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López Obrador, le «Bernie Sanders mexicain» en pleine ascension (Emmanuelle Steels/ Libération)

Face aux partis traditionnels discrédités par la corruption et la guerre meurtrière liée au crime organisé, l’ex-maire de Mexico a su fédérer les électeurs de gauche. Selon les sondages, il part favori de l’élection présidentielle du 1er juillet.

«Regardez cette foule… Personne n’est payé, tous ces gens sont venus spontanément !» s’exclame un partisan d’Andrés Manuel López Obrador (Amlo) en désignant les milliers de personnes rassemblées sur la place de Tlalnepantla, une banlieue industrielle de Mexico, pour écouter le candidat favori de l’élection présidentielle du 1er juillet. Ce fait est suffisamment exceptionnel dans le paysage électoral mexicain pour être souligné par les sympathisants d’«Amlo».

Andrés Manuel López Obrador, lors d’un meeting à Mexico. Photo Marco Ugarte. AP

Celui que tout le monde surnomme d’après ses initiales pourrait faire basculer le Mexique à gauche. Là où le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI, centre droit) de l’actuel président, Enrique Peña Nieto, charrie par autobus entiers des contingents d’applaudisseurs payés en sandwichs et casquettes, López Obrador attire une foule moins disciplinée d’électeurs attentifs. Indécis ou convaincus, ils sont, dans tous les cas, curieux d’écouter celui que tous les sondages proclament vainqueur. Il totalise entre 45 % et 52 % des intentions de vote à un mois d’une élection qui se joue en un seul tour.

Pour propulser sa troisième candidature à la présidentielle, il a créé son propre parti, Morena (Mouvement de Régénération Nationale), provoquant une scission au sein de la gauche. Ses anciens alliés soutiennent la candidature de son principal adversaire, Ricardo Anaya, 39 ans, arriviste à la carrière fulguranteFace à trois candidatures de droite, la gauche, qui n’a pas gouverné depuis des temps immémoriaux au Mexique, a cette fois-ci une vraie possibilité de conquérir le pouvoir. «La colère envers le PRI domine l’électorat, mais aussi la déception à l’égard de la droite qui était censée mener l’alternance et a précipité le pays dans une guerre et une crise sociales», analyse l’historien Carlos Illades, de l’Université autonome métropolitaine de Mexico. La guerre des autorités déclarée au crime organisé, initiée par l’ancien chef de l’État Felipe Calderón (2006-2012) et prolongée par l’actuel gouvernement, et les rivalités meurtrières entre cartels contribuent à expliquer les records de violence : plus de 200 000 morts en deux sextennats (…)

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