🇦🇷 Argentine : 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté depuis l’arrivée de Milei au pouvoir (Luis Reygada/ L’Humanité)


La barre des 50 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté est franchie après 120 jours de mandat du président ultralibéral. Alors que la suppression de ministères provoque le délitement de l’aide sociale et que les cantines populaires ne reçoivent plus de subventions ni de nourriture, le taux de pauvreté extrême a quant à lui été multiplié par deux.

Non content des mesures antisociales déjà mises en place durant les premiers mois de son mandat, le président « anarcho capitaliste » a mis fin à l’approvisionnement en nourriture. Juan Mabromata / AFP

« Le moment le plus dur arrivera entre mars et avril, mais après avoir touché le fond nous allons rebondir ». La lumière au bout du tunnel dans un pays ravagé par sa pire crise économique depuis au moins deux décennies ? C’est ce que promettait Javier Milei, en février dernier.

Soutenu par un FMI récompensant ses « mesures audacieuses », à savoir un programme de thérapie de choc ouvrant la voie à une libéralisation à marche forcée de l’économie, le président n’avait pris que ce qui l’intéressait de l’organisme basé à Washington. Oui, aux 4,7 milliards de dollars versés dans le cadre d’une restructuration de la dette argentine contractée auprès du Fonds (44 milliards de dollars).Non, à ce petit conseil de l’institution pourtant habitué à voir ses recommandations macroéconomiques causer des ravages au sein du corps social des pays qu’elle « aide » : « le renforcement de l’assistance sociale restera essentiel ».1 Pour rappel, le taux de pauvreté était alors estimé à plus de 50 % de la population et le président venait d’essuyer sa première grève générale (une seconde a suivi en mai), poussée par des syndicats bien décidés à dénoncer le projet ultralibéral porté par un gouvernement qualifié de « néofasciste ».

C’est pourtant la voie de la guerre aux pauvres qu’a choisi poursuivre Milei. Non content des mesures antisociales déjà mises en place durant les premiers mois de son mandat, le président « anarcho capitaliste » a mis fin à l’approvisionnement en nourriture destinée aux 45 000 cantines communautaires réparties sur tout le territoire. Une décision d’une violence inouïe dans un pays en situation d’urgence alimentaire depuis plusieurs années, alors que ces soupes populaires autogérées ont pour but d’amortir les effets de la crise économique et d’une inflation dépassant la barre des 250 % annuels.Mais face à une croissance accélérée de l’indigence et avec sept mineurs sur dix plongés dans la pauvreté, selon l’Unicef, Javier Milei se maintient droit dans ses bottes, aveuglément confiant en la capacité du marché à résoudre la situation. (…)

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