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ACTUALITES
Quelques repères chronologiques
1988 : Cuauhtémoc Cárdenas (Front démocratique na- 2009 : Tragédie de la garderie ABC (Hermosillo, Sonora).
tional) se voit voler la victoire à l’élection présidentielle 2010 : Massacre de jeunes collégiens et lycéens (Ciudad
par Carlos Salinas de Gortari à l’issue d’une fraude histo- Juárez, Chihuahua).
rique. 2011 : Massacre de jeunes étudiants dans l’État de More-
1989 : Création du Parti de la Révolution Démocratique los .
(PRD). 2010 et 2011 : Massacre de migrants de San Fernando
1992 : Signature de l’ALENA (accord de libre-échange (Tamaulipas).
nord-américain, Canada, États-Unis, Mexique). 2014 : MORENA (Mouvement de Régénération Nationale
1994 : Entrée en vigueur de l’ALENA. d’Andrés Manuel López Obrador) devient parti politique.
1994 : Insurrection au Chiapas avec l’Armée Zapatiste de 2014 : Massacre de 22 jeunes à Tlaylaya (État de Mexico).
Libération Nationale. 2014 : Assassinat de 3 jeunes normaliens et disparition
1995 : Massacre d’Aguas Blancas (Guerrero). de 43 autres.
1997 : Massacre d’Actéal (Chiapas). 2014 : Cuauhtémoc Cárdenas démissionne du PRD.
1996 : Apparition de l’Armée Populaire Révolutionnaire Victimes auxquelles il faut ajouter, depuis le début des
et de l’Armée Révolutionnaire du Peuple Insurgé. années 90, les « mortes et disparues de Juárez » et, dans
1998 : Massacre de El Charco (Ayutla, Guerrero) et El Bos- les dix dernières années, les assassinats (80) et diparitions
que (Chiapas). (17) de journalistes mexicains. Et plus de 22 000 disparus.
2000 : Défaite historique du Parti de la Révolution Insti- Depuis l’élection d’Enrique Peña Nieto, le 1er décembre
tutionnelle (PRI) et élection de Vicente Fox (Parti d’Action 2012, on compte près de 9 800 disparitions et 30 000 morts
Nationale, PAN). (80 000 pendant les six ans de mandat de Felipe Calderón).
2006 : Élection de Felipe Calderón (PAN).
1917 pour faire du Mexique un grand marché. sident de l’Université Nationale Autonome du
L’ALENA (accord de libre-échange nord-amé- Mexique, José Narro, qui avait déjà apostrophé
ricain) a fait l’essentiel du travail. Le Mexique a Peña Nieto en lui parlant de « la honte d’une Na-
perdu toute souveraineté, financière, militaire, tion », vient d’appeler à refuser « un pays terrifié,
alimentaire, économique. écrasé par la peur » et a appelé « à l’unité pour lut-
Pour résoudre le cas Iguala, Enrique Peña Nieto ter contre l’impunité, pour la justice, contre la vio-
veut, pour les États les plus pauvres (Guerrero, lence et la collusion des appareils de sécurité et de
Oaxaca, Chiapas), « attirer des capitaux » mais ne certains dirigeants. » Et, comme les parents des
parle pas d’éducation. Sa décision de dissoudre 43 disparus, il a ajouté « le Mexique a besoin de
les polices municipales de quelques villes et changements de fond ».
bourgs pour « lutter contre l’insécurité » (« indis- Si certains réclament le départ du président,
pensable à l’économie ») et de créer une nouvelle d’autres parlent de constituante, tel le mouvement
police pourrait remettre le feu aux poudres. En Constituyente Ciudadana, proposé par l’évêque de
effet, les polices communautaires (CRAC-PC, Saltillo, RaúlVera. Un mouvement pour un nouveau
créées en 1998, dans une partie de l’État de projet de nation qui souhaite susciter, dans tout le
Guerrero, sur la base des accords de San Andrés pays, un débat démocratique « pour définir un pro-
entre le gouvernement mexicain et l’Armée Zapa- jet prenant en compte les intérêts des femmes, des In-
tiste de Libération Nationale, EZLN) ne sont pas diens, des travailleurs et des classes moyennes .» Côté
prêtes à accepter une quelconque dissolution. politique, les partis ont perdu une grande partie de
Le président se propose aussi de « réguler » les leur crédibilité. C’est le cas du Parti de la Révolution
manifestations (source de violences) et de « créer Démocratique (PRD), né en 1989 et dont le fonda-
des mécanismes alternatifs pour la liberté d’expres- teur et leader moral, Cuauhtémoc Cárdenas, vient
sion » (source de paix), continuant de criminaliser de démissionner. Reste le mouvement, devenu
toute contestation. parti, fondé par Andrés Manuel López Obrador (ex
Empêtré dans des soupçons de corruption, sans du PRD), qui, dans certaines régions, comme l’État
une once d’humanité, pieds et poings liés au de Guerrero, a fortement progressé. Ainsi que ces
secteur économique, Enrique Peña Nieto n’est mouvements, nés de la violence et de l’impunité,
plus crédible. Le peso mexicain dégringole et, Yo soy el 132, Paz con justicia y dignidad de Javier
partout, des voix contraires se lèvent. Le pré- Sicilia.
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