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ÉDITORIAL
Pour la solidarité avec l’Amérique latine et la Caraïbe, sauvons FAL !
Lecteurs de notre magazine, vous avez sûrement été sollicités ces derniers mois pour participer
à notre souscription exceptionnelle et ainsi nous aider à continuer à exister.
Cette situation découle d’une réduction brutale du nombre des voyages de notre service, qui
faisait vivre France Amérique Latine, déjà confrontée depuis une décennie à une réduction
drastique des subventions de l'État envers les associations et singulièrement la nôtre.
Á cela, s’ajoute une diminution des moyens des collectivités territoriales par la baisse des
dotations de l’État, ce qui n’est pas sans influence sur les aides que celles-ci peuvent attribuer
aux associations.
C'est également pourquoi, nous avons tardé à éditer le numéro du premier trimestre de notre
revue. Et nous avons ainsi opté pour un numéro "double" correspondant aux deux premiers
trimestres de l'année 2015.
Sans le large mouvement de solidarité que nous avons suscité, France Amérique Latine n’aurait
pas pu survivre à ce jour.
Nous refusons d’imaginer une telle situation dramatique, car l’actualité nous montre tous
les jours que l’Amérique latine et la Caraïbe ont plus que jamais besoin de la solidarité d’une
association comme la nôtre.
C’est vrai du Mexique, où il nous faut mettre fin à la complicité du président français avec son
homologue mexicain. En effet, au nom des seuls intérêts financiers de nos multinationales, notre
gouvernement fait l’impasse sur les atteintes aux droits de l’Homme dans ce pays. L’accueil, le
14 juillet prochain, du président du Mexique, Enrique Peña Nieto, comme "invité d'honneur" de
François Hollande, est une gifle donnée à tous ceux qui se mobilisent pour exiger la vérité sur
les 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa, disparus le 26 septembre 2014, dans l'État de
Guerrero. Au cours des seules deux premières années du gouvernement d’Enrique Peña Nieto,
on compte 41 000 morts.
C’est vrai, encore, du Pérou, où chaque manifestation, chaque grève, chaque initiative, peut
apporter la mort, le gouvernement réprimant désormais par le feu et le sang et imposant la
terreur en toute impunité. Le colloque que nous avons tenu le 22 mai dernier au Sénat, avec de
nombreux invités péruviens, en témoigne.
C’est encore le Chili, où nous dénonçons la dramatique situation économique et sociale vécue
par les ex-prisonniers politiques de la dictature, confrontés aujourd’hui avec l’âge, à l’aggravation
de leur état de santé fragilisé par les innombrables séquelles des mauvais traitements et des
violences.
Et que dire de ces accords de libre échange (comme ceux avec le Mexique, la Colombie et
le Pérou) qui seront au cœur du prochain sommet des Chefs d'État et de Gouvernement de
l’Union Européenne et de la CELAC. Ce sera l’occasion, une fois de plus depuis 2004, d’organiser
un Sommet des peuples pour imposer d’autres choix.
Oui, la situation de toute l'Amérique latine, l'actualité à Cuba, les événements du Venezuela ou
les discussions sur les Accords de paix en Colombie, nous obligent à tout faire pour sauver FAL,
et pour cela nous avons besoin de chacun de vous !!!
Fabien COHEN
Secrétaire général de France Amérique Latine