🇺🇸 Ingérences et incohérences de Donald Trump sur le continent américain (Éditorial / Le Monde)


Le président des États-Unis ne duplique pas seulement en Amérique latine la virulence et les menaces dont il use à profusion à l’intérieur des frontières de son pays envers ses adversaires politiques. Il y multiplie également les incohérences, qui rendent difficilement lisibles ses orientations politiques.

Devant le tribunal fédéral de Manhattan, à New York, avant l’audience de détermination de la peine de l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, à New York, le 26 juin 2024. Kena Betancur / AFP

Menaces militaires, intimidations verbales, ingérences électorales : Donald Trump se comporte avec l’ensemble du continent américain avec une rudesse sans guère de précédents pour un président des États-Unis. Après le Canada, qui a fait les frais de velléités expansionnistes dès le retour du républicain à la Maison Blanche, c’est désormais sur l’Amérique latine, traitée comme une arrière-cour, qu’il fait peser son agressivité.

Les élections générales organisées au Honduras, le 30 novembre, ont ainsi été l’occasion d’un nouveau chantage. Le président des États-Unis ne s’est pas contenté d’appeler à voter pour le candidat représentant la droite dans ce petit pays qui compte parmi les plus violents de la région et qui est gangrené par le trafic de drogue et le crime organisé. Il a également laissé entendre qu’il mettrait fin à l’aide américaine en cas de défaite de ce dernier. Lors des élections législatives en Argentine, en octobre, le locataire de la Maison Blanche avait déjà conditionné l’octroi d’une aide massive de 20 milliards de dollars à la victoire des candidats du président Javier Milei.

Tout en insultant régulièrement le président de la Colombie, Gustavo Petro, classé à gauche, Donald Trump a également accentué sa pression sur le Venezuela en annonçant unilatéralement, le 29 novembre, qu’il considérait l’espace aérien vénézuélien comme « entièrement fermé ». Cet avis de création d’une zone d’exclusion aérienne, en toute illégalité internationale, s’ajoute au déploiement de la plus importante armada dans la mer des Caraïbes depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Alors que l’armée américaine multiplie les exécutions extrajudiciaires en ciblant des bateaux présentés comme utilisés par des cartels de la drogue, sans jamais en apporter la moindre preuve, cet activisme guerrier suscite une inquiétude grandissante au Congrès, y compris parmi certains élus républicains. (…)

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Voir également : L’ingérence de Trump dans la campagne électorale au Honduras révèle ses contradictions en matière de lutte contre le narcotrafic (article réservé aux abonné·es)