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VENEZUELA :

          Comprendre la crise actuelle














































            Coordination du dossier :
           Cathy Ferré, rédactrice en chef (BN de FAL) et Thomas Posado (FAL Marseille).
           Parmi les expériences de résistance au néolibéralisme et les mobilisations sociales qui se sont multipliées
           au cours des vingt dernières années en Amérique latine, le processus bolivarien est sans nul doute celui
           qui a produit les avancées les plus radicales et suscité le plus vif espoir d’une possibilité réelle d’alternative.
           En effet, malgré l’hostilité permanente de l’oligarchie nationale et internationale, le Venezuela de Chávez
           a su rénover la démocratie, créer des espaces de pouvoir populaire, faire face à la pauvreté et donner
           des nouveaux droits aux classes défavorisées. Mais, depuis la mort du leader charismatique, les crises se
           multiplient. Les succès sociaux des premières années du chavisme sont mis à mal par l’inflation, la corruption
           et la spéculation. Les libertés publiques sont malmenées, les difficultés économiques minent le quotidien
           des habitants et poussent des milliers de Vénézuélien.nes à l’exil. La bourgeoisie, qui détient toujours le
           pouvoir économique, tente par tous les moyens de récupérer le pouvoir politique, y compris par la violence
           et la déstabilisation du pays.
           Les mois qui viennent de se dérouler ont constitué une saison de tous les dangers : entre avril et juillet 2017,
           les manifestations de l’opposition et la réponse répressive de l’État se sont soldées par plus d’une centaine
           de morts et des milliers de blessés. Et l’actualité s’est accélérée en une incessante succession d’évènements
           tragiques, de déclarations incendiaires, de tentatives de dialogues avortées, de menaces d’intervention, de
           scrutins organisés dans un climat explosif… Si le gouvernement de Nicolás Maduro semble aujourd’hui avoir
           dépassé cette épreuve, entre autres grâce au soutien des Forces Armées et à de nouveaux succès électoraux
           inattendus dans ce contexte de crise profonde, la situation demeure très préoccupante et complexe. Le nier,
           ce serait refuser de voir la réalité. Face au matraquage des médias dominants et des dirigeants politiques
           qui répètent ad nauseam que le pays est devenu une dictature, face à l’instrumentalisation d’une affaire qui
           est devenue internationale et s’invite dans le débat politique français, suscitant de vifs débats au sein de la
           gauche, FAL Mag se devait d’offrir à ses lecteurs des éléments à la fois informés, nuancés et solidaires sur la
           situation vénézuélienne.
           Le prisme de la « guerre économique » suffit-il à expliquer la crise ou les causes en sont-elles plus profondes
           et structurelles ? Quelles sont les missions de la nouvelle Assemblée Nationale Constituante, pourquoi et
           comment a-t-elle été élue? Les récentes et prochaines échéances électorales permettront-elles d’apaiser
           les  conflits  et  de  préserver,  voire  d’approfondir,  les  conquêtes  sociales  et  démocratiques  du  processus
           bolivarien ? Dans le concert de condamnations et de sanctions étasuniennes et européennes, comment
           faire vivre notre solidarité avec le peuple vénézuélien ? Autant de questions auxquelles ce dossier tente de
            répondre, de manière bien entendu non exhaustive, mais - nous l’espérons- honnête et sans langue de bois.
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