🇦🇷 Argentine. Patagonie. Cet art rupestre ancien pourrait avoir transmis des informations sur cent générations (Brice Louvet / Science Post)


Un art rupestre découvert dans une grotte dans le site de Cueva Huenul, dans le nord-est de la Patagonie, en Argentine, s’est révélé bien plus ancien que prévu, datant d’il y a 8 200 ans. L’analyse suggère que ces dessins s’étendent sur environ 3 000 ans au sein d’un même motif, ce qui suggère une transmission d’informations entre plusieurs générations.

Exemple d’art rupestre trouvé dans une grotte de Patagonie. Crédit : GRV

L’étude s’inscrit dans un vaste débat concernant les origines de l’art rupestre à travers le monde. Ce débat est étroitement lié à l’évolution des capacités cognitives humaines, à l’émergence de comportements symboliques et aux implications sociodémographiques qui en résultent.

Au niveau mondial, l’archéologie cherche donc à établir le calendrier et la structuration spatiale des représentations artistiques sur le paysage. Elles sont considérées comme des outils pour comprendre les rôles sociaux, adaptatifs et évolutifs des groupes humains.

La Patagonie, en tant que région méridionale des Amériques, a été la dernière à être peuplée par les humains modernes au cours du Pléistocène supérieur. Son contexte biogéographique unique, combiné à une excellente préservation des preuves paléoécologiques et archéologiques, en fait une région clé pour comprendre le peuplement de la région et le rôle de l’art rupestre dans le marquage symbolique du paysage.

Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont examiné des preuves d’art rupestre daté dans le nord de la Patagonie, en Argentine, à partir du site archéologique Cueva Huenul 1 (CH1). Les archéologues, dirigés par Guadalupe Romero Villanueva du Conseil national argentin de la recherche, ont effectué des analyses au radiocarbone sur des morceaux de pigment noir prélevés sur des œuvres représentant des humains, des animaux et d’autres motifs. La datation de l’art rupestre au radiocarbone est souvent difficile en l’absence de composants organiques, mais le pigment noir utilisé dans ces dessins provenait de matières végétales, permettant ainsi aux chercheurs de déterminer leur âge.

Ces représentations se sont finalement révélées bien plus anciennes que prévu, datant d’il y a 8 200 ans. La grotte est désormais reconnue comme abritant le plus ancien art rupestre à base de pigments daté au radiocarbone en Amérique du Sud. (…)

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