- FRANCE AMERIQUE LATINE - https://www.franceameriquelatine.org -

Communiqué: Non aux menaces de mort proférées par le “Commando Barneix” en Uruguay!

 

 

 

À l’occasion de l’assemblée générale de France Amérique Latine, réunie à Gennevilliers les premier et deux avril 2017,  France Amérique Latine (FAL) condamne énergiquement les menaces de mort, proférées par le « commando Barneix » contre le magistrat Louis Joinet, ainsi que contre des juges, des avocats, le ministre de la Défense uruguayen et des défenseurs des Droits Humains.

Les associations “¿Dónde Están?” (Où sont-ils?) (Uruguay), l’association d’Ex-Prisonniers Politiques Chiliens en France (AEXPPCH) et celle des Citoyens Argentins en France (ACAF) s’associent  à cette déclaration.

Co-fondateur du Syndicat de la magistrature en France et ancien président de France Amérique Latine, Louis Joinet est internationalement connu comme expert indépendant, pour sa lutte contre l’impunité des responsables de violations des droits humains et pour sa participation à l’élaboration de la Convention contre les disparitions forcées. Il a notamment dénoncé sans relâche les crimes commis par les militaires uruguayens durant la dictature, et a enquêté en Uruguay en 1975 dans le cadre d’une mission de la Fédération Internationale pour la Défense des Droits Humains (FIDH).

Les associations signataires expriment leur entière solidarité avec toutes celles et tous ceux qui, comme Louis Joinet, consacrent leur vie à rétablir la liberté et la justice, à exiger la vérité sur le sort des disparu.e.s et à lutter contre l’oubli.

Elles exhortent le gouvernement uruguayen à enquêter de manière approfondie sur les activités de ce groupe. Elles dénoncent les déclarations formulées ces derniers mois par des militaires, à la retraite et en activité, visant à faire pression sur la justice et à intimider les organisations qui luttent contre l’impunité.

Ces menaces sont rendues possibles en grande partie par l’attitude des Forces Armées uruguayennes qui, plus de trente ans après le retour de la démocratie dans le pays, continuent de défendre le bilan de la dictature. En effet, les autorités militaires n’ont jamais reconnu l’existence des disparitions forcées, les tortures, tous ces actes perpétrés à l’intérieur du pays comme à l’extérieur dans le cadre du Plan Condor.

Assez de discours de haine ! Les tribunaux uruguayens doivent enfin déterminer les responsabilités et condamner les crimes contre l’Humanité commis, pour que plus jamais ne se répètent les horreurs liées à la période des dictatures.

Liste des personnes menacées dont les noms ont été rendus publics

  1. Jorge Menéndez, ministre de la Défense
  2. Jorge Díaz, procureur de la Cour Suprême
  3. Mirtha Guianze, ex Procureur, Membre du directoire de l’Institution Nationale des DDHH
  4. Belela Herrera, ex Vice-ministre des Affaires Etrangères
  5. Oscar López Goldaracena, avocat de victimes
  6. Pablo Chargoñia, avocat de l’Observatoire Luz Ibarburu
  7. Juan Errandonea, avocat de Macarena Gelman
  8. Federico Alvarez Petraglia, ex juge et ex avocat de victimes
  9. Juan Fagundez, avocat de victimes
  10. Hebe Martínez Burle, avocate de victimes
  11. Jair Krishke, président du Mouvement Justice et Droits de l’Homme, Brésil
  12. Louis Joinet, magistrat, France
  13. Francesca Lessa, chercheuse Latin American Centre Oxford

En complément: Menacé de mort par un commando uruguayen

Décidément, la vengeance est un plat qui se mange (très) froid chez les ex-tortionnaires uruguayens !  Comment aurais-je pu imaginer, quarante ans après, qu’une poignée d’officiers supérieurs à la retraite, anciens tortionnaires patentés que j’avais dénoncés en son temps, renoueraient avec leur lourd passé criminel en lançant des appels au meurtre ? J’apprends en effet  par ce journal, que je suis menacé d’assassinat pour – je cite – « avoir dénoncé depuis la France les crimes commis par les militaires durant la dictature ». La vérité m’oblige à reconnaître, Messieurs les militaires, que sans me cacher comme vous – qui n’avez que le courage de vous réfugier derrière l’anonymat – que vos reproches sont fondés et que j’en assume l’entière responsabilité…….

Lire la suite sur le blog Médiapart de Louis Joinet ci-dessous.

https://blogs.mediapart.fr/louis-joinet/blog/240317/menace-de-mort-par-un-commando-urugayen

Gennevilliers, 2 avril 2017