Cristina Peri Rossi, Prix Cervantes 2021 ou l’écriture contre la prison des genres (Julie Ducos / Espaces Latinos)


Surnommée la « Petite Rimbaud » par l’écrivain Ángel Rama pour ses échos au poète français dans ses vers érotiques, Cristina Peri Rossi est une fervente défenseuse de la pluralité des genres et du combat contre l’oppression. Revenons sur une vie qui célèbre l’amour à travers la littérature sous toutes ses formes.

Photo : Casa América Barcelona 

Cristina Peri Rossi, née à Montevideo le 12 novembre 1941, est une poétesse, traductrice, nouvelliste et romancière uruguayenne. Après avoir obtenu une licence de littérature comparée, elle commence à écrire en 1963. Elle publie alors des nouvelles (Los Museos abandonados, 1968 ; Indicios pánicos, 1970) et un recueil de poèmes, Evohé (1971), qui fait scandale par son expression sans fard du lesbianisme. Alors que la dictature éclate en Uruguay en 1973, ses livres furent interdits et elle fut destituée de la chaire de littérature dans laquelle elle avait exercé durant onze années. Les militaires putschistes n’avaient pas seulement interdit la mention de son nom mais ils lui avaient également retiré la nationalité uruguayenne. Elle s’exile donc en 1972, sous le gouvernement autoritaire de Juan María Bordaberry et, après s’être réfugiée à Paris et à Berlin, s’installe à Barcelone en 1974 où la poétesse espagnole Ana María Moix l’accueille. 

Une écriture à la fois poétique et sèche, alliée à une science impitoyable de la chute, en font une nouvelliste hors pair. Parmi ses recueils, on compte La tarde del dinosaurio, 1976 ; La rebelión de los niños, 1980 (traduits et rassemblés sous le titre Le Soir du dinosaure en 1985) ; Una pasión prohibida, 1986 ; Desastres íntimos, 1997…. Elle fait souvent allusion à la répression en Amérique latine, et plus particulièrement à la dictature uruguayenne dont elle fut victime. Activiste, Cristina Peri Rossi a été désignée en 2008 par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU comme l’autrice incarnant le mieux la lutte pour la paix et pour la justice dans le monde hispanophone. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici

Voir également: Cristina Peri Rossi, écrivaine exilée, lesbienne, insoumise, reçoit le prix Cervantes (Nadia Mevel / Les Humanités)