🇻🇪 Au Venezuela, mandats d’arrêt internationaux contre les nouveaux dirigeants du Parlement d’opposition (Le Monde/ AFP)


Les membres de ce Parlement parallèle, élu en 2015, ne reconnaissent pas les élections législatives de 2020, remportées par les alliés du président Maduro.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro à Cuba, le 10 avril 2017. STRINGER / REUTERS

« Nous avons demandé une alerte rouge internationale », a déclaré le procureur général, Tarek William Saab. Le Venezuela a sollicité Interpol pour qu’elle émette des mandats d’arrêts internationaux pour les trois membres de la nouvelle direction du Parlement parallèle de l’opposition, qu’il a qualifiés de « criminels », a-t-il annoncé lundi 10 janvier.

Un tribunal pénal de Caracas avait déjà émis samedi un mandat d’arrêt pour le Venezuela contre Dinorah Figuera, qui vit en Espagne et a remplacé Juan Guaido à la présidence de l’Assemblée nationale, reconnue par les Etats-Unis et des dizaines d’autres pays comme la dernière institution démocratiquement élue au Venezuela.

Les membres de ce Parlement parallèle, élu en 2015, ne reconnaissent pas les élections législatives de 2020, remportées par les alliés du président Maduro. Les deux autres membres de la direction sont Marianela Fernandez et Auristela Vasquez, qui, elles, vivent aux Etats-Unis. « Nous verrons ce que l’Espagne et les Etats-Unis feront de cette demande du ministère public », a poursuivi le procureur général, ajoutant que son bureau avait également demandé la « saisie et la sécurisation des actifs » et le « blocage et l’immobilisation des comptes » des intéressées.

« Usurpation de fonctions, trahison, association criminelle »

Les trois responsables de l’opposition sont accusées « d’usurpation de fonctions, de trahison, d’association criminelle et de blanchiment d’argent, en vertu de leur participation à des actes irréguliers liés à la nomination fictive de l’équipe de direction d’une Assemblée nationale illégitime », ont précisé les autorités judiciaires sur Twitter. Lors d’une vidéoconférence, lundi, Mme Figuera a rejeté le mandat d’arrêt à son encontre, rappelant qu’elle bénéficie de « l’asile politique » en Espagne :

« Si la dictature a l’intention de prendre des mesures contre le conseil d’administration [de l’Assemblée], en principe, elle ne pourra pas le faire. »

Cette nouvelle procédure porte à 27 le nombre de dossiers ouverts par le ministère public contre l’ancien Parlement à majorité d’opposition, avec 65 mandats d’arrêt. Le 30 décembre, trois des principaux partis d’opposition avaient approuvé la suppression du « gouvernement intérimaire » de Juan Guaido qu’ils avaient soutenu lors de sa création, puis, le 5 janvier, a été élue une nouvelle direction du Parlement.

M. Guaido, autoproclamé président par intérim en janvier 2019, n’a pas réussi à évincer le président Maduro du pouvoir malgré un large soutien international. Soutien qui s’est étiolé au fur et à mesure que l’expérience paraissait vaine. La fin de l’« intérim » survient dans un contexte de profonde division de l’opposition, alors que la présidentielle est prévue en 2024. Des primaires pour désigner un candidat unique doivent avoir lieu cette année. (…)

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