🇨🇱 Chili: lancement d’un plan national de recherche des disparus de la dictature de Pinochet (Naïla Derroisné, RFI)


Au Chili, 50 ans après le coup d’État, le président Gabriel Boric signe ce mercredi 30 août un grand plan national pour relancer la quête des disparus durant la dictature d’Augusto Pinochet, où plus de 3 000 personnes ont été tuées. C’est la première fois depuis le retour de la démocratie en 1990 que l’État chilien met en place une telle politique.

Une femme exécute une danse devant l’ancienne clinique Santa Lucia, qui était le site d’un centre secret de détention et de torture pendant la dictature d’Augusto Pinochet, à Santiago, au Chili, lundi 28 août 2023 (Image d’illustration). © Esteban Felix / AP


Les objectifs de ce plan national sont multiples : tenter de localiser et de récupérer les ossements des disparus pour les remettre aux familles ou encore identifier et juger les responsables de ces crimes. Cela faisait de nombreuses années que les familles des disparus attendaient cette annonce. Et même si elle suscite de l’espoir, elle ne crée pas non plus d’illusions.

La dernière fois que Luisa Martinez Jimenez a vu son mari, c’était en 1974, elle avait 26 ans. « Ils l’ont arrêté un jour pluvieux comme aujourd’hui », se rappelle-t-elle. Il y a quelques semaines, il pleuvait aussi lorsque Luisa a participé à cette marche dans le centre de la capitale en mémoire des disparus de la dictature dont fait partie son mari. « Cet acte, c’est pour visibiliser nos proches disparus. Ils marchent avec nous et nous voulons montrer que jamais, nous n’avons été renversés », poursuit Luisa.

Les mères et les épouses ont recherché leurs proches

Aujourd’hui, à plus de 70 ans, elle salue le plan national présenté par le président chilien pour retrouver les disparus. Mais elle tient à rappeler que durant toutes leurs vies, ce sont les mères et les épouses qui ont cherché leurs fils et leurs maris. « Toutes les enquêtes qui ont été menées, c’est nous qui les avons faites. Et ensuite, nous les avons passées aux juges », estime-t-elle.

Son fils, Eduardo, avait deux ans lorsque son père a disparu. Lui reste prudent quant à l’annonce du Plan national de recherche. « On espère que ce ne soit pas une simple annonce. Bien sûr, c’est important, mais ce qui l’est encore plus, c’est de continuer à faire pression sur le gouvernement pour que réellement ça devienne une politique d’État qui se prolonge dans le temps, jusqu’à ce qu’on trouve le dernier détenu disparu », estime-t-il. (…)

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