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Le 18 octobre les Boliviens appelés aux urnes sur fond de crise politique (Claire Durieux / Espaces Latinos)

Des élections générales sont prévues le 18 octobre 2020 après deux reports du scrutin, du fait de la crise du Coronavirus. Environ 7,3 millions de Boliviens sont finalement appelés aux urnes dans un climat inflammable, pour élire le président, le vice-président et renouveler la totalité du Parlement, soit 130 députés et 36 sénateurs.

Photo : La Opinión

Cette échéance électorale majeure aura lieu dans moins de deux semaines après une année marquée par des violences et des tensions sociales, sanitaires, judiciaires et politiques. La Présidente par intérim, Mme Jeanine Áñez, a annoncé, le jeudi 17 septembre, soit à peine un mois avant les échéances électorales, qu’elle renonçait à participer à la course présidentielle, « pour veiller à la démocratie » mais sans préciser pour qui elle appelait à voter. Ambiance… Ce renoncement a été suivi, le 28 septembre, des démissions de trois ministres, et non des moindres. Il s’agit du ministre de l’Économie, Oscar Ortíz, du ministre du Travail, Oscar Mercado et du ministre du Développement productif, Abel Martinez.

En septembre, la présidente intérimaire, dans un discours à la télévision, avait mis en garde le camp conservateur contre le « risque de voir le vote démocratique divisé entre plusieurs candidats et qu’à la suite de cette division », le Mouvement vers le socialisme (MAS), parti d’Evo Morales représenté par Luis Arce, « finisse par remporter les élections ». À un mois des élections générales, le message était on ne peut plus clair : il s’agissait d’un appel à l’unité du camp conservateur contre le MAS d’Evo Morales que les sondages donnaient gagnant (29,2 % contre 19 % pour l’ancien président Carlos Mesa et 10,4 % pour le candidat originaire de Santa Cruz, Fernando Camacho). Le retrait de de la course présidentielle de Jeanine Áñez n’a pas eu pour effet d’unir les forces conservatrices. Il reste sept candidats en lice.

La campagne électorale, lancée officiellement le 6 septembre, est « délétère et violente » rapporte le quotidien Le Monde (9 septembre). Par la voix de son ministre de l’Intérieur, le gouvernement en place craindrait une convulsion post-électorale au cas où le MAS ne remportait pas les élections dans les urnes, rapportent les quotidiens boliviens du 3 octobre. Selon le gouvernement intérimaire, le procès en fraude électorale serait même déjà écrit par la Centrale ouvrière bolivienne (COB), syndicat soutenant le candidat du MAS.

Dans cette ambiance inflammable, le rapport définitif du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme est venu rappeler les violences exercées par les Forces de l’ordre lors des manifestations post-électorales d’octobre et novembre 2019 qui ont donné lieu à la démission et à la fuite à l’étranger d’Evo Morales, sous la pression de la rue et de l’armée. Le gouvernement actuellement en place en a été affaibli : on a dénombré plus de huit-cents blessés, au moins trente morts, et plus de mille cinq-cents arrestations. La majorité des personnes appréhendées ont été relâchées mais des cas de torture ont été signalés. (…)

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