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DOSDSOISESRIER  LE DROIT A L’EAU : UNE HOULE QUI
                NOUS VIENT DE L’AMERIQUE LATINE

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                Dossier coordonné par Daniele Coll-Figueras, Cathy Ferré et Catherine Gégout, membres du Comité Directeur de FAL.
                Marseille accueillera en mars 2012 la 6ème édition du Forum Mondial de l’Eau. Le Conseil Mondial de l’Eau, qui organise
                ce forum avec l’Etat français et la ville de Marseille, est présidé par le PDG de la Société des Eaux de Marseille, filiale de la
                transnationale française VEOLIA, numéro un mondial de l’eau. Gouvernements, institutions internationales, collectivités
                locales, certaines ONG et de grandes entreprises privées du secteur viendront y faire leur marché de l’eau tout en préten-
                dant promouvoir l’accès à l’eau pour tous, et en prônant le nouveau partenariat public-privé.
                Or « l’eau, élément constitutif de la vie, est un bien commun de l’humanité et un droit humain. L’eau ne peut être consi-
                dérée comme une marchandise ou un service marchand. L’accès à tous à une eau de bonne qualité doit être garantie »,
                déclare la Coordination « Eau Bien Commun », constituée afin d’organiser le Forum Alternatif Mondial de l’Eau, parallè-
                lement au Forum officiel.
                FAL y participera aux côtés des peuples d’Amérique latine qui mènent de nombreux combats (exploitations minières et
                pétrolières, barrages, monocultures, déforestation, etc.) dont le dénominateur commun est la bataille de l’eau.
                Les trois grandes entreprises (les deux françaises Veolia, Suez et l’allemande RWE) ont essayé d’implanter dans le monde
                et surtout en Amérique latine, le modèle de marchandisation de l’eau avec l’appui des banques et des Institutions finan-
                cières internationales (IFI).
                Mais les luttes populaires ont mis en échec les projets de privatisation totale des services de l’eau. C’est grâce à la lutte
                exemplaire du peuple bolivien et à sa requête que l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté en 2010 une résolution recon-
                naissant le droit à l’eau et à l’assainissement comme un droit humain fondamental. Ce droit est maintenant présent dans
                plusieurs Constitutions nationales d’Amérique latine. Ces avancées remarquables sont une base nécessaire mais non
                suffisante : il reste aux peuples à construire une gestion transparente et pleinement démocratique de ce bien commun
                essentiel.

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