🇪🇨 Répression en Équateur : solidarité avec les communautés indigènes et les mouvements populaires (communiqué de France Amérique Latine / fr.esp.)


Lancée le 23 septembre par la CONAIE, principale organisation indigène de l’Équateur, la grève nationale contre la suppression de la subvention du diesel est brutalement réprimée par les Forces armées. La violence de l’armée a déjà fait une victime mortelle : Efraín Fuerez, membre de la communauté kichwa de Cuicocha, abattu de trois balles par des militaires le 28 septembre. Un autre manifestant est actuellement dans un état critique. 

Image : CONAIE

Dans la province d’Imbabura, les communautés mobilisées qui occupent les axes de l’autoroute panaméricaine menant à la capitale Quito subissent de nombreuses attaques et dénoncent des tirs à balles réelles, une centaine de détentions arbitraires, des cas de disparitions et de torture. Douze hommes de nationalité Kichwa-Otavalo ont été transférés sans jugement vers des prisons situées dans la région côtière. Le gouvernement à également eu recours à des fermetures de comptes bancaires de dirigeant·es indigènes ainsi qu’à des coupures d’électricité, de réseaux téléphoniques et d’Internet dans certaines zones. Les autorités mènent une intense campagne médiatique qui cherche à délégitimer le mouvement en assimilant les manifestants à des terroristes et à des complices du narcotrafic. Le gouvernement a décrété soixante jours d’état d’urgence dans huit provinces sur vingt-quatre, soit le tiers du pays, et le couvre-feu dans cinq d’entre elles, des mesures qui restreignent le droit de réunion et donnent plus de pouvoir à la police et aux Forces armées.

Le mouvement s’étend au reste du pays, en particulier les provinces d’Imbabura, Pichincha, Cotopaxi et la capitale, où les communautés indigènes et paysannes, les syndicats, la jeunesse, les mouvements féministes et écologistes se mobilisent contre la hausse du prix de l’essence qui affecte le pouvoir d’achat des classes populaires, mais de manière plus générale contre la politique néo-libérale et autoritaire du gouvernement de Daniel Noboa, contre l’abandon des services publics de santé et d’éducation, contre le projet de modification de la Constitution de 2008, contre les politiques extractivistes, contre la violence des groupes criminels et des narcotrafiquants que le gouvernement échoue à maitriser. 

Dans ce contexte, France Amérique Latine :

  • assure les communautés en lutte et les proches des victimes de son entière solidarité.
  • exprime son indignation face à l’assassinat d’Efraín Fuerez, à la militarisation du pays, à la violence exercée par les Forces armées et aux arrestations arbitraires.
  • exige que le gouvernement de Daniel Noboa cesse la répression, ouvre le dialogue et respecte les droits individuels et collectifs définis par la Constitution de 2008.
  • demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort d’Efraín Fuerez et que ce meurtre ne reste pas impuni.
  • appelle à la solidarité internationale avec le peuple équatorien et les communautés autochtones.

Bureau national de FAL
Paris, 30 septembre 2025


Voir aussi notre revue de presse : « Paro nacional » 2025. Mobilisations et répression en Équateur


Represión en Ecuador: solidaridad con las comunidades indígenas y los movimientos populares (comunicado de France Amérique Latine)

Lanzado el 23 de septiembre por la CONAIE, principal organización indígena del Ecuador, el paro nacional contra la supresión del subsidio al diésel es brutalmente reprimido por las Fuerzas armadas. La violencia del ejército ya ha cobrado una vida : la de Efraín Fuerez, miembro de la comunidad kichwa de Cuicocha, que recibió tres balazos disparados por militares el 28 de septiembre. Otro manifestante se encuentra actualmente en estado crítico.

En la provincia de Imbabura, las comunidades movilizadas que ocupan los ejes de la autopista panamericana que conduce a la capital Quito sufren numerosos ataques y denuncian disparos a balas vivas, un centenar de detenciones arbitrarias, casos de desapariciones y torturas. Doce hombres de nacionalidad kichwa-otavalo fueron trasladados sin juicio a cárceles situadas en la región costera. El gobierno también ha procedido al cierre de cuentas bancarias de dirigentes indígenas, así como a cortes de electricidad, teléfono e Internet en algunas zonas. Las autoridades llevan a cabo una intensa campaña mediática que busca deslegitimar el movimiento al tildar a los manifestantes de terroristas y cómplices del narcotráfico. El gobierno ha decretado sesenta días de estado de excepción en ocho de las veinticuatro provincias, es decir, un tercio del país, y el toque de queda en cinco de ellas, medidas que restringen el derecho a reunirse y dan más poder a la policía y a las Fuerzas armadas.

El movimiento se extiende al resto del país, en particular a las provincias de Imbabura, Pichincha, Cotopaxi y la capital, donde las comunidades indígenas y campesinas, los sindicatos, la juventud, los movimientos feministas y ecologistas se movilizan contra el alza del precio del combustible que afecta el poder adquisitivo de las clases populares, y de manera general contra la política neoliberal y autoritaria del gobierno de Daniel Noboa, contra el abandono de los servicios públicos de salud y educación, contra el proyecto de modificación de la Constitución de 2008, contra las políticas extractivistas, contra la violencia de los grupos criminales y narcotraficantes que el gobierno no logra endilgar.

En este contexto, Francia América Latina:

  • manifiesta su plena solidaridad con las comunidades en lucha y los familiares de las víctimas.
  • expresa su indignación ante el asesinato de Efraín Fuerez, la militarización del país, la violencia ejercida por las Fuerzas Armadas y las detenciones arbitrarias.
  • le exige al gobierno de Daniel Noboa que ponga fin a la represión, abra el diálogo y respete los derechos individuales y colectivos plasmados en la Constitución de 2008.
  • pide que se esclarezcan las circunstancias de la muerte de Efraín Fuerez y que este asesinato no quede impune.
  • llama a la solidaridad internacional con el pueblo ecuatoriano y las comunidades indígenas.

Buró nacional de FAL
Paris, 30 septembre 2025