🇵🇪 Pérou: la présidente Boluarte exclut de convoquer des élections anticipées avant 2026 (RFI)


Jeudi 15 juin, la présidente péruvienne Dina Boluarte a exclu la convocation d’élections anticipées au Pérou, compte tenu de l’appel à de nouvelles manifestations de l’opposition pour exiger sa démission.

La présidente péruvienne Dina Boluarte, le 10 février 2023 à Lima au Pérou. © Martin Mejia / AP

« La question des élections anticipées est close, nous continuerons à travailler de manière responsable et dans le respect de la Constitution jusqu’en juillet 2026 », a déclaré Boluarte à la presse à l’issue d’un conseil des ministres à Lima. La présidente péruvienne a présenté en début d’année au Congrès, contrôlé par la droite, deux projets pour avancer les élections à 2024, mais tous deux ont été rejetés faute de consensus.

La présidente, qui a remplacé Pedro Castillo emprisonné en décembre 2022, a tenu tête aux mouvements d’opposition qui prévoient une nouvelle manifestation dans la capitale Lima, dans les prochains jours. Les organisateurs, dont la Fédération départementale des travailleurs d’Arequipa, préparent la « troisième prise de contrôle de Lima », faisant allusion à deux marches de protestation organisées au cours des premiers mois de l’année 2023 au cours desquelles ils ont exigé le départ de Boluarte et de nouvelles élections.

Dina Boluarte a appelé mercredi à abandonner la marche prévue vers la capitale. « Combien de morts veulent-ils encore ? », a lancé la présidente. La répression du gouvernement péruvien depuis l’accession à la présidence de Dina Boluarte en décembre 2022 a fait 50 morts, dont une vingtaine abattus par les forces militaires, selon la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH).

En janvier 2023, le parquet a ouvert une enquête sur la gestion de la présidente Boluarte et d’autres hauts responsables pour les crimes présumés de « génocide, homicide qualifié et blessures graves ». Cependant, la présidente bénéficie de l’immunité jusqu’à la fin de son mandat, en juillet 2026.

Dina Boluarte était vice-présidente du Pérou jusqu’à ce qu’elle prenne le pouvoir le 7 décembre après l’éviction du président de gauche Pedro Castillo suite à sa tentative manquée de dissoudre le parlement péruvien, de gouverner par décret et de convoquer une Assemblée constituante. Pedro Castillo est en détention provisoire à Lima, attendant que la justice décide de son éventuel appel à procès.

La presse péruvienne s’intéresse plutôt aux affaires au sein du gouvernement

« La cheffe de l’État, remarque Expreso, tenait un discours différent il y a quelques mois, lorsqu’elle affirmait que son gouvernement était un gouvernement de transition et qu’elle lançait un projet de loi pour avancer les élections », alors que les manifestants demandaient dans les rues du Pérou le retour de Pedro Castillo, manifestations violemment réprimée, faisant des dizaines de morts. (…)

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