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Pour la défense des droits des peuples indigènes et de la biodiversité de l’Amazonie au Pérou, Patrimoine de l’humanité

Les communautés indigènes natives de l’Amazonie péruvienne, rassemblées dans l’Association Inter ethnique pour le développement de la forêt péruvienne » (AIDESEP), ont entamé depuis le 9 avril 2009 une grève générale en réponse aux décrets législatifs (DL) 994, 1064, 1020, 1081, 1089, 1090, 1083, 1060 et 997, émis par le gouvernement du président Alan Garcia dans le cadre de la mise en œuvre des Traités de Libre Commerce signés avec les Etats Unis et avec la Chine, et en vue du futur Accord d’Association bilatérale avec l’Europe.

Les DL émis par le gouvernement menacent les droits des populations autochtones et la biodiversité de la forêt. Plus du 60% de la superficie du Pérou est constituée par la forêt amazonienne. 70% de celle-ci a été divisée en lots attribués par le gouvernement aux multinationales pour la prospection et/ou l’exploitation d’énergies fossiles et de minerais. Ces lots se trouvent en grande partie dans des zones classées « réserves naturelles » ou sur les territoires habités par les peuples indigènes. Les effets de cette exploitation sur l’environnement et la santé des populations sont d’une extrême gravité. Ces DL prévoient également la mise en vente des terres de la forêt aux multinationales liée aux filières des agro-combustibles, de l’eau, de la cellulose, des cultures transgéniques et ouvrent les portes à la bio-piraterie. Actuellement, 4 millions d’hectares de terres de la forêt sont mis en vente.

La forêt amazonienne péruvienne représente une réserve de la biodiversité mondiale, et elle est un rempart contre le réchauffement de la planète. Personne n’a le droit de l’utiliser à des fins de spéculation financière. Les populations natives qui vivent dans ces régions détiennent l’expérience et les connaissances ancestrales du lieu, elles ont prouvé être les seules à avoir la maîtrise d’une gestion soutenable et « moderne » des ressources naturelles. Ces populations : ce sont des citoyens péruviens, mais aussi des citoyens du Monde. Entre l’avenir de la planète et les intérêts privés, le choix est simple…

Nous demandons donc au gouvernement d’Alan Garcia :

 L’abrogation immédiate de l’ensemble des 9 Décrets Législatifs attentatoires contre la vie des communautés indigènes natives, contre la biodiversité de l’Amazonie péruvienne, et contre le climat de la planète ; le respect de la convention 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ainsi que de la Convention sur la Biodiversité Biologique dont le gouvernement péruvien est signataire.

 La résolution pacifique du conflit, la fin de l’état d’urgence, la fin de la répression du mouvement de l’opposition aux DL et l’annulation du procès entamé contre ses dirigeants, Alberto Pizango Chota (président de AIDESEP), Saúl Puerta Peña, Marcial Mudarra Taki, Servando Puerta Peña, Daniel Marsano Campos y Teresita Antaza López.

 La mise en place d’une politique répondant aux besoins des populations natives délaissées par tous les gouvernements pendant des siècles et vivant en situation d’extrême pauvreté.