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ENGIE : une entreprise bien peu scrupuleuse en

Amazonie brésilienne

En novembre 2016, le Comité des Amis du Mouvement des Sans Terre, en partenariat avec France
Amérique latine, a reçu des militantes brésiliennes du Movimento dos Trabalhadores Sem Terra
(MST) et du Movimento dos Atingidos por Barragens (MAB). Plusieurs activités se sont déroulées
à Paris et en province : conférences, débats, projections, expositions, concerts. Ce fut l’occasion
de manifester une fois de plus la solidarité de notre association avec les mouvements sociaux
brésiliens. Une semaine riche de témoignages, de partages d'expériences et d'émotions! Dans
un prochain article, nous rendrons compte d'une autre partie de ce voyage, sous l'égide de
l'Observatoire des violences faites aux Femmes en Seine-Saint-Denis.

sont nés sous la dictature dans les
années 60. Les constructions, qui ont
commencé dans les années 70 étaient
alors gérées par l’État. Malgré cela, les
personnes déplacées n'étaient pas ou
peu indemnisées pour les préjudices
subis. Depuis les années 90 et la vague
du néolibéralisme, les barrages et les
nouveaux projets sont privatisés. Les
droits des travailleurs de ce secteur
se sont dès lors considérablement
détériorés. Et les familles atteintes
par les barrages sont encore moins
reconnues et indemnisées. On compte
un mort tous les 45 jours dans les
usines hydroélectriques, faute d'une
sécurité suffisante pour les travailleurs.

Depuis 8 ans, le MAB travaille avec
les syndicats de l'énergie sur une
Plateforme ouvrière et paysanne
pour une Énergie populaire. Ils
ont ensemble produit un projet
énergétique populaire, dont voici les
Manuela vient de Porto Veilho, amazonienne », qui illustre l'abandon grandes lignes :
dans l'État du Rondonia, proche des et la souffrance dans lesquels se - reprise par l'État du contrôle de
frontières avec la Bolivie et le Pérou. trouvent les populations déplacées par l'énergie et des projets.
Elle a parcouru plus de 15 000kms les travaux des barrages, ainsi que la - garantie par des organismes publics
pour venir témoigner auprès du public violence contre les populations locales que les nouvelles productions
français du quotidien des habitants - particulièrement les femmes - et les se fassent dans le respect de
spoliés par la construction du barrage risques environnementaux liés à ces l'environnement (études d'impact
de Jirau dans sa région. Elle-même ouvrages. publiques ou indépendantes).
a été expropriée et n'a pas reçu Engie, à travers l'entreprise franco- - respect des droits des travailleurs de
d'indemnisation. belge Tractobel, est l'opérateur l'Énergie et de leur sécurité.
Pour illustrer les problèmes et les principal du barrage de Jirau. nécessité que des études
violences endurées quotidiennement, indépendantes fassent la preuve de
le Mouvement des personnes affectées Daiane Hohn, dirigeante nationale, a l'utilité des projets.
par les barrages - MAB, a présenté une expliqué au public que le Mouvement - garantie de l'accès universel à
exposition d'arpilleras, ces applications des personnes affectées par les l'électricité (les populations victimes de
de tissus illustrant des scènes de leur barrages existe depuis 25 ans ; il est barrages n'ont pas accès à l'électricité).
vie. présent dans 18 États du Brésil. Il garantie pour tous de la qualité de
Cette exposition, commentée par s'est constitué pour aider les familles l'électricité.
Manuela, Daiane, du MAB et Lucineia, touchées par les barrages et dont les - tarif à prix constant au lieu du tarif
du Mouvement des Sans Terre, a été préjudices et les droits ne sont pas international, indexé sur les énergies
présentée à Paris, Lyon, Toulouse, et reconnus. fossiles (actuellement, au Brésil, le tarif
dans deux villes du Tarn, Carmaux et L'énergie hydroélectrique est en effet est de 300€ le mgwatt).
Castres. Était également projeté un film, la principale source d'énergie au Brésil - redistribution au peuple de la richesse
« Jirau et San Antonio, récits d'une guerre (67%). Les projets de grands barrages produite.

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