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Dossier Brésil : Rebondissements dans l’affaire Lava Jato

Les dernières révélations du journal d’investigation Intercept provoquent un véritable tremblement de terre politique au Brésil. Remise en cause de l’incarcération de l’ex-président Lula, accusations portées contre le Ministre de la justice qui l’avait condamné lorsqu’il était juge… ces fuites mettent le Brésil au centre de l’actualité latino-américaine.

France Amérique Latine vous propose une compilation d’articles et de tribunes avec différentes grilles d’analyses pour tenter de comprendre ce revirement dans l’affaire Lava Jato.

Lula, le 2 avril 2018, dernier meeting avant sa condamnation, Guarani Ribas Prado (@corisco_rp), tous droits réservés.

Les États-Unis et le Lava Jato (Victor Ohana / Autres Brésils)

Le rapport remis au Parlement européen le 18 juin, accuse les Etats-Unis de participation illégale dans la conduite de l’opération Lava Jato au Brésil. Le document affirme qu’il y a eu des échanges entre procureurs et juges brésiliens et étasuniens par des voies non autorisées, une formation à l’application de méthodes peu orthodoxes lors des enquêtes en cours et la mise à disposition injustifiée de ressources de l’administration publique brésilienne au profit du gouvernement américain.

Ce document est l’œuvre du député fédéral et leader du Parti des Travailleurs à la Chambre des députés, Paulo Pimenta (PT – section Rio Grande du Sud). Pimenta s’est rendu à Bruxelles pour présenter ces accusations aux parlementaires de l’Union Européenne et lancer l’idée de la venue au Brésil, en septembre, d’une commission composée de personnalités politiques du Portugal, de l’Espagne, de l’Allemagne et de la Grèce, entre autres. Joint à ce document, il y a des fichiers contenant des reportages et des documents officiels qui attestent l’existence d’une articulation entre agents des services d’intelligence américains et brésiliens (…)

Lire l’intégralité de l’article sur le site de Autres Brésils

Tribune : « La Cour suprême brésilienne a le devoir de libérer Lula et d’annuler sa condamnation » (Le Monde/Autres Brésils)

Après les « graves irrégularités » révélées par le site américain « The Intercept » dans l’enquête anticorruption incriminant l’ancien président, un collectif international de juristes, d’avocats et de magistrats appelle, dans une tribune au « Monde »,  les autorités brésiliennes à annuler cette condamnation « injuste et illégale ».

Nous n’étions pas si nombreux, en 2018, à avoir alerté sur le fait que les procédures lancées contre l’ancien président brésilien Lula s’inscrivaient dans une volonté, par tout moyen et à n’importe quel prix, de le mettre hors jeu de l’élection présidentielle qui s’annonçait. Cette stratégie a réussi puisqu’elle a permis l’élection de Bolsonaro.

Les révélations récentes du journaliste Glenn Greenwald et de son équipe du site américain The Intercept ont fait tomber tous les masques. L’instruction et le jugement de Lula ont été biaisés dès le départ. Non seulement Sergio Moro, ancien juge, figure de l’opération anticorruption « Lava Jato», aujourd’hui ministre de la justice du gouvernement Bolsonaro, a conduit les procédures en toute partialité, mais c’est en réalité lui qui a dirigé l’accusation, au mépris des règles les plus fondamentales de la procédure au Brésil. (…)

Lire l’intégralité de cette tribune sur le site du journal Le Monde (abonné.e.s) ou sur celui d’Autres Brésils.

« Nous sommes peut-être à l’aube d’un séisme politique au Brésil » ( Christophe Ventura /Le Média Presse)

Au Brésil, l’immense scandale de corruption “Lava Jato” pourrait bien avoir été instrumentalisé pour détruire politiquement le Parti des Travailleurs et son leader historique, Lula, actuellement incarcéré. Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste de l’Amérique latine revient sur les dernières révélations du média d’investigation The Intercept et leurs probables conséquences.

Qu’est-ce que le scandale Lava Jato ?

Il s’agit d’une affaire de corruption qui anime la vie politique brésilienne depuis 2014 : de l’argent et des commissions ont été versées par des entreprises à des partis politiques. Lava Jato révèle l’existence d’un système politique brésilien dépendant des financements du secteur privé, qui stimule donc outrageusement tous les phénomènes de corruption possibles.

Comment analyser l’ampleur des informations publiées le 9 juin par la plateforme d’investigation The Intercept ?

Les révélations du site d’investigation fondé par Glenn Greenwald – le journaliste qui a obtenu le prix Pulitzer en 2014 pour son travail d’accompagnement des révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de la NSA – sont tout à fait fracassantes.

Elles dévoilent en détail la connivence entre différentes dimensions de l’appareil judiciaire brésilien, qui devraient normalement être indépendantes les unes des autres et qui vivaient pourtant une collusion absolument fusionnelle afin de préparer et organiser la chute de l’ancien président Lula. Ces révélations offrent tout un ensemble de messages et de conversations entre le procureur Deltan Dallagnol, représentant du ministère public et de l’État, et le juge de Curitiba Sergio Moro, qui est devenu, après la victoire de Jair Bolsonaro, le superministre de la Justice et de la Sécurité publique. (…)

(…) Lire l’intégralité de l’interview sur le site de Média Presse.

Brésil : Lula victime d’une machination express ? (Chantal Rayes – François-Xavier Gomez / Libération)

Les responsables de l’enquête anticorruption «Lava Jato» auraient manœuvré pour empêcher le retour de l’ancien président de gauche au pouvoir en 2018, selon le site «The Intercept», sur la base d’enregistrements explosifs.

Par le biais d’une source anonyme, le site a eu accès à un grand nombre de messages privés échangés sur Telegram, de 2015 à 2017, entre les procureurs qui instruisent l’affaire Lava Jato («lavage express»), la tentaculaire enquête sur la corruption qui a bouleversé le paysage politique brésilien, et leur chef, Deltan Dallagnol, notamment. Sans démontrer que Lula est innocent, ces échanges portent un sérieux coup à la solidité de l’accusation qui a mené l’ancien président en prison – il purge depuis avril 2018 une peine de huit ans et dix mois de réclusion, après sa récente révision à la baisse -, l’empêchant de briguer la présidentielle de 2018 dont il était le favori. Alors juge de première instance, le ministre de la Justice du gouvernement de Jair Bolsonaro, Sérgio Moro, l’avait condamné pour corruption le 12 juillet 2017, un verdict confirmé en appel début 2018. Lula aurait reçu un triplex en bord de mer de la part du groupe de BTP OAS, en échange de quoi l’entreprise aurait décroché des contrats avec le géant pétrolier Petrobras. La principale révélation de The Intercept (qui en promet d’autres) : le procureur Deltan Dallagnol nourrissait des doutes sur sa culpabilité.(…)

(…) Lire intégralité de l’article sur le site de Libération.

Lula, le 2 avril 2018, dernier meeting avant sa condamnation, Guarani Ribas Prado (@corisco_rp), tous droits réservés.

Au Brésil, Sergio Moro et les procureurs cherchent à freiner le scandale des messages filtrés. (Espaces Latinos)

The Intercept explique que cette affaire n’est que le début d’un «énorme trésor». Une affaire qui met en lumière des messages entre le juge Moro et les procureurs sur Telegram, une plateforme de messagerie cryptée, interceptés et envoyés par une source anonyme. Un anonyme qui soutient que les messages posent de sérieux doutes sur l’impartialité de Moro qui, en tant que juge, a envoyé en prison l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva. Des extraits de messages, publiés ce dimanche, incluent des conversations dans lesquelles Moro oriente les procureurs sur la mise en place, le rythme et l’ordre des investigations à effectuer.

Les avocats de Lula, une icône de la gauche latino-américaine qui continue à être l’une des figures d’opposition les plus influentes au Brésil, ont demandé au tribunal le plus important du pays la libération de l’ex-mandaté et ont tiré parti de ces accusations pour contester sa condamnation et demander son annulation. (…)

(…) Lire l’intégralité de l’article sur le site d’Espaces latinos.

Lava Jato: « les doutes ne datent pas d’hier » (Autres Brésils)

En 2018, l’ancien président du Brésil Luiz Inácio « Lula » da Silva avait été condamné à l’unanimité, en seconde instance, dans une procédure judiciaire qui mime par son caractère fallacieux et farcesque la procédure parlementaire qui a destitué en 2016 la présidente Dilma Rousseff. Précipitée, courue d’avance, sans preuves matérielles, médiatisée et truffée de vices de procédure.

L’aboutissement du procès entamé en 2014 par le juge devenu Ministre de la Justice, Sergio Moro, concrétise une nouvelle étape du coup d’État parlementaire et juridique. La condamnation de Lula, sans preuves, sonne le glas des institutions d’une démocratie formelle alors que d’autres politiciens négocient leur impunité, entre initiés. Les juges s’érigent en compas moral d’un autoritarisme des instances judiciaires bien connu des couches populaires brésiliennes. (…)

(…) Lire l’intégralité de l’article sur le site d’Autres Brésils.