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L’éternel retour du régionalisme latino-américain / El eterno retorno del regionalismo latinoamericano (Alberto van Klaveren Nueva Sociedad – Barril Info)

L’UNASUR est morte, vive PROSUR ? Après l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le Pérou il y a un an, l’Équateur vient d’annoncer son départ de l’UNASUR. L’agonie de l’organisation impulsée par Chávez et Lula témoigne de la crise des structures d’intégration impulsées quand la gauche était hégémonique sur le sous-continent.
Alberto van Klaveren, professeur d’université et ancien sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Chili lors du premier mandat de Michelle Bachelet, dressait il y a quelques mois un état des lieux, alors que vient de se conclure à Santiago le sommet de fondation de PROSUR auquel le Venezuela n’a pas été invité à se joindre.

Le régionalisme latino-américain ne vit pas un de ses meilleurs moments. L’Union des nations sud-américaines (UNASUR) n’a plus de tête. Elle n’a pas réussi à élire un nouveau secrétaire général depuis plus de deux ans, et la décision [au printemps 2018] de l’Argentine, du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Paraguay et du Pérou de suspendre leur participation l’a mis, au moins temporairement, hors-jeu [L’Équateur a aussi annoncé son départ de l’organisation en mars 2019, ndlr]. Le sommet semestriel de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) avec l’Union européenne, qui devait se tenir en 2017, a été suspendu sur décision latino-américaine. Fin 2016, la ministre vénézuélienne des Affaires étrangères de l’époque, Delcy Rodríguez [aujourd’hui vice -présidente de la République, ndlr], a tenté d’entrer en force à Buenos Aires dans une réunion des ministres des Affaires étrangères du Marché commun du Sud (Mercosur) à laquelle elle n’avait pas été invitée, alors que son pays était encore membre à part entière de ce groupe. Sur les rives du Pacifique, la Communauté andine des nations (CAN) conserve ses ambitieuses institutions, inspirée par l’UE, mais ses deux plus grands membres – la Colombie et le Pérou – semblent plutôt miser sur la nouvelle Alliance du Pacifique (AP), beaucoup plus flexible et intégrée par le Chili et le Mexique, tandis que la Bolivie, autre membre de la CAN, a rejoint le Mercosur, sans que les conditions de son adhésion ne soient encore claires. Ce n’est qu’en Amérique centrale et dans les Caraïbes que les projets d’intégration semblent suivre des voies plus prévisibles, même si la géométrie variable imaginative du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SIVA) soulève également des doutes sur sa cohérence.

Ce panorama régional n’est toutefois pas sans précédent en Amérique latine. Il s’agit d’un nouveau cycle d’une histoire qui remonte loin dans le temps et qui a connu des hauts et des bas comparables à ceux d’aujourd’hui. Les racines du régionalisme latino-américain remontent à la naissance des États de la région. Et malgré les vicissitudes qu’il a connues, l’idéal intégrationniste, qui représente la forme la plus ambitieuse de sentiment régional, a gardé son statut de priorité dans les relations internationales en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Les efforts d’intégration en Amérique latine peuvent être regroupés en cycles. Chacun d’eux a suscité un grand enthousiasme parmi ses protagonistes, pour ensuite décliner et voir les attentes initiales de ses promoteurs déçues. Après la Seconde Guerre mondiale, les cycles du régionalisme et de l’intégration se sont inspirés des modèles économiques et politiques adoptés par les États participants. Le premier fut le régionalisme structuraliste, qui commença dans les années 1950 et fut étroitement inspiré par la pensée de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPALC, à laquelle s’est ensuite ajoutée la région des Caraïbes) et par l’expérience européenne. Ce cycle, qui conduisit à la création de l’Association latino-américaine de libre-échange (ALALC), devenue plus tard l’Association latino-américaine d’intégration(ALADI), ainsi qu’au Pacte andin, se prolongea jusqu’aux années 70 et fut suivi par celui du régionalisme ouvert qui se développa au cours de la décennie suivante, dans la droite ligne des modèles d’ouverture et de libéralisation économiques mis en œuvre à l’époque. Au tournant du siècle, le régionalisme ouvert commença à céder la place au régionalisme post-libéral ou post-hégémonique, impulsé par les gouvernements de gauche et populistes qui sont arrivés au pouvoir (…)

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El eterno retorno del regionalismo latinoamericano

La integración regional no vive hoy su momento más dinámico. Con una arquitectura regional compleja, por momentos contradictoria e incluso caótica, trae a la mente el mito de Sísifo y el eterno retorno. Pero es posible identificar algunos avances de convergencia en la diversidad. Al regionalismo posliberal se suman experiencias de regionalismo abierto, como la Alianza del Pacífico. Y la región ha avanzado en normas de protección de derechos humanos y valores comunes en materia de paz y seguridad, que no debenser subestimados en el contexto global actual.

La integración regional no vive hoy su momento más dinámico. Con una arquitectura regional compleja, por momentos contradictoria e incluso caótica, trae a la mente el mito de Sísifo y el eterno retorno. Pero es posible identificar algunos avances de convergencia en la diversidad. Al regionalismo posliberal se suman experiencias de regionalismo abierto, como la Alianza del Pacífico. Y la región ha avanzado en normas de protección de derechos humanos y valores comunes en materia de paz y seguridad, que no debenser subestimados en el contexto global actual (…)

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