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Fresque murale dans le centre de Buenos Aires. Le jour de la manifestation en commémoration des 30 ans du coup d'Etat militaire. La fresque représente les mères des
disparus pendant la dictature montrant les photos de leurs enfants. Buenos Aires. Mars 2006. Photo : Martin Barzilai.

                 Chasse aux médias « k » et                    de la coopérative de photographes Sub, est une
             restriction de la liberté d’informer              «autorisation légale de recourir à la violence contre les
Mais les manœuvres de Macri concernant les médias              journalistes et les photographes trop curieux», suscite le
ne s’arrêtent pas là. Le 22 décembre, un nouveau               tollé de nombreuses organisations comme le Forum
décret ordonne la suspension « immédiate et jusqu’à            du Journalisme Argentin (Fopea), l’Association de
nouvel ordre » de Senado TV qui diffusait jusqu’alors les      Reporters Graphiques de la République Argentine
sessions de la haute chambre parlementaire argentine.          (ARGRA), le Syndicat de Presse de Buenos Aires
Quelques jours plus tard, Hernán Lombardi, ministre            (Sipreba), etc.
des Médias et des Services publics [audiovisuels],             	
déclare son intention de « réexaminer la participation         Il n’est pas anodin que Mauricio Macri se soit emparé
argentine [au sein de] Telesur », chaîne créée en 2005         de la question des médias dès son arrivée au pouvoir. Il
par quatre pays d’Amérique latine sous l’impulsion du          est inquiétant, en revanche, qu’il le fasse en procédant
Venezuela pour contrer « le monopole médiatique du             par décret ou en exerçant d’apparentes pressions pour
Nord ».                                                        écarter les voix dissonantes. En outre, il s’attaque de
L’ombre de Macri plane également sur la mise aux               manière brutale à une loi qui avait, pour beaucoup
arrêts de deux phénomènes médiatiques en Argentine.            de secteurs y compris à l’étranger, valeur d’exemple.
La très populaire émission « 6,7,8 » a de facto disparu        La résistance et le combat pour une appropriation
de l’antenne après que l’entreprise productrice du             démocratique des médias sont donc plus que jamais
programme, Pensado para Televisión (PPT), se soit vu           d’actualité en Argentine !
notifier le non-renouvellement de son contrat la liant
à la chaîne publique Canal 7. Le 12 janvier, c’est au                                                               Nils Solari
tour du prestigieux animateur Victor Hugo Morales,                                                                    Journaliste,
d’être soudainement écarté de la radio après trente
ans de services. Nombre de commentateurs argentins                                                          membre d'Acrimed
dénoncent dans ces deux évènements, des « atteintes                                                  (Action-Critique-Médias-
à la liberté d’expression » commises sous le fait d’une                                              Observatoire des médias)
« évidente pression gouvernementale » trahissant
la volonté du gouvernement de mettre au ban les                1 In Fables, « Le renard et le singe disputant de leur noblesse »,
journaux ou émissions réputés trop « k », c’est à dire         coll. Garnier Flammarion, Paris, 2000, p. 55.
proches de l’ancien pouvoir kirchnériste.
Dernier fait d’armes particulièrement alarmant : le
protocole de sécurité imaginé par la Ministre de la
sécurité, Patricia Bullrich, qui impose aux journalistes,
lors de la couverture de mouvements sociaux, d’être
confinés « dans une zone déterminée » de manière
à ne pas « interférer » avec le travail des forces de
l’ordre. Ce règlement qui, selon Nicolas Pousthomis

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