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Vers une programmation Depuis 2011 DOSSIER
toujours plus communautaire
Avec une programmation riche en diversité, FAL nationale est impliquée dans la création
Radio Pachamama s’organise tous les jours pour de cette radio alternative pour les femmes
diffuser la culture typique bolivienne et appuyer le du département de Tarija au Sud de la
processus de changement impulsé par le Président Bolivie. Côté français, plusieurs comités
Evo Morales. Avec des programmes musicaux locaux de FAL, la CCAS, la région Île-de-
de cueca, chacarera, cumbia ou musiques France, la mairie de Gentilly, RFI-Planète et
anciennes, des programmes d’information sur la le collectif Bolivie soutiennent ce projet qui
santé, l’éducation, ou les jeunes, une mise à jour a démarré concrètement en 2012 avec la
quotidienne des informations locales, nationales construction de la cabine de transmission.
et internationales, des interviews des principaux De nombreuses collectivités locales, des
dirigeants sans jamais oublier d’interroger les syndicats, des comités d'entreprises ont
principaux concernés, c’est-à-dire le peuple, Radio également contribué au financement de la
Pachamama diffuse de 5 heures à 23 heures, avec radio en achetant notre exposition "Bolivie,
des animateurs passionnés et bénévoles. l'espoir d'un peuple". Le CEFREC (Centro de
Alors que la radio est en passe de devenir Formación y Realización Cinematográfica)
indépendante financièrement grâce à ses et d'autres organismes boliviens apportent
revenus publicitaires, l’heure est à la création aussi leur aide. De plus, quatre volontaires
de nouveaux programmes, toujours à caractère en service civique se sont succédé sur place
éducatif et communautaire. La priorité cette et participent à la consolidation du projet. Ils
année : plus de programmes qui abordent les en détaillent les avancées dans El Correo de
droits des femmes et des paysans, la mise en Tarija, une publication régulière consultable
place de micro-programmes qui profitent de sur le site de notre association, dans la
l’audience importante des émissions de musique rubrique "Projets Solidarité".
pour parler de thèmes importants et surtout une
dose quotidienne d’écologie, car ce n’est pas pour Anaïs CHATELLIER
rien que la Radio s’appelle Pachamama ! Service civique en Bolivie auprès du
des programmes Projet Radio Pachamama
Photos : A. Chatellier
Gabriela Calle Eulalia Uño Camilo Inca, alias El Marucho
" A 15 ans, j’accompagnais mon père "J’ai étudié le journalisme en Tous les jours, de 9 à 12h, j’anime un
dans ses programmes à la radio, Argentine où j’ai eu l’opportunité programme culturel "A puro mate
j’étais plus là pour l’assister. de travailler pour divers médias. Et al lado del fogón", où j'évoque la
Il me disait : " au moins, dis puis j’ai eu envie de rentrer en Bolivie musique typique de Tarija, tout ce
l’heure !", alors je la donnais et où j'ai cessé de travailler dans la qui est cueca, chacarera et qui est très
petit à petit j’ai commencé à me communication. Mais je crois que, populaire dans notre département.
lancer et à parler davantage. quand une personne aime vraiment Pour moi, la musique folklorique, c’est
Maintenant, j’anime toute seule quelque chose, elle finit toujours par notre identité, c’est mon identité.
deux émissions ! arriver à le faire à nouveau. Comme À 6 ans, je suis parti vivre en Argentine
Ce que j’aime dans cette radio c’est je fais partie des Bartolina, j’ai décidé avec mes parents et en étant loin de
qu’elle est communautaire, je pense de m’investir et de parler d’un thème mon père et d’une partie de ma
que c’est ça aussi qui plait aux qui me tient à cœur : la cuisine famille, je me mettais à écouter la
auditeurs, nous sommes comme eux traditionnelle. Le but est de donner, musique qu’ils écoutaient pour me
et nous leur laissons la parole. Tous tous les samedis et dimanches de 8 souvenir d’eux. Je suis malvoyant
les matins, je pars donc à la recherche à 9h, une recette typique de Tarija. et c’est vrai aussi que la radio est
d’interviews et d’informations locales, Je trouve que les valeurs se sont un une sorte d’échappatoire pour moi :
que je résume ensuite dans mon peu perdues, j’incite ainsi les gens comme je vois mal, je compense par
programme "A contra reloj" de 17h à partager, à cuisiner en famille, à ma voix qui passe à la radio et par
à 18h. Depuis novembre, j'assure manger de manière équilibrée et l’écoute des musiques. La radio c’est
également le journal d’information à éviter la cuisine rapide. Je donne devenu l’essence de ma vie."
de 13h avec de l’actualité locale, aussi des indications sur les aliments
nationale et internationale. Le but, qui sont bons pour la santé. Comme
c’est vraiment de sélectionner la le but, c’est aussi d’avoir l’eau à la
bonne information et non pas de bouche, le programme s’appelle " A
faire comme la plupart des médias en chuparse los dedos con Lulita ! ".
Bolivie : chercher le buzz ".
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