🇪🇨 Équateur : premier tour de l’élection présidentielle le 9 février (revue de presse)
Dans un contexte marqué par la tension politique et les questions sécuritaires, les Équatorien·nes sont appelé·es aux urnes le dimanche 9 février pour élire leur prochain président, ou présidente, et vice-président, ainsi que 151 représentants à l’Assemblée nationale et cinq au Parlement andin. La plupart des seize candidats à la présidentielle ne décollent pas dans les sondages dominés par Daniel Noboa, actuel président, élu temporairement en 2023 après des élections extraordinaires et Luisa González, représentante de la la Revolución Ciudadana.
Leonidas Iza, représentant du mouvement indigène Pachakutik et leader des grandes mobilisations de 2019 et 2022, est également candidat. Malgré une campagne très dynamique, ses chances semblent minces. Si aucun des candidats ne dépasse 50 % des suffrages ou 40 % avec dix points d’écart par rapport à la deuxième place, un second tour de scrutin aura lieu le dimanche 13 avril : le scénario le plus probable, selon les analystes.
Équateur : le bilan mitigé du président Daniel Noboa (entretien avec Jean-Jacques Kourliandsky / France 24)
En Équateur, le premier tour de l’élection présidentielle ainsi que des élections législatives ont lieu ce dimanche, dans un climat de violence dans le pays. En la matière, quel est le bilan du président sortant, Daniel Noboa au pouvoir depuis 15 mois ? L’analyse de Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine à la Fondation Jean Jaurès.
Les Équatoriens aux urnes sur fond de violence (Marc Thibodeau / La Presse)
La population équatorienne se rend aux urnes dimanche pendant que le pays andin continue de connaître un niveau de violence pratiquement sans précédent lié au trafic de drogue.

Le président sortant, Daniel Noboa, un ex-homme d’affaires de trente-sept ans ayant hérité d’un mandat écourté à l’issue d’élections anticipées tenues en novembre 2023, fait figure de favori dans les sondages, même si les méthodes musclées mises en place sous sa gouverne pour ramener l’ordre tardent à donner des résultats concluants.
« Beaucoup de gens comprennent qu’il a hérité du problème de l’insécurité » et sont prêts « à lui donner le bénéfice du doute », étant donné qu’il est au pouvoir depuis à peine un an, souligne Sebastian Hurtado, analyste politique établi à Quito, la capitale.
La principale adversaire du président est Luisa González, une avocate de 47 ans considérée comme une « loyaliste » de l’ex-président socialiste Rafael Correa. L’ancien chef d’État a obtenu l’asile politique en Belgique après avoir été la cible d’accusations de corruption qu’il conteste. Mme González avait remporté le plus grand nombre de voix au premier tour de l’élection présidentielle de 2023, avant d’être devancée au second tour par Daniel Noboa, qui promet aujourd’hui d’« en finir avec les mafias » qui minent le pays s’il est réélu.
Guillaume Long, analyste politique ayant servi comme ministre sous Rafael Correa, pense que M. Noboa « n’a pas vraiment réussi » à corriger la situation sécuritaire qui ronge l’Équateur, malgré l’obtention, par référendum, de pouvoirs élargis pour les forces de sécurité. Le taux d’homicide, qui avait bondi de plus de 500 % en cinq ans, a légèrement reculé en 2024, mais demeure à un niveau historiquement très élevé alors que d’autres formes de criminalité, comme les enlèvements et l’extorsion, ont gagné en importance.
Dans une récente analyste, l’International Crisis Group relève que l’actuelle flambée de violence a notamment été alimentée par le traité de paix ayant mené, en 2016, au désarmement des Forces armées révolutionnaires de Colombie, qui avaient la haute main sur la production de cocaïne. Des groupes criminels équatoriens associés à de puissants cartels mexicains, ainsi qu’à la mafia albanaise, ont commencé à se livrer bataille pour le contrôle des routes d’exportation passant par le pays, particulièrement celle qui longe la côte de l’océan Pacifique. Les prisons sont aussi devenues un lieu d’affrontements meurtriers.
L’irruption spectaculaire en janvier 2024 d’un groupe d’hommes armés sur le plateau d’une télévision publique à Guayaquil a attiré l’attention internationale sur la crise et amené le président Noboa à déclarer un « conflit armé intérieur » justifiant l’imposition de l’état d’urgence.
« Il a fait fi de lois, de normes »
Plusieurs organisations de défense des droits de la personne ont sonné l’alarme relativement aux abus survenus dans le cadre de la campagne de répression du gouvernement. M. Hurtado relève que ces dérives étaient prévisibles. « Prenez des militaires qui ne sont pas formés pour intervenir auprès de civils et une population prête à accepter pratiquement n’importe quoi pour en finir avec l’insécurité, et ça devient presque inévitable. »
Les médias ont fait grand cas récemment de la mort de quatre adolescents, dont les cadavres brûlés ont été retrouvés en décembre près d’une base militaire. Une vidéo montrait qu’une patrouille les avait appréhendés alors qu’ils jouaient au soccer dans la région de Guayaquil. Seize personnes ont été arrêtées. Malgré l’indignation de la population, le président Noboa s’est gardé de fustiger l’armée, relève M. Long, qui s’alarme des penchants « autoritaires » du chef d’État. (…)
(…) Lire la suite de l’article ici
Élection en Équateur: un scrutin sous le signe de la violence (Éric Samson / RFI)
Considéré comme le pays le plus violent d’Amérique latine en 2023, l’Équateur se déplace aux urnes ce dimanche 9 février 2025 pour élire président, vice-président, députés nationaux, provinciaux et parlementaires andins. Candidat à la réélection après avoir terminé les 15 derniers mois du mandat de Guillermo Lasso, Daniel Noboa, politicien du parti Action Démocratique Nationale (ADN) et homme d’affaires de 37 ans, affronte quinze autres candidats dont Luisa González, du Mouvement Révolution Citoyenne, dirigé depuis son exil en Belgique par l’ancien chef d’État Rafael Correa.

[…] La majorité des candidats présidentiels a choisi la méthode « dure » contre la délinquance. Beaucoup, comme le président Noboa, souhaitent abaisser l’âge de responsabilité pénale de 18 à 15 ans. Alors que Noboa a été incapable lors du débat présidentiel de janvier dernier de donner les prénoms de quatre mineurs assassinés après leur arrestation début décembre par les 16 membres d’une patrouille de l’Armée de l’Air, Luisa González insiste sur le respect des Droits humains dans la lutte contre la criminalité.
Ce point de vue n’est apparemment pas majoritaire dans le pays, selon le professeur universitaire de Relations Internationales et Sciences Politiques Santiago Basabe. « Je crois que l’image des militaires a été très peu affectée. Notre société recherche la sécurité quel que soit le coût », explique ce professeur de l’Université San Francisco de Quito. « Pour une bonne partie de la population, l’assassinat lamentable des quatre jeunes à Guayaquil est un coût qu’elle est prête à assumer. Sinon, on ne comprendrait pas que la popularité du président se maintienne stable. »
« La peur a été le fil conducteur de toute la campagne électorale depuis pratiquement quatorze mois », confirme le politologue Gustavo Isch. « Et le gouvernement a su exploiter cette peur efficacement. Les gens ont peur de tout : de perdre leur emploi, de tomber malade, d’être victime de la délinquance, que leurs enfants soient enlevés ou leur entreprise extorsionnée. » (…)
(…) Lire l’article complet ici
Équateur : une élection présidentielle marquée par une crise sécuritaire (France 24)
Plus de treize millions d’Équatoriens se rendent aux urnes ce dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle et pour des élections législatives. Pour la présidentielle, il y a seize candidats. Les deux principaux sont le président sortant, Daniel Noboa, fils d’un milliardaire qui a fait fortune dans l’exportation de bananes, et Luisa González, candidate de gauche, avocate et présidente du parti Révolution citoyenne créé par l’ancien président Rafael Correa.
Coup d’envoi pour l’élection présidentielle ce week-end (France 24)
Alors que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu ce week-end, le président sortant Daniel Noboa et sa rivale de gauche Luisa González sont les favoris de la campagne. Le décryptage de Régis Dandoy, professeur de sciences politiques à l’université San Francisco de Quito.
Équateur : un duel Daniel Noboa – Luisa Gonzalez attendu pour la présidentielle (Anna Pereira / France 24)
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu ce week-end en Équateur. Parmi tous les candidats, deux font figure de favoris. Il s’agit du président sortant Daniel Noboa et de sa rivale de gauche Luisa González.
Leer en español :
Leónidas Iza: «La política electoral es una extensión de la lucha popular» (Jacobin América Latina)