🇧🇷 Au moins cent morts et la crainte des pénuries dans le sud du Brésil dévasté par les inondations (Luis Reygada / L’Humanité


Dans l’État du Rio Grande do Sul, en proie à la plus grande catastrophe naturelle de son histoire, 164 000 personnes ont été déplacées et 107 ont perdu la vie, selon un bilan provisoire. Depuis dix jours, les pluies intenses font sortir les fleuves de leur lit et submergent des quartiers entiers.

Le quartier de Mathias Velho à Canoas, dans l’État du Rio Grande do Sul, sous les eaux et la boue, le 9 mai. ©Reuters / Diego Vara.

Des destructions à perte de vue et déjà plus de cent morts dues aux inondations. Huit mois après que le président Luiz Inácio Lula da Silva a dénoncé devant ses homologues du G20 « une situation d’urgence climatique sans précédent », le Rio Grande do Sul – le plus méridional des 27 États du Brésil, de la taille de la moitié de l’Hexagone – est frappé par le plus grand désastre naturel de son histoire.

Le bilan provisoire est catastrophique : 107 morts recensés dans le dernier bulletin de la défense civile locale, 136 disparus, 164 000 déplacés pour un total d’au moins 1,4 million de personnes affectées par les pluies qui s’abattent sur la région depuis la semaine dernière ; 67 500 personnes auraient déjà été placées en hébergement d’urgence, selon les autorités qui ont aussi fait état de près de 100 000 habitations partiellement ou totalement endommagées.

Sur les réseaux sociaux, les images et vidéos partagées font état de scènes de désolation qui se succèdent, avec des logements inondés, des habitants réfugiés sur leur toit, des routes impraticables et tous types de structures submergées par la boue, tandis que les prises de vues aériennes et les images satellites permettent d’appréhender l’ampleur de la tragédie qui a touché 425 localités, soit 85 % des municipalités de l’État. Sa capitale, Porto Alegre, n’échappe pas au supplice. Le fleuve Guaiba y a atteint, dimanche (5 mai), le record historique de 5,30 mètres de crue, débordant complètement de son lit et provoquant des dégâts considérables. Dans sa partie nord, à Canoas, plus de 6 000 personnes ont été hébergées sur le campus d’une université privée.

Une dizaine de jours après le début des pluies, la stagnation des eaux orangées provoque « une odeur nauséabonde » et les rues inondées « ressemblent parfois à des décharges à ciel ouvert », rapporte l’AFP. Seulement deux stations d’épuration sur six sont en fonctionnement et les systèmes d’égouts et de collecte des déchets sont hors service dans une partie importante de la région métropolitaine, où vivent quatre millions de personnes.

L’accès à l’eau potable commence à se compliquer, tout comme l’approvisionnement en nourriture et en électricité : la défense civile de Rio Grande do Sul comptabilisait ce jeudi matin (9 mai) encore au moins 380 000 points de distribution d’électricité inopérants – sans préciser le nombre de personnes affectées – et 450 000 personnes sans eau courante.Alors que les premières évaluations des dégâts matériels commencent à être établies – déjà plus d’un milliard d’euros chiffrés par la Confédération nationale des municipalités, dont 64 millions de dommages subis par des écoles, hôpitaux et autres bâtiments publics –, il faudra aussi compter la perte de bétail et l’impact sur les cultures de riz, de blé, de soja, de maïs dans cette région agricole parmi les plus importantes du pays. (…)

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