Étudiants disparus au Mexique : six ans après, l’enquête avance enfin (Diana Buitrago/ Le Parisien)

Le président et le procureur général du Mexique célèbrent de nouvelles preuves sur la disparition de 43 étudiants, un événement qui a secoué le pays en 2014 et le gouvernement de l’époque.

Des étudiants de la capitale mexicaine participent à une manifestation lors du 65e mois depuis la disparition de 43 élèves de l’école normale d’Ayotzinapa 26 Février 2020. REUTERS / Edgard Garrido / File Photo REUTERS

« C’est une joie inexplicable, nous sommes enfin écoutés! » Même à 9000 km de distance, le soulagement de M. Rodriguez Moreno est palpable au téléphone. Il y a six ans, ce Mexicain a perdu son fils de 19 ans, mystérieusement disparu avec 42 autres étudiants à Iguala, dans l’État de Guerrero, au sud du pays latino-américain. Après une longue mobilisation et des centaines de manifestations relayées jusqu’en Europe, l’enquête semble enfin avancer au Mexique.

Cette semaine, le procureur général Alejandro Gertz Manero a en effet fait savoir qu’une personne était détenue et 46 mandats d’arrêt avaient été émis contre des fonctionnaires municipaux. Un pas de géant dans l’enquête reprise par le gouvernement de Lopez Obrador, qui a promis lors de son élection présidentielle qu’il n’y aurait pas d’impunité « ni dans ce cas si triste ni dans aucun autre ».

À l’époque, « pas d’enquêtes ou de poursuites »

« Ces crimes n’ont pas fait l’objet d’enquêtes ou de poursuites dans le cadre des procédures menées à l’époque par le bureau du procureur général », a regretté le procureur Gertz. Il a également précisé que certaines preuves ont déjà été retrouvées au cours de cette enquête et envoyées pour identification à l’Université d’Innsbruck. Les résultats sont attendus « immédiatement ».

« Pour la première fois, un gouvernement a gagné notre confiance », se réjouit auprès du Parisien le père de Christian Alfonso Rodriguez Telumbre. Ces avancées sont selon lui un réel « espoir » pour retrouver les enfants disparus.

Un leader de cartel arrêté

Ces derniers jours, tous les regards se sont toutefois portés sur un homme, leader présumé du cartel Guerreros Unidos connu sous le nom de El Mochomo. José Angel Casarrubias Salgado a été arrêté dans la matinée du 24 juin tandis que le bureau du procureur l’a annoncé en grande pompe en le désignant comme « un participant notoire » à la disparition des étudiants.

Mais mercredi, un juge fédéral de l’État de Mexico a ordonné la libération d’El Mochomo, estimant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour le maintenir Casarrubias en prison. L’affaire est cependant si sensible que, dès l’après-midi, des agents du ministère public fédéral ont obtenu un nouvel ordre d’arrestation afin d’éviter l’humiliation, juste avant que Casarrubias ne quitte la prison de l’Altiplano. (…)

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