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Depuis 2006, on dénombre au Mexique : • Boca del Río, Veracruz, septembre 2011. 35
personnes assassinées par des narcotrafiquants.
• 70 000 morts (Washington Office on Latin • Mexico Ville, mai 2013. 13 jeunes assassinés
America, 2013) dans un bar par des narcotrafiquants.
• 100 000 selon le CEAV (Comité exécutif d’aide • Tlatlaya, État du Mexique, juin 2014, 22 jeunes
aux victimes) assassinés par l’armée. Les Forces Armées et
• Plus de 23 000 disparus (Amnesty International) le gouvernement, dans un premier temps,
• Entre 2007 et 2012 il y eut une disparition présentent les faits comme une confrontation
toutes les 4 heures. Entre 2013 et 2014, ce chiffre entre des délinquants et l’armée.
est passé à une personne disparue toutes les • Apatzingán, Michoacán, janvier 2015. 16
deux heures (données du Registre national des personnes tuées par l’armée. Comme dans le cas
personnes disparues - RNPED). de Tlatlaya (2014), l’armée et le gouvernement
• Entre 230 000 et 250 000 personnes ont fui ont présenté dans un premier temps les faits
la violence interne (Laura Rubio, auteure de comme un affrontement entre la police et
"Le déplacement interne induit par la violence, des délinquants (les victimes étaient des ex-
l'expérience mondiale, une réalité mexicaine"). policiers).
• Environ 40 000 enfants orphelins.
• Au cours des deux premières années du Une constante est commune à tous ces cas :
gouvernement de Enrique Peña Nieto (du 1 er l’impunité.
décembre 2012 au 31 décembre 2014) 41 000
morts, selon la revue Zeta. Depuis la fin de la « sale guerre » (années 70-
• Une famille mexicaine sur trois a souffert 80) il n’y a eu que 6 sentences définitives pour
directement ou indirectement d'un acte crime de disparition forcée, sur plus de 23 000
criminel. cas dénoncés, selon des chiffres du CEAV.
• Entre 2010 et septembre 2014 il y a eu 37
assassinats de femmes défenseures des droits L’Institut pour l’économie et la paix (IEP),
humains et de femmes journalistes (Réseau de organisation non gouvernementale qui a
Défenseurs Nationaux des Droits Humains au développé « l’indice de Paix Globale », affirme
Mexique, mars 2015). que le Mexique est un des 10 pays avec la plus
• Suite à l'attaque de septembre contre les forte régression en matière de sécurité pour la
étudiants d’Ayotzinapa, une organisation est population (16 novembre 2014).
née : "Les Autres disparus", pour aider les familles Le gouvernement de Felipe Calderón (2006-2012,
à exiger des nouvelles de leurs disparus. droite) a déclaré la «guerre aux drogues» avec les
Rien que dans l’État de Guerrero 300 à 400 résultats que nous connaissons. Son successeur,
personnes ont, au moins, un membre de leur Enrique Peña Nieto, présenté comme un « grand
famille disparu. réformateur » (onze réformes parmi lesquelles
la privatisation de Pemex, la réforme du travail,
« Nous sommes assis sur des cadavres » de l'électricité, des télécommunications, de
(Elena Poniatowska, écrivaine mexicaine) l'éducation nationale, des taxes...) voudrait
effacer cette image. L'impunité généralisée, la
Contrairement aux affirmations du corruption et la collusion entre les forces de
gouvernement mexicain, Ayotzinapa n’est pas sécurité (police et/ou militaires), des politiciens
un cas « isolé ». (députés, sénateurs, gouverneurs, maires,
ministres) et les trafiquants de drogue en sont
Quelques exemples : venues à mettre fin au rêve.
• Aguas Blancas, Guerrero, 1995. 17 personnes
–des paysans- sont tuées par la police de l’état Les opinions changent
lorsqu’elles se préparent à participer à une
manifestation. Le président Enrique Peña Nieto fait face à la crise
• Acteal, Chiapas, 1997. 45 personnes, hommes, politique et institutionnelle la plus grave de son
femmes, indigènes, sont assassinées par un gouvernement… En un mois son gouvernement
groupe paramilitaire. a perdu une partie du respect et de la confiance
• Tlatlaya, État du Mexique, août 2008. 23 enfants qu’il avait gagnés en deux années de réformes
et adultes assassinés par des narcotrafiquants. économiques nécessaires… Les faits d’Iguala
• Ocoyoacac, État du Mexique, septembre 2008. ont mis à nu l’horreur structurelle existant
24 personnes assassinées. dans la réalité institutionnelle mexicaine… La
• Villas de Salvarcar, Tamaulipas. janvier 2010. guerre contre les narcos, qui a commencé avec
15 étudiants assassinés pas des narcotrafiquants. le gouvernement antérieur, a fait 60 000 morts
• San Fernando, Tamaulipas, août 2010. 75 sans apporter de solution. « Le pacte informel de
immigrantes clandestines (sans papiers) non-agression préféré par Peña Nieto est à l’origine
assassinées par de narcotrafiquants. de cette tragédie (Ayotzinapa) », écrit dans son
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