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endroits les plus inhospitaliers du monde pour COMMUNIQUES
revendiquer leurs droits. »
BOLIVIE : DESTABILISATION DE L’ASSEMBLÉE
Plus de 10000 grévistes arrivèrent à Iquique CONSTITUANTE
dont 6000 campèrent dans l’école Santa Ma-
ria demandant au gouvernement de prendre France Amérique Latine veut exprimer
en considération leurs pétitions et de faire son inquiétude devant les actions des pré-
médiation auprès des entreprises du salpêtre. fets de Beni, Pando, Cochabamba, Tarija
Face au refus des patrons qui exigeaient une et Santa Cruz cherchant à paralyser le tra-
reprise préalable du travail, les ouvriers orga- vail de l’Assemblée Constituante, chargée
nisèrent des piquets afin d’éviter les provoca- de permettre une refondation profonde
tions et d’assurer un approvisionnement. Le du pays dans un sens inédit d’inclusion
gouvernement dépêcha sur place des navires sociale.
de guerre et somma le général Roberto Silva FAL ne peut que soutenir toute démarche
Renard de déloger par tous les moyens les tra- qui vise à dénoncer ceux qui veulent, dans
vailleurs en grève qui refusaient de reprendre ce pays comme ailleurs,imposer un climat
le travail craignant que leurs revendications de violence,qui a déjà fait trois morts,pour
soient ignorées. empêcher tout processus de changement
en cours en générant une préoccupante
Les soldats ouvrent le feu sur la foule des et grave crise politique.
grévistes. C’est pourquoi nous tenons particulière-
ment à dénoncer les actions de violences
Dans ce climat d’extrême tension les diri- et l’appel à la désobéissance civile dont le
geants ouvriers rencontrèrent l’intendant Car- seul objectif est la déstabilisation du pays
los Estman Quiroga le 20 décembre. Mais du- et de renverser le gouvernement bolivien
rant cette réunion, six mineurs périrent sous le démocratiquement élu.
feu des soldats. Le lendemain alors qu’avaient Nous demandons au Gouvernement fran-
lieu les funérailles, les grévistes sommés de se çais et au Parlement européen, de con-
rassembler à l’hippodrome refusèrent ne vou- damner eux aussi de tels agissements.
lant pas être la cible des navires ancrés dans
la baie. Les autorités proclamèrent l’état de EQUATEUR : DISSOLUTION DU CONGRES
siège et le général Silva après sommation prit
la décision d’ouvrir le feu sur les grévistes réu- France Amérique Latine salue la décision
nis dans l’école Santa María et sur tous ceux de donner les pleins pouvoirs à l’Assem-
qui tentaient de s’enfuir. Pablo Neruda écrit blée Constituante équatorienne en date
dans le Chant Général (Mexico, 1950) : « Un jour du 29 novembre dernier. En mettant fin
à Iquique, sur la côte chilienne, ils ont fait venir temporairement au Congrès National,
ceux qui demandaient des écoles et du pain.Et là, assumant dès lors le pouvoir législatif,
pêle-mêle, abusés, cernés dans une cour d’école, l’Assemblée Constituante veut ouvrir une
ils se sont préparés à leur donner la mort. Ils ont nouvelle page de l’Histoire Equatorienne.
tirés avec une mitrailleuse sifflante et des fusils En confirmant le mandat du président par
très savamment braqués, sur cet entassement un vote de confiance, elle permet la stabi-
d’ouvriers endormis. Le sang a rempli comme lité institutionnelle.
un fleuve le sable pâle d’Iquique, et là-bas tout FAL suivra avec intérêt le travail qui va être
ce sang versé continue de flamber sur les années entrepris en Equateur pour la rédaction
comme une corolle implacable… ». de la nouvelle constitution qui devrait être
Plusieurs témoins estiment à plus de 3000 le adoptée par référendum dans les six pro-
nombre de ceux qui tombèrent ce 21 décem- chains mois.
3 Hernán Rivera Letelier, Les Fleurs noires de Santa Maria. Editions Métaillé,
2004
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