🇨🇴 Colombie : condamnation de l’ex-président Álvaro Uribe (revue de presse)
À moins d’un an de la prochaine présidentielle, un jugement historique a été rendu en Colombie. Après des années d’impunité, l’ancien président de 2002 à 2010 Álvaro Uribe, a été condamné le 1er août à douze ans d’assignation à résidence pour subornation de témoin et fraude procédurale, devenant le premier ex-chef d’État du pays condamné et privé de liberté. L’ancien dirigeant de droite âgé de 73 ans a en outre été interdit d’exercer toute fonction publique pendant plus de huit ans. Cependant, la justice colombienne a levé, mardi 20 août, son assignation à résidence dans l’attente de son procès en appel.
Il avait été reconnu coupable lundi 28 juillet d’avoir tenté de faire pression sur un témoin pour éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant mené une guerre sanglante contre les guérillas. Il était également poursuivi pour fraude procédurale. Revue de presse.
Colombie : Álvaro Uribe condamné à douze années d’assignation à résidence (Luis Reygada / L’Humanité / 3 août)
Après avoir été reconnu coupable en début de semaine dernière, l’ex-président lié à des groupes paramilitaires d’extrême droite et dont le mandat avait été marqué par de graves violations en matière de droits humains, s’est vu infliger la peine maximale à l’issue de son procès.

L’ancien président colombien Álvaro Uribe (2002-2010) a été condamné vendredi 1er août à douze ans d’assignation à résidence pour entrave à la justice et corruption de témoins, devenant le premier ex-chef de l’État du pays sud-américain condamné et privé de liberté.
Âgé de 73 ans, le responsable politique d’extrême droite s’est ainsi vu infliger la peine maximale à l’issue d’une audience à laquelle il a pris part de manière virtuelle, et qui faisait suite à sa déclaration de culpabilité tombée le lundi 28 juillet dernier pour avoir tenté de faire pression sur un ancien paramilitaire. Débutée en 2018, l’enquête avait déterminé que l’accusé avait non seulement encouragé et incité à faire de faux témoignages, mais qu’il l’avait fait de manière systématique et organisée, en utilisant des tiers pour manipuler des témoins afin de « discréditer les accusations (le liant à des milices paramilitaires d’extrême droite), fabriquer des versions favorables et tromper la plus haute instance pénale du pays : la Cour suprême », selon le communiqué diffusé samedi 2 août par l’organisation de défense des droits humains Cajar, représentante d’une des victimes d’alvaro Uribe dans le procès.
La décision de la justice annonçant la culpabilité d’Uribe avait été très largement célébrée à travers le pays, et tout particulièrement dans les rangs d’organisations civiles ainsi que de la gauche locale et latino-américaine.
« Ce n’est que le début ; l’histoire jugera toutes les horreurs commises par Uribe » avait déclaré sur X l’association des mères des « faux positifs », nom donné aux exécutions extrajudiciaires – des assassinats qui dépasseraient les 6 000 victimes – visant principalement des personnes socialement défavorisées et perpétrées par la police et l’armée. Un phénomène promu par Álvaro Uribe lorsqu’il dirigeait d’une main de fer le pays, visant officiellement à lutter contre la guérilla dans le cadre de la stratégie dite de « sécurité démocratique ».
Une victoire dédiée aux victimes de disparitions forcées, de tortures, jetées dans des fosses communes…
Homicides, disparitions et déplacement forcés, narcotrafic voire même génocide : les groupes armés d’extrême droite – vis-à-vis desquels Álvaro Uribe tente par tous les moyens de se démarquer malgré les nombreux liens déjà amplement répertoriés – sont responsables d’innombrables violations des droits humains visant bon nombre de civils dans le cadre du sanglant conflit armé qui a déchiré le pays durant plusieurs décennies.
« Nous dédions cette victoire aux mères des jeunes victimes de disparitions forcées, de tortures, jetés dans des fosses communes ou présentés aux médias comme de “faux positif“», avait déclaré lundi dernier le sénateur de gauche Iván Cepeda, contre qui l’ancien président Uribe avait, en 2012, intenté un procès devant la Cour suprême, en l’accusant d’avoir ourdi un complot pour le lier à tort aux groupes paramilitaires. (…)
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« La première fois qu’un ex-président colombien est condamné pénalement » (Manuela Cano / France 24 / 1er août)
L’ancien président colombien Álvaro Uribe a été condamné vendredi 1er août à douze ans d’assignation à résidence pour détournement de procédure dans le cadre d’une affaire, hautement politisée, de subornation de témoins.
Colombie : l’ancien président Álvaro Uribe condamné à douze ans d’assignation à résidence (Euronews / 1er août)
Cette condamnation fait d’Uribe le premier ancien président du pays à être reconnu coupable lors d’un procès. Elle intervient moins d’un an avant l’élection présidentielle colombienne de 2026, à laquelle plusieurs alliés et protégés d’Uribe se présentent pour briguer la fonction suprême.
Álvaro Uribe Vélez, l’ancien président de la Colombie, a été condamné vendredi à 12 ans d’assignation à résidence pour des délits de fraude procédurale et de corruption de témoins, a décidé la juge Sandra Liliana Heredia dans un jugement de première instance qui marque un événement sans précédent dans l’histoire du pays. Outre la peine, la condamnation est assortie d’une amende de plus de 3,4 milliards de pesos colombiens (environ 710 000 euros) et d’une interdiction d’exercer une fonction publique pendant plus de huit ans.
Cette affaire de longue date concerne les liens de l’ex-président avec d’anciens paramilitaires d’extrême droite. Uribe, qui a été président de 2002 à 2010 et a dirigé une offensive militaire contre la guérilla communiste des FARC, a été inculpé pour avoir ordonné à un avocat de soudoyer des paramilitaires emprisonnés afin de dissimuler ses liens avec leurs organisations.
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Colombie : condamnation de l’ex-président Álvaro Uribe pour corruption (Isabel Cortes / Alter Québec / 30 juillet)
Le 28 juillet 2025, la Colombie a vécu un moment historique sans précédent : l’ancien président Álvaro Uribe Vélez (2002-2010), une figure politique influente et controversée du pays, a été reconnu coupable des crimes de corruption dans une procédure pénale et de fraude procédurale.
Le verdict, rendu par la juge Sandra Liliana Heredia après un procès épuisant de 475 jours, ébranle non seulement le paysage politique colombien, mais envoie aussi un message clair : personne, pas même les plus puissants, n’est au-dessus de la loi. Selon les mots du sénateur Iván Cepeda, victime dans cette affaire, « la justice a fait valoir le principe que nul ne peut bafouer impunément l’empire de la loi ».
Un procès de treize ans
Le procès contre Álvaro Uribe, surnommé le « procès du siècle », a débuté en 2012 après une plainte déposée par l’ancien sénateur Uribe contre Iván Cepeda, qu’il accusait de manipuler des témoins pour le lier au paramilitarisme. Cependant, en 2018, la Cour suprême de justice a rejeté les accusations contre Cepeda et, dans un revirement inattendu, a ouvert une enquête contre Uribe pour corruption et fraude procédurale. La juge Sandra Heredia, affectée à l’affaire en avril 2024, a dirigé un processus comprenant 67 jours d’audiences, 90 témoins et plus de 27 000 pièces à conviction, incluant des écoutes téléphoniques et des enregistrements obtenus à l’aide d’une « montre espion » utilisée par l’ancien paramilitaire Juan Guillermo Monsalve.
Heredia a déterminé qu’Uribe, par l’intermédiaire de son avocat Diego Cadena, a offert des avantages à des témoins, comme Monsalve, pour qu’ils modifient leurs déclarations en faveur de l’ancien président. « Monsieur Álvaro Uribe Vélez était conscient de l’illégalité de ses agissements », a déclaré la juge, soulignant une relation de subordination entre Uribe et Cadena.
Le Parquet a requis une peine de 108 mois (neuf ans) de prison. Il a aussi exigé une amende de 1 025 salaires minimums (environ 2 570 000 $ CA, selon le salaire minimum colombien de 2025 et le taux de change actuel) pour corruption dans une procédure pénale, ainsi que 600 salaires minimums (environ 1 505 000 $ CA) pour fraude procédurale. La Procuraduría, de son côté, a plaidé pour une assignation à résidence. Le verdict définitif sera annoncé le vendredi 1er août 2025 à 14 h, bien qu’Uribe ait déjà exprimé son intention de faire appel devant le Tribunal supérieur de Bogotá.
La juge Sandra Heredia sous pression
Sandra Liliana Heredia, juge du 44e tribunal pénal du circuit de Bogotá, s’est imposée comme une figure centrale dans ce dossier. Sa gestion de l’affaire, décrite comme une « lutte marathonienne contre la montre » pour éviter la prescription, qui devait expirer le 8 octobre 2025, a été irréprochable. Heredia, qui a hérité du dossier par tirage au sort, a fait face à de multiples tentatives de récusation de la part de la défense d’Uribe, qui remettait en question son impartialité. Toutefois, sa détermination a été soutenue par le Tribunal supérieur, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle, démontrant son engagement envers l’indépendance judiciaire. (…)
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Pourquoi l’ex-président de Colombie Álvaro Uribe a été déclaré coupable de subornation de témoin (Clémentine Eveno / L’Humanité / 29 juillet)
L’ancien chef d’État a été reconnu coupable, lundi 28 juillet, d’avoir tenté de faire pression sur un témoin pour éviter d’être associé aux milices d’extrême droite.
À moins d’un an de la prochaine présidentielle, un jugement historique a été rendu. Après des années d’impunité, l’ancien président colombien de 2002 à 2010 Álvaro Uribe, a été reconnu coupable, lors d’une audience à Bogotá suivie à distance lundi 28 juillet, de subornation de témoin, par la juge en charge de l’affaire.
En somme, l’homme politique de 73 ans est condamné pour avoir tenté de faire pression sur un témoin pour éviter d’être associé aux milices d’extrême droite. Homicides, disparitions et déplacement forcés, narcotrafic voire même génocide : ces groupes paramilitaires historiquement liés à l’oligarchie locale sont responsables d’innombrables violations des droits humains dans le cadre du sanglant conflit armé qui a déchiré le pays durant plusieurs décennies. Également poursuivi pour fraude procédurale, il encourt jusqu’à douze ans de prison. Cette décision en première instance peut faire l’objet d’un appel. L’ex-dirigeant affirme être innocent.
L’enquête contre Álvaro Uribe a commencé en 2018 et a connu de nombreux rebondissements, plusieurs procureurs généraux ayant cherché à classer l’affaire. Son procès, ouvert en mai 2024 et diffusé en direct par les médias locaux, a vu défiler plus de 90 témoins. (…)
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En Colombie, un sénateur de gauche menacé de mort après la condamnation de l’ancien président Álvaro Uribe (Jade Lucas / L’Humanité / 8 août)
Suite à la condamnation d’Álvaro Uribe pour corruption de témoin et entrave à la justice, le sénateur Iván Cepeda a exprimé avoir reçu des menaces de mort. Fils d’un dirigeant du parti communiste assassiné en 1994, il dénonce depuis longtemps les relations entre l’ancien président et des groupes paramilitaires d’extrême droite.
« Je reçois des menaces depuis longtemps, mais depuis le jour où la décision de la juge Sandra Heredia a été rendue, elles sont devenues presque quotidiennes », révèle Iván Cepeda, sénateur du Pôle démocratique alternatif. Fils de l’ancien dirigeant du parti communiste colombien Manuel Cepeda Vargas, assassiné en 1994 par des groupes paramilitaires lors de la guerre civile, Ivan Cepeda avait accusé l’ancien président Álvaro Uribe (2002-2010) d’avoir entretenu des relations étroites avec des groupes paramilitaires d’extrême droite. Le mandat de Uribe avait été tristement marqué par pour les nombreuses violations de droits humains notamment causées par ces groupes.
Une affaire qui en cache d’autres
Suite à ces accusations, l’ex-président avait à son tour incriminé le sénateur Cepeda pour ses propos, mais c’est lui qui s’était retrouvé inquiété par la justice. Les magistrats avaient innocenté Ivan Cepeda et décidé d’ouvrir une enquête contre Álvaro Uribe, en 2018, l’imputant finalement d’avoir manipulé des témoins de façon systématique afin de discréditer les accusations du sénateur.
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En Colombie, la justice lève l’assignation à résidence de l’ex-président Álvaro Uribe (Le Monde / 20 août)
L’ancien chef d’État avait été condamné à douze ans d’assignation à résidence dans l’attente de son procès en appel. L’actuel président, Gustavo Petro, a soulevé des interrogations quant à une possible ingérence des États-Unis.
La justice colombienne a levé, mardi 20 août, l’assignation à résidence de l’ancien président colombien Álvaro Uribe, condamné en première instance pour entrave à la justice et subornation de témoins, dans l’attente de son procès en appel. M. Uribe, 73 ans, qui a gouverné le pays entre 2002 et 2010, a été condamné en août à douze ans d’assignation à résidence dans la municipalité de Ríonegro, à environ 30 kilomètres de sa ville natale, Medellín (Nord-Ouest).
Álvaro Uribe avait été reconnu coupable d’avoir tenté de faire pression sur des témoins pour éviter d’être associé aux milices d’extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas, dans le premier procès visant un ancien président colombien. Il était également poursuivi pour fraude procédurale.
La juge chargée du procès avait décidé que sa peine devait entrer « immédiatement » en vigueur, afin de l’empêcher de tenter de s’y « soustraire » en quittant son pays. Mais la Cour supérieure de Bogotá a jugé que les « critères » de la juge pour « justifier la nécessité » de l’assignation à résidence « étaient vagues, indéterminés et imprécis ». […] « Je ne comprends pas comment Uribe peut être libre (…). Est-ce cela, la justice ? », a blâmé le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie lors d’une réunion avec ses ministres retransmise à la télévision. (…)
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