🇦🇷 Argentine : dans l’affaire du naufrage du sous-marin « San-Juan », la mise en examen de l’ex-président Mauricio Macri révoquée (Le Monde)


L’ancien chef de l’Etat était accusé d’avoir fait espionner les proches des 44 marins qui sont morts à bord du navire. Les familles ont annoncé qu’elles feraient appel.

L’ancien président argentin Mauricio Macri quitte le tribunal de Dolores (Argentine), le 28 octobre 2021. NATACHA PISARENKO / AP

Les écoutes des familles des victimes du naufrage du sous-marin San-Juan n’étaient pas illégales et avaient pour but d’assurer la sécurité du président. C’est ce qu’a estimé la Chambre d’appel nationale, vendredi 15 juillet, en révoquant la mise en examen de l’ex-président argentin Mauricio Macri (2015-2019, droite), accusé d’espionnage illicite. Le navire avait disparu en novembre 2017 au large des côtes argentines. Retrouvés par plus de 900 mètres de fond en novembre 2018, ses restes n’ont jamais pu être renfloués, en dépit du souhait des familles des 44 marins disparus.

« Nous considérons qu’il existe suffisamment de preuves pour affirmer que les activités déployées ont eu comme unique objectif la sécurité présidentielle et/ou la sécurité intérieure, et pour cette raison étaient justifiées », ont affirmé les trois magistrats du tribunal, en référence aux informations collectées pendant des mois par l’Agence fédérale du renseignement (AFI) sur les proches des victimes, qui s’étaient largement mobilisés pour exiger la poursuite des recherches du sous-marin et avaient mené une intense campagne pour connaître la vérité.

Le 1er décembre 2021, l’ancien président avait été mis en examen par un juge de Dolores (province de Buenos Aires), qui estimait que les écoutes et le suivi par l’AFI des familles avaient eu pour but de chercher à « connaître leurs activités, les lieux où elles se réunissaient, leurs données personnelles et celles de leur entourage », dans le but d’« influencer la situation politique et institutionnelle du pays ». Des « tâches d’intelligence illégale, qui n’étaient pas fondées sur une autorisation juridique », avait argumenté le juge, avant que l’affaire soit renvoyée devant la justice fédérale.

Ecoutes, piratages et filatures

Les familles ont assuré avoir fait l’objet de surveillances, d’écoutes téléphoniques et d’intimidations. A la fin de 2017 et « au moins toute l’année 2018 », elles se savaient « écoutées », avait expliqué en décembre au Monde Luis Tagliapietra, père d’un marin disparu. « On a repéré des personnes infiltrées au sein des familles qui se faisaient passer pour des proches de victimes, mais aussi des piratages de nos adresses e-mails, des filatures et on nous prenait en photo », rapportait-il.

Le juge de Dolores avait laissé Mauricio Macri en liberté contre le versement d’une caution de 100 millions de pesos (775 000 euros) et lui avait interdit de quitter le pays. L’ex-président a toujours nié fermement l’espionnage des familles et dénoncé une persécution politique. (…)

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