L’État argentin jugé coupable du «génocide d’indigènes» dans un procès symbolique (RFI)


La justice argentine a formellement reconnu la « responsabilité » de l’État dans le massacre de plus de 400 indigènes il y a près d’un siècle dans une réserve du Chaco (nord), lors d’un inédit « procès pour la vérité » qui a recommandé des mesures de réparation.

Membres des communautés indigènes Qom et Moqoit défilant alors qu’un procès historique commence pour le massacre d’indigènes, à Resistencia, dans la province du nord de l’Argentine du Chaco, le 19 avril 2022. Photo : AFP – Pablo Caprarulo

Le tribunal de Resistencia, au terme de six audiences étalées sur un mois, et dans un verdict lu jeudi [19 mai 2022] en espagnol et en langues qom et mocoit, a considéré « prouvée la responsabilité de l’État » dans « des crimes contre l’humanité » dans le cadre d’un « génocide indigène ».

Le tribunal a établi que « le matin du samedi 19 juillet 1924, une centaine de policiers, gendarmes et quelques civils armés, appuyés par un avion, sont arrivés dans la zone de la réserve où un millier de personnes, familles Qom et Mocoit, et des ouvriers agricoles menaient une grève », pour protester contre leurs conditions déplorables dans les champs de coton.

Cet équipage en armes a ouvert le feu pendant plus d’une heure et « entre 400 et 500 membres des groupes ethniques Qom et Mocoit sont morts (…), les blessés qui n’ont pu s’échapper ont été tués de la manière la plus cruelle possible », avec des mutilations, des enterrements dans des fosses communes.

« Réparation historique »

Pour ce qui est connu comme « le massacre de Napalpi », dont la mémoire a réémergé depuis une quinzaine d’années après une longue invisibilité, la juge Zunilda Niremperger présidant le tribunal a ordonné des « mesures de réparation historique ».

Parmi celles-ci, la publication du verdict au Journal officiel, l’inclusion du massacre dans les programmes scolaires, la diffusion du procès à la télévision publique, la poursuite des recherches médico-légales pour exhumer et remettre des restes des victimes. Un mémorial a déjà été érigé en 2020. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici