🇧🇷 Les peuples autochtones vent debout contre la COP30 des lobbies (Raphaël Bernard – Reporterre / Le Monde / France 24)
Alors que les discussions patinent à la COP30, des milliers de militants autochtones et de la société civile ont marché dans les rues de Belém, au Brésil, pour crier leur désillusion.

Dix heures du matin, et trente-et-un degrés. Au cas où certains l’auraient oublié, la chaleur était là pour leur rappeler le motif de leur venue. Le 15 novembre, entre 50 000 et 70 000 manifestants arrivés de toute la planète ont défilé dans les rues de Belém, au Brésil, à l’appel de la COP des peuples. Objectif : faire pression sur les négociateurs de la COP30, débutée cinq jours plus tôt.
Dans cette marée humaine, où apparaissaient ici et là des colliers de perles, des arcs, des flèches, des maracas et moult pancartes badigeonnées de punchlines contre les climatosceptiques, s’échappait un chant traditionnel. Celui du peuple autochtone Munduruku de l’État amazonien du Pará.
Elisa, 27 ans, couronne de plumes et maquillage noir sur le visage, en décrit l’essence. « Ce chant est notre cri de lutte, dit-elle dans un portugais rudimentaire. Celui que l’on entonne quand on sort affronter l’ennemi. » Et ici, l’ennemi a un visage : « [Celui] des grandes entreprises, qui endommagent nos terres. Nous n’acceptons pas leurs projets qui tuent notre forêt et nos enfants. »

Promesse non tenue
La veille déjà, Elisa et les Mundurukus avaient pacifiquement bloqué l’entrée de la « zone bleue » — espace de négociations notamment réservé aux diplomates — pour demander la démarcation claire de deux de leurs territoires. Une opération couronnée de succès : les militants autochtones ont obtenu une réunion avec André Correa do Lago, président de la COP30, et Sônia Guajajara, ministre brésilienne des Peuples autochtones.
Sous pression, ces derniers ont déclaré que les démarcations — dont les demandes sont déjà en cours auprès du ministère de la Justice depuis plus de vingt ans pour l’une d’entre elles — devraient être officialisées d’ici à la fin 2025. « C’est une grande conquête pour nous », se réjouit Elisa. Seulement, ce succès n’est qu’une maigre avancée dans un océan de revendications.
Début novembre, le président brésilien Lula promettait de faire de la COP30 « la meilleure de toutes » et d’y intégrer les peuples autochtones et la société civile. Promesse tenue ? Pas pour le moment. Une concentration record de lobbyistes des hydrocarbures a été observée lors des premiers jours de la conférence, marquée par une scène de heurts entre la sécurité de la COP30 et des militants autochtones désireux qu’on écoute leur voix. (…)
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COP30 : des manifestants indigènes forcent l’entrée pour faire entendre leurs revendications (Le Monde)
Plusieurs dizaines de manifestants indigènes se sont confrontés aux agents de sécurité de la COP30 à Belem en tentant de rentrer dans le site, mardi 11 novembre.
COP30 : manifestation à Belém pour la défense des forêts et des droits fonciers / France 24
Des membres du Conseil national des « populations extractives » du Brésil, une organisation représentant des communautés autochtones d’Amazonie, prennent part à la Grande marche des peuples de la forêt pour demander une plus grande protection pour leur habitat, leurs droits fonciers, en marge de la COP30 qui se tient à Belém, au Brésil.