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Quand les migrants arrivent à la frontière du Mexique, ils ont déjà vécu les pires atrocités (Mathieu Dejean / les Inrockuptibles)

Après la mort par noyade d’un père et de sa fille, originaires du Salvador, à la frontière du Mexique, le spécialiste de l’Amérique centrale Kevin Parthenay éclaire la situation tragique des migrants dans cette région et donne son point de vue. 

Le 25 juin, Óscar Alberto Martínez Ramírez, 25 ans, et Valeria, sa fille de 23 mois, originaires du Salvador, ont été retrouvés morts, noyés, sur la rive du Rio Grande, au Mexique. La photo bouleversante de leurs corps inertes met tristement en lumière la situation des migrants d’Amérique centrale, qui tentent désespérément de passer la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Pour évoquer la grave crise que traversent ces populations, alors que l’administration Trump rejette massivement les demandes d’asil des ressortissants du Salvador, du Honduras et du Guatemala, nous avons interrogé Kevin Parthenay, professeur de Science politique à l’université de Tours, membre du Centre d’Etudes et de Recherches Internationales et spécialiste de l’Amérique centrale.

Que vous inspire cette photo d’Óscar Alberto Martínez Ramírez et de sa fille Valeria, morts en tentant de passer la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis ? 

Kevin Parthenay – Elle symbolise la fuite d’une détresse sociale abominable. Ce sont des Salvadoriens, mais très tristement, cela aurait aussi bien pu être des Honduriens, des Nicaraguayens ou des Guatémaltèques, qui fuient massivement des Etats en faillite sur tous les plans. Ces États sont en incapacité totale de gouverner. Ils ne peuvent pas retenir leur population, qui ne trouve pas d’emplois, qui vit dans une pauvreté extrême, avec une situation d’inégalité criante. Ces gens qui fuient ne voient aucun avenir dans leur pays. Ils s’y estiment même en danger, car ils peuvent facilement entrer dans des cercles d’illégalité, d’informalité, des voies sombres…  

Depuis quelques années, des caravanes de migrants partent en particulier du Honduras et du Salvador vers les États-Unis. Pourquoi ces deux pays ? 

Parce qu’ils cumulent des situations sociales complètement catastrophiques, et des risques importants en matière de sécurité. Ils ont des taux de violence extrêmes, parfois même au-delà de certains pays qui sont officiellement en guerre, alors qu’ils sont en paix (…)

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