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Brésil : Qui aime, ne tue pas !                                                                                                              DOSSIER
          Quem ama não mata !

« La violence contre les femmes est une stratégie historique de domination
                          et de contrôle des relations entre hommes et femmes.

                     Chaque jour cette question est plus proche de notre vie et
          exige des réponses plus rapides du pouvoir public et de la société »

                                                     Eleonora Menicucci de Oliveira,
                                              ministre du Secrétariat des Politiques
          en faveur des Femmes de la Présidence de la République du Brésil

                                                 (15 avril 2012 - Correio Braziliense)

Dilma Rousseff, Présidente de la République du      partis un minimum de 30% de femmes candi-
Brésil, a récemment commémoré les quatre-vingt      dates aux prochaines élections - celui de la lutte
ans du droit de vote des femmes (Décret 21 076      contre les violences faites aux femmes, et sin-
du 24/02/1932). A l’instar de leurs consœurs nord-  gulièrement des violences des maris et compa-
américaines ou européennes, plusieurs féminis-      gnons, occupe le débat public avec force tant au
tes brésiliennes ont lutté pour faire reconnaître   niveau local que fédéral.
les droits des femmes. Et pourtant, la participa-   Depuis 2003, le Secrétariat des politiques pour
tion politique actuelle des femmes reste encore     les femmes doit seconder directement et immé-
faible : 9% d’élues à la Chambre des députés !      diatement le Président de la République pour
A côté de l’enjeu que constitue la participation    formuler, coordonner et intégrer les politiques en
politique - la loi des quotas en 2012 impose aux    faveur des femmes ; élaborer et mettre en oeuvre

                               La prise de conscience de l’ampleur et de la gravité du phénomène
                                     au niveau international (textes internationaux de référence)

1979 : Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de l’ONU, la CEDAW
(Convention for elimination of discrimination against women). L’article 10 stipule que : « les États parties s’engagent à prendre toutes les
mesures appropriées pour éliminer les discriminations à l’égard des femmes, notamment en éliminant les stéréotypes sexistes à tous les ni-
veaux et dans toutes les formes d’enseignement ».
Juin 1993 : Conférence mondiale du Caire sur les Droits de l’homme, indique que la violation la plus répandue des Droits de
l’homme, ce sont les violences faites aux femmes.
Novembre 1993 : Déclaration des Nations Unies pour l’élimination des violences envers les femmes qui donne une définition : « la
violence faite aux femmes désigne tout acte de violence fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux
femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou
la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
1994 : Convention de Belém do Pará (Convention interaméricaine pour la prévention, la sanction et l’élimination de la violence cotre
les femmes), ratifiée par les 33 Etats membres de l’OEA (Antigua-et-Barbuda, Argentine, Bahamas1, Barbade, Belize, Bolivie, Brésil,
Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Dominique, Équateur, El Salvador, États-Unis, Grenade, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Ja-
maïque, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte- Lucie, Saint-Vincent-et-
Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago, Uruguay, Venezuela).
Jusqu’à 2011, c’est la seule convention à viser exclusivement l’élimination de la violence à l’encontre des femmes. Elle impose aux États
parties de faire preuve de diligence pour empêcher cette violence, enquêter à son sujet et imposer des peines à leurs auteurs et elle
contient des dispositions détaillées concernant l’obligation qu’ont les États de légiférer.
1995 : Conférence mondiale des femmes de l’ONU à Pékin avec 40 000 femmes des O.N.G qui affirme : « la violence à l’égard des
femmes traduit des rapports de force historiques qui ont abouti à la domination des hommes sur les femmes et à la discrimination ».
1999 : L’assemblée générale de l’ONU proclame le 25 novembre « Journée internationale pour l’élimination des violences envers les
femmes » et invite les gouvernements et les ONG à tenir des activités pour sensibiliser l’opinion publique.
La date du 25 novembre a été choisie pour honorer la mémoire de 3 femmes de la République Dominicaine, les sœurs Mirabal, ferven-
tes militantes pour la liberté, brutalement assassinées en 1960 sur les ordres du chef de l’état, Rafael Leonidas Trujilio.
En France, la loi du juillet 2010 institue le 25 novembre journée nationale pour l’élimination des violences envers les femmes.
7 avril 2011 : Convention sur la prévention et la lutte contre la viole1n1 ce à l’égard des femmes et la violence domestique (Europe).
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