🇨🇺 🇺🇸 Cuba : comment Donald Trump a intensifié le blocus contre l’île / 170 milliards de dollars de pertes en six décennies : le coût du blocus (Luis Reygada / L’Humanité)
Avec leur politique « criminelle et inhumaine » de blocus visant Cuba basée sur « la misère, la faim et le désespoir », les États-Unis seraient responsables d’« une violation massive et systématique des droits humains », selon un dernier rapport diffusé par La Havane.

S’il n’est un secret pour personne que la relation entre Washington et La Havane s’est tendue depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les conséquences pour la population cubaine vont bien au-delà des mots et dépassent largement le cadre de l’affrontement diplomatique.
Lors de la présentation du nouveau rapport annuel du ministère cubain des Affaires étrangères (Minrex) sur l’impact du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à l’île communiste, le ministre Bruno Rodriguez a dénoncé que la stratégie de « pression maximale » imposée à l’île aurait causé des dommages et préjudices estimés à 7,5 milliards de dollars entre mars 2024 et février 2025, soit une hausse de 2,5 milliards de dollars (+ 49 %) par rapport à la période précédente.
Accusant son homologue Marco Rubio de mener un programme « personnel et violent » contre l’île pour y provoquer un « changement de régime », le numéro un de la diplomatie cubaine a fustigé les « pressions exercées par Washington » pour asphyxier économiquement la nation caribéenne, notamment en l’excluant du système financier international ou en cherchant à la priver de revenus tels que ceux provenant de la collaboration interétatique en matière de santé.
Intensification du blocage financier et paralysation de nombre d’opérations mercantiles
« Les premiers mois de l’administration Trump se sont révélés désastreux pour Cuba, qui était déjà en proie à une crise humanitaire et économique », confiait il y a quelques mois à l’Humanité Michael Galant, chercheur au sein du think tank progressiste étasunien Centre de recherche économique et politique – CEPR (et coresponsable de son l’Observatoire des sanctions).
À peine intronisé, le 20 janvier dernier, il n’avait fallu que quelques heures à Donald Trump pour ordonner le retour de Cuba sur la liste noire des États soutenant le terrorisme, dont elle avait été retirée par Joe Biden seulement six jours auparavant. Une réinscription qui a tout de suite accru le blocage financier et économique déjà subi par l’île, coupant l’accès aux banques, financements et fournisseurs internationaux, dissuadant les potentiels investisseurs et partenaires commerciaux et paralysant de fait nombre d’opérations mercantiles.
Depuis fin janvier, les actions de l’administration Trump visant à durcir davantage les sanctions visant Cuba s’accumulent, sur la base de la conviction de certains autour du secrétaire Marco Rubio que le gouvernement cubain « est à son point le plus faible depuis des décennies et qu’il est donc mûr pour un changement de régime » (…)
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170 milliards de dollars de pertes en six décennies : le coût du blocus étasunien pour Cuba (Luis Reygada / L’Humanité)
Lors de la présentation de son rapport annuel, le ministre des Affaires étrangères de l’île a fustigé une hausse de près de 50 % des dommages et préjudices subis par La Havane.

Quand l’Humanité interrogeait, en novembre dernier, le président de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples, Fernando González, sur ce dont l’île communiste pouvait s’attendre avec le retour du républicain Donald Trump au pouvoir, sa réponse était franche que directe. « Quatre années de politiques encore plus dures à l’encontre de Cuba ; il tentera sûrement par tous les moyens de continuer à limiter au maximum le peu de marge de manœuvre dont nous disposons pour rester à flot économiquement », augurait cet ancien des « Cinq de Miami ».
Moins d’un an plus tard, force est de constater que la prévision était juste, et si les récentes pannes de courant confirment une dégradation de la situation sur place, le gouvernement dirigé par le président Miguel Díaz-Canel présente désormais des détails chiffrés de l’impact du blocus imposé par Washington à La Havane sur la dernière année.
Le numéro un de la diplomatie cubaine a en effet présenté mercredi 17 septembre son nouveau rapport, rédigé cette année suite à la résolution 79/7 « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d’Amérique » adoptée par l’écrasante majorité des pays membres des Nations unies lors de son Assemblée générale le 30 octobre 2024. Lors d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodríguez a indiqué qu’entre mars 2024 et février 2025, le blocus aurait causé des dommages et préjudices estimés à 7,5 milliards de dollars, soit une hausse de 2,5 milliards de dollars (+ 49 %) par rapport à la période précédente « en raison des mesures supplémentaires de durcissement appliquées au cours des 12 derniers mois ».
80 % des Cubains n’ont jamais connu leur pays sans blocus
Pour le ministre, pas de doute : « le PIB (de Cuba) aurait augmenté de 9,2 % au cours de l’année dernière sans le durcissement du blocus », a-t-il assuré, en dénonçant le rôle de « principal obstacle à la reprise de l’économie cubaine » que joue celui-ci. Et de fustiger « les conséquences dramatiques » auxquelles la population est confrontée. (…)
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