🇨🇱 Victoire de l’extrême-droite au Chili (entretien avec Franck Gaudichaud – France Inter / entretien avec Olivier Compagnon – France Culture / revue de presse)


Les Chiliens ont voté dimanche 14 décembre pour élire leur prochain président. Le candidat d’extrême droite José Antonio Kast a été élu président avec environ 58% des suffrages. La candidate de gauche Jeannette Jara a, quant à elle, recueilli un peu moins de 42% des voix, après dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote. C’est la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet, il y a trente-cinq ans, que l’extrême droite revient au pouvoir dans le pays.  Kast sera investi au mois de mars. Ci dessous, une revue de presse ainsi que les analyses de Franck Gaudichaud et Olivier Compagnon.

Le candidat d’extrême droite s’est retrouvé en tête dans les seize régions du Chili.© Xinhua / ABACA

Extrême droite au Chili : entretien avec Franck Gaudichaud par Fabienne Sintes – France Inter

José Antonio Kast, leader d’extrême droite, a remporté les élections présidentielles avec près de 60 % des voix ce dimanche. On en parle avec Franck Gaudichaud, Professeur des universités en histoire et études des Amériques latines contemporaines à l’Université Toulouse Jean Jaurès.

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Présidentielle au Chili : l’extrême droite reprend le pouvoir avec la victoire de José Antonio Kast (Tom Demars-Granja / L’Humanité)

José Antonio Kast, héritier du dictateur fasciste Augusto Pinochet, a remporté, dimanche 14 décembre, la présidence du Chili. L’ultraconservateur, opposé à l’avortement et obnubilé par la lutte contre l’immigration, a recueilli près de 58 % des suffrages, contre 42 % pour son opposante, la candidate communiste Jeannette Jara.

L’issue d’une campagne présidentielle où la criminalité et l’immigration ont été au centre des débats a donné l’extrême droite victorieuse. Les électeurs chiliens ont élu, dimanche 14 décembre, le chef de file du Parti républicain José Antonio Kast à la tête du pays d’Amérique du Sud. L’ultraconservateur, de 59 ans, a recueilli environ 58 % des suffrages contre 42 % pour son opposante, l’ex-ministre communiste Jeannette Jara, représentant une vaste coalition de gauche. Le président nouvellement élu s’est retrouvé en tête dans l’intégralité des seize régions du Chili, y compris celles considérées comme des bastions de la gauche, telles que Valparaíso ou la région métropolitaine de Santiago (la capitale). « Nous allons instaurer le respect de la loi dans toutes les régions », a lancé le vainqueur du scrutin, face à des milliers de partisans réunis devant le siège du Parti républicain, dont il est le fondateur, dans le quartier de Las Condes à Santiago – l’un des plus aisés du pays.

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Élection présidentielle au Chili : comment le pinochetisme a cessé d’être une ligne rouge (entretien avec Olivier Compagnon / Les enjeux internationaux – France Culture)

C’est un tremblement de terre politique : au Chili, le candidat ouvertement pinochetiste José Antonio Kast a été élu président, trente-cinq ans après la fin de la dictature. Pourquoi l’héritage de Pinochet ne constitue-t-il plus un repoussoir électoral ?

Élection présidentielle au Chili ©Getty – SOPA Images

Avec Olivier Compagnon, historien, professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle, à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine, membre de l’Institut Universitaire de France

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Chili : José Antonio Kast est élu président, l’extrême droite de retour au pouvoir

Les électeurs chiliens ont élu dimanche le leader d’extrême droite José Antonio Kast à la tête du pays, devenant le président le plus à droite depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990. Une victoire qui alimente le débat sur un possible virage politique en Amérique du Sud.

Reportage de TV5 Monde

Au Chili, la victoire de José Antonio Kast et l’ombre de Pinochet (Barbara Gabel / France 24)

L’ultraconservateur José Antonio Kast est devenu, dimanche, le président chilien le plus à droite depuis la fin de la dictature de Pinochet en 1990. Son ascension réactive des fractures laissées par dix-sept ans de régime autoritaire : entre un passé encore douloureux, d’une population en quête de retour à l’ordre, et une désillusion à l’égard de la gauche.

Un homme brandit un portrait d’Augusto Pinochet à Santiago après l’élection de José Antonio Kast, le président le plus à droite du Chili depuis 35 ans, le 14 décembre 2025. © Eitan Abramovich, AFP

Si Pinochet était encore en vie, il voterait pour moi. » La phrase, prononcée en 2017 par José Antonio Kast lors de sa première candidature présidentielle, résonne aujourd’hui comme un avertissement. Huit ans plus tard, le Chili a élu à sa tête ce dirigeant d’extrême droite, qui n’a jamais caché son admiration pour Augusto Pinochet. Une première depuis la fin de la dictature en 1990, qui a fait officiellement plus de 3 200 morts et disparus. 

Dimanche, l’ultraconservateur de 59 ans s’est imposé face à la candidate de gauche Jeannette Jara, actant une alternance après quatre années de gouvernement progressiste menées par Gabriel Boric et confirmant le virage à l’extrême droite à l’œuvre en Amérique du Sud. 

Pour une partie des observateurs, l’élection de José Antonio Kast ne peut être dissociée de l’ombre persistante de la dictature du général d’Augusto Pinochet. Le 11 septembre 1973, le militaire lance un coup d’État – avec le soutien américain – contre le président socialiste Salvador Allende, au pouvoir depuis trois ans. Un régime autoritaire, marqué par une répression brutale, est instauré jusqu’en 1990.

« La dictature n’a jamais totalement disparu du paysage politique chilien : un socle de soutien à Pinochet s’est maintenu au fil des décennies et continue de peser sur les équilibres électoraux », analyse Lissell Quiroz, historienne et professeure d’études latino-américaines à CY Cergy Paris Université. 

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Voir aussi le communiqué de France Amérique Latine : Élection de José Antonio Kast : FAL solidaire avec les mouvements populaires et progressistes chiliens


Un análisis en espagnol : Kast: la «vía democrática» al pinochetismo (Pablo Abufom y Karina Nohales / Jacobin)


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