🇨🇱 Chili: les héritiers de Pinochet sommés par la justice de restituer seize millions de dollars (RFI / L’Humanité)
La justice chilienne vient d’ordonner aux héritiers d’Augusto Pinochet de restituer seize millions de dollars à l’État. Avant sa mort en 2006, l’ancien dictateur avait été accusé de fraude fiscale et de détournement de fonds publics en lien avec l’affaire Riggs.
Riggs Bank, c’est le nom de la banque américaine qui a secrètement abrité plusieurs comptes appartenant à l’ancien dictateur du Chili Augusto Pinochet et sur lesquels se trouvaient cachés des millions de dollars.
En 2004, une enquête révèle l’affaire, Pinochet est poursuivi pour fraude fiscale et détournement de fonds publics, mais il meurt à peine deux ans plus tard sans être condamné. Il faudra près de 20 ans de bataille judiciaire visant ses proches pour qu’ils restituent la fortune colossale détournée par le dictateur lorsqu’il était à la tête du Chili. (…)
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Détournement de fonds : le fisc chilien réclame seize millions de dollars à la famille Pinochet (Luis Reygada / L’Humanité)
La justice ordonne aux héritiers du dictateur de restituer à l’État seize millions de dollars obtenus par détournement de fonds publics.

Un procès Pinochet est « impossible au Chili », disait en 1998 à l’Humanité la députée socialiste Isabel Allende. À l’époque, l’annonce de l’arrestation du général-sénateur à vie à Londres – à la suite d’un mandat d’arrêt international émis par la justice espagnole dans le cadre de procédures le visant notamment pour « génocide et terrorisme international » – redonnait un souffle d’espoir aux militants dénonçant les crimes d’une dictature (1973-1990) coupable de plus de 40 000 cas d’exécution, de détention arbitraire, de disparition ou de torture.
Si la suite a donné raison à la fille de l’ancien président renversé lors du coup d’État de 1973 (l’ancien dictateur est finalement mort sans jamais avoir répondu de ses crimes), avec le temps les procès mettant en cause les horreurs du régime se sont toutefois accumulés devant les tribunaux chiliens, et parfois même à l’étranger.
Reconnaissance des victimes de tortures (et leur indemnisation), premiers jugements sur le trafic des enfants volés (20 000 cas estimés), affaires Victor Jara ou « des brûlés » du 2 juillet 1986 (lire notre édition du 7 janvier 2024) ou encore réouverture du « dossier » Pablo Neruda… Après les responsables de plusieurs des épisodes les plus odieux des dix-sept années de terreur pinochétiste, il se pourrait bien que les prochains à passer devant la barre soient maintenant les héritiers du tyran.
« La confirmation de la voracité criminelle de Pinochet et de ses acolytes »
Alors qu’il y a sept ans la Cour suprême avait mis fin à des poursuites (après avoir toutefois déterminé que la fortune multimillionnaire du dictateur avait une origine illicite), la 7e chambre civile de Santiago a décidé, mardi 22 juillet, de donner suite à une plainte déposée par le Conseil de défense de l’État à l’encontre de 16 de ses proches et descendants. Les héritiers du dictateur – qui peuvent encore faire appel – se voient ainsi sommés de restituer à l’État chilien 16 millions de dollars obtenus par « détournement de fonds publics ».
Un nouveau chapitre qui s’ajoute aux intrigues qui touchent déjà la famille Pinochet, alors que plusieurs héritiers se disputent l’héritage de propriétés ayant appartenu à leurs parents (l’épouse du dictateur décédée en 2021). Une cupidité sur fond de corruption qu’avait dépeinte Pablo Larrain dans son film le Comte, diffusé sur la plateforme Netflix au moment des commémorations du 50e anniversaire du putsch contre Salvador Allende, et dans lequel le réalisateur chilien mettait les adulateurs de Pinochet face à l’immoralité de leur héros. (…)
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