arrestation de l’ancien président Alvaro Uribe (Anne Proenza-Libération / Marie Delcas-Le Monde)

Mis en cause dans une affaire de faux témoignages impliquant des paramilitaires, l’ancien président risque jusqu’à huit ans de prison. Il reste visé par une multitude d’autres plaintes.

Quelque chose pourrait bien être en train de changer en Colombie. Le sénateur et ex-président Alvaro Uribe (2002-2010), qu’on appelait le président éternel ou le président téflon, parce que jusque-là toutes les accusations et les affaires avaient glissé sur lui, va être assigné à résidence. Ainsi en a décidé mardi, «à l’unanimité», la salle d’instruction de la Cour suprême de justice, en ordonnant «la détention préventive domiciliaire» du leader de la droite dure.

Le mentor de l’actuel président Iván Duque est poursuivi dans une affaire de manipulation de témoins et de fraude à la justice qui semble minime en comparaison des dizaines de plaintes bien plus graves – pour complicité dans des massacres, liens avec des paramilitaires ou encore écoutes illégales – qui ont été déposées contre lui. Mais sa détention à domicile représente un véritable tremblement de terre politique en Colombie, tant la société est fracturée entre uribistes et anti-uribistes. Alvaro Uribe est notamment le principal détracteur de l’accord de paix signé en 2016 par le gouvernement précédent du prix Nobel de la paix Juan Manuel Santos avec l’ancienne guérilla des Farc. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici

Colombie : l’ancien président Alvaro Uribe assigné à résidence (Marie Delcas / Le Monde)

Président à poigne de 2002 à 2010, sénateur depuis 2014, détracteur infatigable de l’accord de paix signé avec les FARC, il est la cible d’une enquête pour subornation de témoins.

Dix ans, presque jour pour jour, après avoir quitté le pouvoir, l’ancien président colombien Alvaro Uribe a été assigné à résidence par la Cour suprême, dans le cadre d’une enquête pour subornation de témoins. L’annonce a fait l’effet d’une bombe politique. Président à poigne de 2002 à 2010, sénateur depuis 2014, détracteur infatigable de l’accord de paix signé avec la guérilla en 2016, Alvaro Uribe est aussi le parrain politique de l’actuel chef de l’Etat, Ivan Duque, et le leader incontesté de la droite dure. La décision a été prise à l’unanimité des cinq magistrats de la salle d’instruction de la chambre pénale de la Cour suprême, mardi 4 août. C’est la première fois qu’un ancien président colombien est placé en détention provisoire.

C’est l’intéressé lui-même qui a annoncé la nouvelle au pays. « Etre privé de ma liberté m’attriste profondément pour mon épouse, pour ma famille et pour les Colombiens qui croient encore que j’ai fait quelque chose de bien pour la patrie », a écrit M. Uribe sur son compte Twitter, mardi, en début d’après-midi. Les réactions n’ont pas tardé et les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés. Alvaro Uribe continue de diviser le pays. À Bogotá et à Medellín, les autorités municipales ont rappelé que, pour cause de pandémie de Covid-19, toutes les manifestations étaient interdites. (…)

(…) Lire la suite de l’article (réservé aux abonné.e.s) ici