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Tensions au Nicaragua: points de vue et analyses (dossier Fr-Esp)

Depuis mi-avril, le Nicaragua est en proie à un mouvement social qui secoue le pays: les protestations persistent, dénonçant le pouvoir autoritaire de Daniel Ortega. La répression des manifestants se poursuit dans la violence, et malgré l’ouverture d’un dialogue national, l’issue de la crise semble incertaine. France Amérique Latine propose à ses lecteurs ce dossier pluriel et non exhaustif, régulièrement actualisé et composé de quelques articles récents qui fournissent des analyses diversifiées. Les articles les plus récents se situent en haut de page. 

Español: Desde abril, Nicaragua vive un movimiento social que sacude el pais : las manifestaciones persisten, denunciando el poder autoritario de Daniel Ortega. La represión hacia los manifestantes parece ser cada vez mas violenta, volviendo mas incierta la salida de la crisis. La asociación France Amérique Latine propone a sus lectores algunos documentos con análisis contrastados sobre la situación nicaragüense.


Dérive répressive au Nicaragua (Bernard Duterme/Le Monde Diplomatique-Article réservé aux abonnés)

Depuis avril, le Nicaragua est en proie à des affrontements de rue. D’un côté, des manifestants d’origines sociales variées et aux ambitions souvent incompatibles. De l’autre, le chef de l’État, M. Daniel Ortega, que la répression n’effraie pas. Dans les années 1980, le dirigeant sandiniste pouvait compter sur le soutien de la gauche internationaliste. Qu’en est-il aujourd’hui 

Il existe deux lectures des violences politiques qui déchirent le Nicaragua depuis avril dernier. D’un côté, le président Daniel Ortega, l’ancien dirigeant révolutionnaire sandiniste revenu à la tête du pays par les urnes en 2006, se présente comme la victime d’une tentative de « putsch » ou d’une « conspiration »menée par des « terroristes », des « délinquants » et des « narcotrafiquants ». De l’autre, les contestataires — étudiants, paysans, retraités, indigènes, etc. —, rassemblés dans des mobilisations à la fois massives et hétérogènes qui se disent « autoconvoquées », proclament vouloir renverser pacifiquement la « dictature ortéguiste », « népotiste et corrompue »…
(…) Lire l’article complet sur le site du Monde Diplomatique


“En Nicaragua no tenemos más que cinco estudiantes muertos y no fuimos nosotros” (entrevista de Ruth Tapia, embajadora de la República de Nicaragua en París , por Braulio Moro, RFI)

“En crisis no estamos, Nicaragua vive una vida normal”, responde la Embajadora de la República de Nicaragua en Francia, Ruth Tapia, invitada de esta semana a Escala en París.  Ruth Tapia, quien fue secretaria general del Ministerio de Defensa de Nicaragua entre 2007 y 2012 asegura que “Nicaragua está en la normalidad, la anormalidad la tenemos en lo internacional”.
(…) Leer el artículo completo y ver el vídeo en la página web de RFI


Nicaragua: les étudiants comme la Belge Amaya Coppens, fers de lance de la contestation (interview de Bernard Duterme, directeur du Centre Tricontinental, par Wahoub Fayoumi/ RTBF)

La commission interaméricaine des Droits de l’homme s’est émue de l’arrestation de la jeune belgo-nicaraguayenne, Amaya Coppens. La jeune fille, étudiante en médecine, avait été interpellée lundi, après avoir lu une déclaration hostile au président nicaraguayen Daniel Ortega. Amaya Coppens est la dirigeante d’un mouvement étudiant, le “Movimiento Estudiantil 19 de Abril” de León. Un autre responsable du mouvement avait également été interpellé. La police nicaraguayenne a annoncé ce mercredi qu’ils étaient accusés d’avoir commis des “actes terroristes”. Depuis le début de la contestation sociale, les étudiants paient un lourd tribut suite à une répression qui a déjà fait plus de 300 morts en 5 mois dans le pays. Bernard Duterme, directeur du Centre tricontinental à Louvain-la-Neuve, et spécialiste du Nicaragua, a répondu à nos questions (…)
(…) Lire la suite de l’article sur le site de RTBF


Au Nicaragua, la répression contre les opposants ne faiblit pas (Renaud Risi/ La Croix, 11/09/2018)

Près de cinq mois après le début des manifestations, le régime de Daniel Ortega multiplie les arrestations, notamment chez les étudiants, accusés de « terrorisme ». Si le gouvernement a repris le contrôle du pays, au prix d’une répression qui approche les 500 morts, le pouvoir sandiniste est fragilisé. Depuis le vendredi 7 septembre, Alejandro respire mieux. Pour l’homme aux cheveux blancs originaire de la côte caraïbe, les jours précédents avaient été particulièrement éprouvants. Mardi 4, son fils de 20 ans avait été arrêté avec cinq autres membres d’un mouvement étudiant alors qu’ils se rendaient à une réunion. Une arrestation sans mandat, décidée par le seul pouvoir politique.(…) Mais le gouvernement voit les choses d’un tout autre œil : à ses yeux, les manifestants ne sont que des « terroristes » et des « putschistes ». Voire des assassins. (…) 
(…) Lire l’article complet sur le site de La Croix


Des silences qui tuent – La gauche latino-américaine et l’éthique révolutionnaire/ Silencios que matan: Nicaragua y la izquierda (Raúl Zibechi / À l’encontre / Brecha) 

Sans éthique, la gauche n’est rien. Le programme, lesdiscours, les intentions mêmes n’ont aucune valeur s’ils ne reposent pas sur un engagement avec la vérité, le respect illimité des décisions explicites ou implicites des secteurs populaires qu’elle prétend représenter. En cette période où tous les dirigeants de gauche ont la bouche pleine de références aux valeurs, il est significatif de constater que cela ne dépasse pas le discours. L’éthique est mise à l’épreuve uniquement lorsque nous avons quelque chose à perdre. Tout le reste n’est que rhétorique. Parler d’éthique ou de valeurs lorsqu’il n’y a pas de risques, matériels ou symboliques, est un exercice creux. Nous nous souvenons tous du geste du Che, en Bolivie, lorsqu’il préféra revenir sur ses pas, sur le lieu du combat, pour prendre soin d’un compagnon blessé plutôt que se mettre à l’abri des balles ennemies. Il savait bien que, par cette action, il pourrait perdre la vie. Elle n’avait aucun sens, mais débordait d’éthique (…)
(…) Lire l’article complet sur le site de À l’encontre 

Sin ética la izquierda no es nada. Ni el programa, ni los discursos, ni siquiera las intenciones tienen el menor valor si no se erigen sobre el compromiso con la verdad, con el respeto irrestricto a las decisiones explícitas o implícitas de los sectores populares a los que dice representar. En este período en el que todos los dirigentes de la izquierda se llenan la boca mentando valores, resulta muy significativo que se queden apenas en el discurso. La ética se pone a prueba sólo cuando tenemos algo que perder. Lo demás es retórica. Hablar de ética o de valores cuando no hay riesgos, materiales o simbólicos, es un ejercicio hueco. Todos recordamos la gesta del Che en Bolivia, cuando en vez de ponerse a salvo de las balas enemigas retornó al lugar del combate para ocuparse de un compañero herido, sabiendo que era más que probable que perdiera la vida en esa acción, sin ningún sentido militar pero rebosante de ética (….)
(…) Leer el artículo completo en la página de Brecha

SUR LE SITE DU CADTM: UNE SÉRIE D’ARTICLES D’ÉRIC TOUSSAINT

Partie 1-  D’où vient le régime de Daniel Ortega et de Rosario Murillo? (Éric Toussaint /CADTM)

La répression exercée par le régime à l’encontre de ceux et celles qui protestent dans la rue contre ses politiques néolibérales brutales constitue une des raisons qui amènent différents mouvements sociaux à la condamnation du régime du président Daniel Ortega et de la vice-présidente Rosario Murillo. La gauche a de multiples raisons supplémentaires de dénoncer ce régime et la politique qu’il mène. Pour comprendre cela, il est nécessaire de résumer ce qui s’est passé depuis 1979. Le 19 juillet 1979, une authentique révolution populaire a triomphé au Nicaragua et a mis fin au régime de la dynastie dictatoriale des Somoza. Le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) a joué un rôle fondamental dans la victoire grâce à son rôle dans la lutte armée, à ses initiatives politiques et à sa capacité à représenter les aspirations du peuple. Néanmoins, le FSLN n’aurait jamais pu vaincre la dictature sans la mobilisation extraordinaire d’une majorité du peuple nicaraguayen. Sans le courage et l’abnégation de ce peuple, la dictature somoziste, soutenue depuis des décennies par Washington, n’aurait pu être durablement vaincue. Le soutien de Cuba a également joué un rôle positif (…)
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Partie 2-  L’évolution du régime du président Daniel Ortega depuis 2007

Afin de remporter les présidentielles de novembre 2006, Daniel Ortega a réussi à rendre acceptable son élection par les classes dominantes et notamment la chambre patronale COSEP, par la direction de l’Église catholique représentée par le Cardinal Obando y Bravo, par les anciens présidents Arnoldo Alemán et Enrique Bolaños, par le FMI. Daniel Ortega avait également fait le maximum pour conserver l’appui d’une série de dirigeants des organisations populaires sandinistes. Il y était arrivé et cela s’est prolongé jusqu’à aujourd’hui. Ces dirigeants considèrent Ortega comme le protecteur d’une série d’acquis de ces organisations et surtout de leurs directions. Ce qu’a obtenu Daniel Ortega de 2007 à 2018 fait penser à ce qu’a réalisé au Mexique le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) pendant les années 1960 et 1970 (voir l’encadré sur le régime du PRI) : défendre les intérêts du grand capital, ouvrir plus largement l’économie aux grandes entreprises étrangères, entretenir de bonnes relations avec le FMI, la Banque mondiale et d’autres organismes multilatéraux, tout en s’assurant l’appui d’une série d’organisations populaires sur lesquelles il exerce une très forte influence, et en maintenant une politique d’assistance sociale minimale (soutiens financiers et matériels aux plus pauvres sans combattre structurellement les causes de la pauvreté), permise à la fois par une conjoncture économique internationale favorable aux exportations et par l’aide provenant du Venezuela. Comme le PRI en 1968, Ortega n’a pas hésité à utiliser la violence contre des protestations sociales (…)  
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Partie 3- Poursuite des réflexions sur l’expérience sandiniste des années 1980-1990 afin de comprendre le régime de Daniel Ortega et de Rosario Murillo (Éric Toussaint /CADTM)

Au cours des deux premières années suivant le triomphe de la révolution, d’importants bouleversements ont eu lieu qui diffèrent d’autres expériences où la gauche est arrivée au gouvernement par les élections – comme au Chili en 1970, au Venezuela en 1998-1999, au Brésil en 2002-2003, en Bolivie en 2005-2006, en Équateur en 2006-2007. En effet, vu la destruction de l’armée somoziste et la fuite du dictateur, le FSLN n’a pas seulement accédé au gouvernement (ce que les autres ont fait via les urnes), il a aussi pu remplacer l’armée somoziste par une nouvelle armée qu’il a mise au service du peuple, prendre entièrement le contrôle des banques et décréter le monopole public sur le commerce extérieur. Des armes ont été distribuées à la population afin qu’elle puisse s’auto-défendre face aux risques d’agression extérieure et de tentative de coup de force de la droite. Ce sont des changements fondamentaux qui n’ont pas eu lieu dans les pays mentionnés plus haut et qui, par contre, avaient eu lieu à Cuba entre 1959 et 1961, pour s’approfondir au cours des années 1960 les années 1980, des progrès sociaux très importants ont été accomplis au niveau de la santé, de l’éducation, de l’amélioration des conditions de logement (même si c’est resté rudimentaire), de l’augmentation des droits d’organisation et de protestation, de l’accès au crédit pour les petits producteurs grâce à la nationalisation du système bancaire, etc. Ces progrès étaient indéniables. Plusieurs questions se posent. Est-ce que le FSLN n’a pas été trop loin dans les changements opérés dans la société ? A-t-il pris une mauvaise orientation ? Ou bien l’évolution décevante par la suite, n’est-elle due qu’à l’agression de l’impérialisme nord-américain et de ses alliés – au Nicaragua et dans la région ?(…)
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Partie 4- Brève histoire des relations de la Banque mondiale, du FMI et du gouvernement des États-Unis avec le Nicaragua (Eric Toussaint/ CADTM) 

L’Amérique centrale est considérée par le gouvernement des États-Unis comme une partie de sa zone d’influence exclusive. La politique adoptée par la Banque mondiale en termes de prêts à l’égard des pays de la région est directement influencée par les choix politiques du gouvernement des États-Unis. Le cas du Nicaragua et du Guatemala au cours des années 1950 est tout à fait clair. « Un des principaux pays emprunteurs [auprès de la Banque mondiale] du point de vue du nombre de prêts était le Nicaragua, un pays d’un million d’habitants contrôlé par la famille Somoza. Washington et les Somoza considéraient leur relation mutuelle comme profitable. Les États-Unis soutenaient les Somoza et les Somoza soutenaient les États-Unis lors des votes aux Nations unies ou dans les organismes régionaux. Somoza a offert le territoire nicaraguayen comme base d’entraînement et de départ des forces cubaines en exil qui ont abouti à un désastre à la Baie des Cochons en 1961 (Anthony Lake, Somoza Falling, Houghton Mifflin, 1989, p. 18). Entre 1951 et 1956, le Nicaragua a reçu neuf prêts de la Banque mondiale et un en 1960. Une base militaire américaine a été établie en 1953 d’où a été lancée l’opération de la Central Intelligence Agency (CIA) qui a permis le renversement du président guatémaltèque Jacobo Arbenz qui avait légalisé le Parti communiste et qui menaçait d’exproprier les avoirs de la United Fruit Company. Le Guatemala lui-même, qui avait une population trois fois supérieure à celle du Nicaragua, et bien qu’il ait été un des premiers pays à recevoir une mission d’études de la Banque (publiée en 1951), a dû attendre 1955 pour recevoir son premier prêt après le renversement de son régime ‘communiste’ »(…)
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La lección de Nicaragua (Manuel Cabiese Donoso / Rebelión) 

No quiero que mi voz se confunda con los rugidos del imperio o con los ladridos de sus perritos falderos. Pero no puedo callar. El heroico pueblo de Nicaragua, que en 1979 derrocó a la tiranía de los Somoza, necesita aliento en su lucha contra la dictadura corrupta y grotesca de Daniel Ortega-Rosario Murillo. Es cierto que la reacción internacional, el “sicario” general de la OEA, los medios de desinformación, el empresariado y la Iglesia Católica se han adueñado de la crisis social y política que gatillaron los errores del gobierno. Los reaccionarios se han montado en la ola de la protesta popular; desplazaron a los estudiantes que están dando un ejemplo de coraje cívico, y se levantan como los jueces y verdugos de un régimen que protegió sus intereses. El derrumbe del binomio Ortega-Murillo es el destino que la historia reserva a los revolucionarios que traicionan sus principios, se asocian con los enemigos del pueblo y se enriquecen con los fondos públicos. Por desgracia el silencio de las izquierdas -de las que soy militante- permitirá que el desastre de Nicaragua pueda interpretarse como una derrota histórica del Frente Sandinista de Liberación Nacional (FSLN). Otro estigma en el castigado cuerpo de la Izquierda latinoamericana en momentos que explora nuevos caminos para salir de su prolongada atonía política (…) 
(…) Leer el artículo completo en la página de Rebelión 

Nicaragua : le régime fait place nette à Masaya, la ville rebelle (Anne Proenza/Libération) 

L’attaque contre Masaya, à 35 km de la capitale Managua, a commencé vers 5 heures du matin et s’est prolongée toute la journée de mardi, tandis que les routes d’accès à la «ville rebelle» de 150 000 habitants étaient bloquées. Selon plusieurs témoins, la police nicaraguayenne aidée de groupes «parapoliciers» ou «paramilitaires» (des miliciens encagoulés et lourdement armés) qui répriment depuis près de trois mois le mouvement de contestation ont détruit les barricades en place depuis de longues semaines et repris position jusqu’à la petite place de Monimbó, un quartier indigène emblématique de la résistance… à la dictature de Somoza en 1978, et au régime «orteguiste» quarante ans plus tard. Selon Alvaro Leiva, qui dirige l’Association Nicaraguayenne pour les Droits de l’Homme (ANPDH), joint par téléphone mardi soir, les «forces combinées» (police et paramilitaires) continuaient dans la soirée à chercher maison par maison les manifestants et opposants au régime pour les «séquestrer», sans qu’on sache où ils allaient être emmenés. «La ville est prise, il y a une forte présence policière», a confirmé le père César Augusto Gutiérrez, qui officie normalement dans une chapelle près de la place principale du quartier de Monimbó, fief de la contestation. «Ce n’est pas une guerre, c’est un gouvernement lourdement armé qui s’accroche au pouvoir et décide de tuer le peuple qui se défend à coup de pierres et de mortiers artisanaux», souligne d’une voix lasse le curé, qui aujourd’hui doit se «cacher» après avoir reçu des menaces, comme il nous l’a confié par téléphone. L’ANDPH a reçu, selon Alvaro Leiva, pour la seule journée du 17 juillet «plus de cinquante plaintes» de personnes qui auraient été arrêtées à Masaya. Un bilan de trois morts circulait mercredi, mais le nombre de victimes était encore impossible à vérifier mercredi. L’infatigable défenseur des droits de l’homme, qui, depuis le début des manifestations, mi-avril, tente avec son association de comptabiliser les victimes de la répression gouvernementale, a dénoncé «la situation de crise et de chaos» vécue à Masaya et dans d’autres villes du pays ainsi que les «innombrables violations des droits de l’homme” (…)

(…) Lire l’article complet sur le site de Libération

Nicaragua – Ante el horror de la represión desenfrenada (Mónica Baltodano/Correspondencia de prensa) 

La represión del gobierno de Daniel Ortega contra estudiantes y población civil desarmada que sigue protestando ha dejado, hasta el 25 de junio, 285 asesinatos, más de 1,500 heridos y aproximadamente 156 desaparecidos… Después del 24 de abril, fecha en que el gobierno aceptó las bases del Diálogo Nacional, sus fuerzas represivas perpetraron 225 asesinatos más. Este dato ilustra que para Ortega el diálogo es tan solo una estratagema para ganar tiempo. Además de las multitudinarias marchas en Managua y otros departamentos del país, los pobladores fueron levantando tranques y barricadas en carreteras y calles de las ciudades. Los primeros en atrincherarse fueron los habitantes del combativo barrio indígena de Monimbó en Masaya. Buscaban también contener la ola de quemas y saqueos promovidos por el régimen. Los campesinos, dirigidos por la líder campesina Francisca Ramírez, iniciaron los tranques en Nueva Guinea que luego se extendieron en todo el país. Los tranques son un mecanismo de defensa frente a la represión, pero también un instrumento de presión ante la indecisión de los empresarios de realizar un paro nacional indefinido. En los tranques y barricadas hacen guardia mujeres, jóvenes y pobladores armados únicamente de morteros caseros, asistidos por su vecindario. La masividad de la participación ciudadana es tal que, en varias ciudades, llegaron a cercar estaciones de policía, obligando a los efectivos a abandonar los poblados (…) 
(…) Leer el análisis completo en la página de Correspondencia de Prensa

Au Nicaragua, la lutte anti Ortega continue dans le sang (François-Xavier Gomez/Libération) 

Dans une tribune publiée mercredi par le quotidien espagnol El País , l’écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez mettait sur le même plan la situation de violence que vit aujourd’hui son pays sous le régime de Daniel Ortega et celle qu’il a lui-même subie sous la dictature de la dynastie Somoza (1937-1979). Le romancier relate un massacre d’étudiants auquel il avait réchappé en 1959, à 17 ans, l’âge de plusieurs des victimes de la répression actuelle, dont le bilan s’élève, d’après la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), à 264 morts et plus de 2 000 blessés en moins de trois mois.

En mai, Sergio Ramírez expliquait dans une interview à  Libération que la «violence criminelle massive» employée contre les opposants parachevait la transformation du régime en dictature. Son avis a d’autant plus de poids qu’il a été l’un des dirigeants du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), mouvement de guérilla qui, après une guerre civile, a mis fin en juillet 1979 à la sanglante tyrannie de la famille Somoza. Ramírez a ensuite été vice-président du même Daniel Ortega (1985-1990), avant de prendre ses distances. L’opposition fait, elle, monter la pression sur le Président en organisant jeudi et vendredi une grève générale accompagnée d’une manifestation. La situation risque d’être explosive à Masaya, ville où la contestation est la plus vive. Le pouvoir y a par ailleurs déployé un millier de soldats en prévision, vendredi, d’une parade militaire célébrant le 39e anniversaire de la révolution sandiniste (…)
(…) Lire la suite de l’article sur le site de Libération 

Supongamos/ Supposons que…. (tribune d’Emilia M. Carlevaro – MLN-Tupamaros – Uruguay/ traduction en français par Kassandra)

Supposons que la réforme des retraites promue par Ortega était juste (et non rétrograde) et que ceux qui ont protesté contre lui aient eu tort… Supposons qu’il n’y ait eu ni omission ni négligence dans le combat contre l’incendie qui a détruit une partie du cœur de la réserve biologique Indio Maíz et que ceux qui ont dénoncé et protesté aient eu tort… Supposons que les prêtres catholiques qui aident, dialoguent et soutiennent les jeunes militants soient plus conservateurs et pro-impérialistes que le récemment décédé cardinal Obando y Bravo, qui s’est opposé au premier gouvernement du FSLN et a soutenu la contre-révolution (instiguée, soutenue et financée par Reagan et le scandaleux Irangate), mais qui, en 2016, a été déclaré par Ortega « Père de la Paix et de la Réconciliation »… Supposons que toutes les organisations de défense des droits humains – gouvernementales et non gouvernementales, nicaraguayennes et étrangères – se soient converties de manière unanime et simultanée en marionnettes unanimes de l’impérialisme et de la réaction et aient biaisé leurs rapports pour discréditer le gouvernement et que ceux qui demandent leur intervention et diffusent leurs rapports ont tort… Supposons que la plupart des dirigeants du FSLN de la Révolution de 1979 (Henry Ruiz, Mónica Baltodano, Víctor Tirado, Dora Maria Téllez, Sergio Ramírez, Luis Carrión, Gioconda Belli, Ernesto Cardenal, etc.) soient dans un état de confusion ou, mus par les plus bas instincts, induisent les gens en erreur et que des milliers les suivent…(…)
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Las venas abiertas de Nicaragua (Boaventura de Sousa Santos/Viento Sur) 

Pertenezco a la generación de los que en los años 1980 vibraron con la Revolución sandinista y la apoyaron activamente. El impulso progresista reanimado por la Revolución cubana de 1959 se había estancado en gran medida por la intervención imperialista de Estados Unidos. La imposición de la dictadura militar en Brasil en 1964 y en Argentina en 1976, la muerte del Che Guevara en 1967 en Bolivia y el golpe de Augusto Pinochet en Chile contra Salvador Allende en 1973 fueron los signos más sobresalientes de que el subcontinente americano estaba condenado a ser el patio trasero de Estados Unidos, sometido a la dominación de las grandes empresas multinacionales y de las élites nacionales conniventes con ellas. Estaba, en síntesis, impedido de pensarse como conjunto de sociedades inclusivas centradas en los intereses de las grandes mayorías empobrecidas. La Revolución sandinista significaba el surgimiento de una contracorriente auspiciosa. Su significado resultaba no solo de las transformaciones concretas que protagonizaba (participación popular sin precedentes, reforma agraria, campaña de alfabetización que mereció el premio de la UNESCO, revolución cultural, creación de servicio público de salud, etc.), sino también del hecho de que todo esto se realizó en condiciones difíciles debido al cerco extremadamente agresivo de los Estados Unidos de Ronald Reagan, que supuso el embargo económico y la infame financiación de los “contras” nicaragüenses (la guerrilla contrarrevolucionaria) y el fomento de la guerra civil. Igualmente significativo fue el hecho de que el gobierno sandinista mantuviera el régimen democrático, lo que en 1990 dictó el fin de la revolución con la victoria del bloque opositor, del que, además, formaba parte el Partido Comunista de Nicaragua (…)
(…) Leer el artículo completo en la página de Viento Sur 

Reprise des négociations (Catherine Traullé/ Espaces Latinos)

La crise se poursuit au Nicaragua. Les négociations restent très difficiles entre l’opposition et le gouvernement, et le pays s’enfonce dans une spirale de violence, avec une recrudescence des combats de rue entre milices paramilitaires et opposants au régime de Daniel Ortega. L’opposition nicaraguayenne a appelé à une grève générale le jeudi 14 juin, afin de faire pression sur le gouvernement du président Daniel Ortega, pour qu’il reprenne le dialogue, et mette fin aux violences qui ont fait 220 morts en deux mois de protestations. «Ce sera une grève civique et pacifique qui touchera tout le pays et toutes les activités économiques, à l’exception des services vitaux et de base», avait indiqué dans un communiqué l’Alliance citoyenne pour la justice et la démocratie, qui regroupe des étudiants, des chefs d’entreprise et des représentants de la société civile.Cette grève a effectivement poussé Ortega à la reprise du dialogue, le 15 juin. Contre toute attente, un accord surprise y a été conclu entre le gouvernement et l’opposition, en autorisant des observateurs des droits de l’homme à venir enquêter sur les violences perpétrées depuis deux mois (…)
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Que se passe-t-il au Nicaragua (Bernard Duterme/ Wahoub Fayoumi/ Centre Tricontinental-CETRI)

Les affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants au Nicaragua ont fait 210 morts depuis le 18 avril. Les dernières violences se poursuivaient lundi. L’alliance de l’opposition nicaraguayenne a accusé le gouvernement de Daniel Ortega de ne pas faire preuve d’« ouverture ou de volonté politique », notamment au sujet de la proposition visant à faire avancer les élections de 2021 à mars 2019. C’est ce qu’a déclaré lors d’une conférence de presse Daisy George, de l’Alliance civique pour la Justice et la Démocratie, une coalition de groupes d’opposition de la société civile. Le représentant des évêques au Nicaragua se rend mardi au Vatican pour rendre compte au pape de la crise dans le pays. Et malgré ces affrontements, les manifestants continuent à descendre dans les rues. Certaines municipalités sont entre les mains des la population en colère, une colère qui grandit au fur et à mesure de l’augmentation de la répression. Que se passe-t-il ans ce pays, qui semble au bord de l’implosion ? Nous avons posé la question à Bernard Duterme, directeur du Centre Tricontinental (CETRI) à Louvain-la-Neuve. 

D’où vient cette contestation populaire au Nicaragua ? Elle vient de la rue nicaraguayenne qui a accumulé, ces dernières années, un certain nombre de frustrations et d’insatisfactions. Un élément déclencheur, mi avril, était donc ce projet de réforme des retraites. Ce projet, abrogé depuis lors, mais aussi d’autres épisodes, ont fait exploser cette frustration, cette insatisfaction, et ont sorti les gens dans la rue. Et cela à un moment où on ne s’y attendait pas vraiment.  
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Otro punto de vista : La niña en el bote (Atilio A. Boron/ Página 12) 

La dolorosa coyuntura actual en Nicaragua ha precipitado un verdadero aluvión de críticas. La derecha imperial y sus epígonos en América Latina y el Caribe redoblaron su ofensiva con un único y excluyente objetivo: crear el clima de opinión que permita derrocar sin protestas internacionales al gobierno de Daniel Ortega, elegido hace menos de dos años (noviembre del 2016) con el 72 por ciento de los sufragios. Esto era previsible; lo que no lo era fue que en esa arremetida participaran con singular entusiasmo algunos políticos e intelectuales progresistas y de izquierda que unieron sus voces a la de los lenguaraces del imperio. Un notable revolucionario chileno, Manuel Cabieses Donoso, de cuya amistad me honro, escribió en su flamígera crítica al gobierno sandinista que “la reacción internacional, el ‘sicario’ general de la OEA, los medios de desinformación, el empresariado y la Iglesia Católica se han adueñado de la crisis social y política que gatillaron los errores del gobierno. Los reaccionarios se han montado en la ola de la protesta popular.” Descripción correcta de Cabieses Donoso de la cual, sin embargo, se extraen conclusiones equivocadas. Correcta porque es cierto que el gobierno de Daniel Ortega cometió un gravísimo error al sellar pactos “tácticos” con enemigos históricos del FSLN y, más recientemente, tratar de imponer una reforma previsional sin consulta alguna con las bases sandinistas o actuar con incomprensible desaprensión ante la crisis ecológica en la Reserva Biológica Indio-Maíz (…) 
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Nicaragua: jusqu’à quand le gouvernement imposera-t-il la paix des cimetières? (Laurent Levard/ Blog de Kassandra)

“À ce jour plus de 170 personnes ont perdu la vie, alors que le nombre de blessés s’élève à 1500, dans un pays de 6 millions d’habitants. Au niveau international, nombre de personnalités et mouvements progressistes hésitent à se positionner, certains prennent la défense du pouvoir en place et voient dans les événements la main des États-Unis et de la droite latino-américaine et d’autres affirment leur solidarité avec l’actuelle mobilisation”…. L’analyse  d’un agro-économiste français ayant travaillé 12 ans au Nicaragua durant la Révolution sandiniste (…)
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Impasse politique mortifère au Nicaragua (Cathy Dos Santos/ L’Humanité)

Les négociations entre le pouvoir sandiniste et le patronat sont suspendues. Les blocages et manifestations virent encore au bain de sang. Suspendus, repris puis de nouveau ajournés, les pourparlers entre le pouvoir sandiniste et l’opposition, entamés le 16 mai sous la médiation de l’Église catholique du Nicaragua, sont chaotiques. L’Église est toujours en faveur du dialogue, mais pour cela il faut un engagement actif pour respecter la paix, la liberté(…)
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Au Nicaragua : avec les mobilisations, un désir de citoyenneté s’exprime (Tribune de Emmanuel Cochon, chargé de mission pour l’Amérique centrale au CCFD-Terre Solidaire)

Les manifestations qui ont gagné le pays depuis le 18 avril 2018 sont la plus forte expression citoyenne depuis longtemps. La violente répression qui s’abat sur les manifestants ne les décourage pas. En toile de fond, les désillusions avec le « projet politique » impulsé par la famille Ortega et un repositionnement des générations suivantes face à l’héritage du sandinisme.  (……) Une nouvelle manifestation le jour de la fête des mères a encore été très durement réprimée au Nicaragua, faisant 16 morts et plus de 88 blessés mercredi 30 mai, amenant le bilan global de la répression des derniers mois à plus de 100 morts. Les seules réactions du gouvernement ont consisté en un appel au « dialogue » tout en rejetant la responsabilité des « émeutes » sur des groupes cherchant à briser la paix sociale – des « vampires réclamant du sang pour nourrir leur agenda social », et d’hypothétiques groupes influencés par l’étranger.  
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Nicaragua: La droite vandale/ La derecha vandálica (Onofre Guevara López/ Confidencial/ Traduction: Blog Médiapart)

Étudiants de l’Université Nationale Autonome (UNAN) Managua (photo: Kassandra)

(…….)  Les magiciens de la CIA, fabricants de situations contre-révolutionnaires aussi bien que les grosses têtes de gauche à la pensée mécanique pourront, comme d’habitude, conclure ce qu’ils veulent, sur la situation au Nicaragua, mais ils n’arriveront jamais à une conclusion aussi exacte que celle fournie par le nicaraguayen Félix Maradiaga Blandón:  « Je crois que la jeunesse nicaraguayenne est fille de la révolution. Certains d’entre nous sont des enfants de la révolution d’une manière plus douloureuse. Nous la voyons comme quelque chose qui a été trahi, d’autres sont plus fiers, mais (tous) nous sommes les enfants d’un processus révolutionnaire ancré dans la conscience collective des nouvelles générations. 
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En español:  Como es conocido, la derecha es una categoría política que, igual que la izquierda, surgió de las confrontaciones político-sociales durante la revolución francesa de 1789, por el hecho fortuito del lugar en que se ubicaban las tendencias dentro de la Convención Nacional: los Montañeses(revolucionarios) a la izquierda y los Girondinos (conservadores) a la derecha. Derecha, e izquierda, no es algo concreto ni tiene formas –son irreales, simples vocablos— una entelequia (ficticia, fantástica) de uso arbitrario, y convencional cuando existe un interés político de por medio para descalificar algo o alguien contra quien no se comparten simpatías políticas  
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Nicaragua : un climat de tensions, un besoin de justice: le point de vue de Christophe Ventura (Institut de Relations Internationales et Stratégiques/IRIS)

Le Nicaragua est touché par une crise politique dont l’arrière-plan est, comme dans beaucoup de pays de la région, la détérioration sociale. Le bilan est tragique avec une cinquantaine de morts causées par la répression et les affrontements entre police et manifestants. Au départ, il y a une décision, annoncée le 16 avril, du gouvernement de Daniel Ortega concernant l’Institut nicaraguayen de sécurité sociale (INSS). Pour répondre au déficit du système, il s’agit de mettre en place des mesures d’austérité appliquées à certains secteurs de la population, en particulier aux salariés et aux retraités. La « résolution 1/317 » prévoyait l’augmentation des cotisations des employeurs et des salariés. Mais elle instaurait surtout – c’est ce qui va déclencher les manifestations –  une contribution spéciale de 5 % ponctionnée sur les retraités. Ces mesures signifiaient une amputation du pouvoir d’achat de vastes secteurs modestes de la population.
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Sale printemps au Nicaragua: une tribune de Maya Collombon, maître de conférences en science politique, Sciences-Po Lyon (Libération) 

La répression du mouvement social se durcit toujours plus depuis le 19 avril, avec des dizaines de morts, des disparitions et des cas de torture. Aujourd’hui, c’est le régime autoritaire de Daniel Ortega qui est contesté. Il est généralement difficile d’anticiper quand et pourquoi la goutte d’eau fait déborder le vase. Le Nicaragua du printemps 2018 en est un cas emblématique. Avant ce 19 avril, qui a fait basculer le pays dans la crise politique majeure de ses trente dernières années, il semblait peu probable que les manifestations des retraités, vieilles de plusieurs mois, et des étudiants les soutenant, donnent lieu à une mobilisation des Nicaraguayens d’une telle ampleur, et moins encore suivie d’un tel niveau de violence dans la répression. Depuis une quinzaine de jours, le Nicaragua, Managua sa capitale tout spécialement, proteste et se voit transformé en champ de bataille  (…) Lire l’article complet  


Washington, FMI, patronat, travailleurs, retraités… même combat ? L’analyse de Maurice Lemoine (Mémoire des Luttes)

Des étudiants affrontent la police anti-émeute à Managua lors de manifestations
(photo AFP/ Libération)

(….) Au moins trois versions et analyses des événements s’affrontent. Pour certains, le Nicaragua a vécu une explosion sociale provoquée par une mesure impopulaire. Pour l’opposition, les États-Unis et les médias en général, il y a au Nicaragua une « dictature » (The Wall Street Journal) et « Daniel Ortega doit partir » (éditorial du quotidien de droite espagnol El País). Pour sa part, le gouvernement voit dans ces troubles une conspiration de la droite pour mener à bien une déstabilisation « à la vénézuélienne  » ou l’un de ces coups d’État « light » qui ont écarté du pouvoir Manuel Zelaya (Honduras, 2009) ou Fernando Lugo (Paraguay, 2012). D’autres enfin, peut-être plus pointilleux, s’efforcent de séparer les informations vraies des informations fausses et les ni vraies ni fausses des à moitié-vraies à moitié-fausses. Ce que nous tenterons de faire ici  (….) Lire l’article complet

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