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Communiqué : Répression inédite devant le Congrès à Buenos Aires

Ce jeudi 14 décembre, le macrisme a essayé de faire voter la reforme des retraites par la force. D’un côté, par la présence de faux parlementaires et de l’autre, en empêchant l’entrée des députés de l’opposition. La mobilisation massive de travailleurs et de retraités, (on estime à 300000 le nombre de manifestants devant le Congrès) ainsi que la détermination héroïque des députés de l’opposition l’en a empêché.

Cette réforme consistait à baisser de 12% à 5,7% l’actualisation semestrielle des retraites. Cela signifie une perte importante du pouvoir d’achat pour 17 millions de personnes. Par cette réforme Macri tente de récupérer 5,6 milliards de dollars afin de réduire le déficit grandissant de l’Argentine provoqué par la politique mise en place depuis son arrivée au pouvoir. En effet, en décembre 2015, il a ordonné le paiement des fonds vautours, la dévaluation du peso et la suppression des retenues à la source sur les exportations agricoles et minières, multipliant ainsi le déficit budgétaire, déclenchant un cataclysme inflationniste et un cycle de double endettement interne (Lebacs) et externe, dont la vitesse est sans précédent dans l’histoire mondiale.

Sous les ordres de la Ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, les gendarmes se sont déchaînés sur les manifestants afin de les disperser, blessant certains députés : Leonardo Grosso (Movimiento Evita), Victoria Donda (Libres del Sur) blessée à la jambe et Juan Carlos Huss (FPV) amené à l’hôpital suite à ses blessures. La député Mayra Mendoza (FPV) a été aspergée de gaz lacrymogène et empêchée d’entrer au Parlement ainsi que le député Matías Rodriguez (FPV), frappé à la tête et laissé inconscient à terre.

Le journaliste Pablo Piovano, a été blessé par dix impacts de balles en caoutchouc pendant que quatre autres photographes, cameramen et journalistes furent blessés également.

La brutale répression de vendredi n’est que la suite logique de la détermination de la gendarmerie à défendre les intérêts des groupes économiques proches du pouvoir qui a mené à l’assassinat de Santiago Maldonado et Rafael Nahuel en Patagonie.

Face à cet acharnement des forces répressives, les citoyens argentins se sont montrés déterminés à résister et à ne pas abandonner leur indépendance économique ni leurs libertés démocratiques.

En tant que citoyens argentins en France, nous exigeons :

– le respect de la liberté de manifester !

– la libération immédiate des 40 détenus par les forces de sécurité.

– la démission de la ministre de la sécurité Patricia Bullrich, responsable de la vague répressive de ces derniers mois !

Nous tenons le gouvernement national responsable de l’intégrité physique des détenus.

16 décembre 2017

Assemblée de Citoyens Argentins en France (ACAF)