🇧🇴 Bolivie : Evo Morales est désigné candidat du MAS à l’élection présidentielle de 2025 (RFI)


Le congrès du MAS (Movimiento al socialismo), réuni du 3 au 5 octobre dans la ville de Lauca, dans la région de Cochabamba, s’est terminé plus tôt que prévu avec l’exclusion du chef de l’État Luis Arce et la désignation d’Evo Morales comme candidat à la prochaine élection présidentielle en 2025. La rivalité entre les deux hommes a fini par briser l’unité de ce mouvement.

Le président bolivien Luis Arce et l’ex-président Evo Morales lors d’un rassemblement à l’occasion du 28e anniversaire du parti au pouvoir. © AIZAR RALDES/AFP

Le parti a estimé que Luis Arce s’était exclu de lui-même en refusant de participer à la primaire, et a rappelé que le Congrès imposait aux candidats d’avoir effectué au moins dix ans de militantisme. Le MAS a donc laissé la place à son ancien mentor, Evo Morales qui a promis de « faire revivre la révolution pour sauver de nouveau le pays. » L’ancien président bénéficie d’un large soutien, mais il n’est pas certain que sa désignation soit validée car les autorités électorales rappellent que, même en présence d’un candidat unique, il faut organiser une élection primaire.

Bolivie: le président Luis Arce exclu de son propre parti lors d’un congrès (Nils Sabin / RFI / 5 octobre)

En Bolivie, le président Luis Arce vient d’être chassé du parti actuellement au pouvoir, lors d’un congrès national. Cette décision intervient après des mois de tensions et de divisions entre les partisans du président, Luis Arce, et ceux de l’ex-président Evo Morales.

Le parti Mouvement vers le socialisme (MAS) se déchire déjà depuis plusieurs mois. Cette exclusion pourrait laisser penser que le président Arce se retrouve isolé. Mais dans les faits, beaucoup de militants et d’organisations sociales le soutiennent. La Bolivie se retrouve presque avec deux MAS : l’un qui supporte l’ex-président Evo Morales et l’autre plutôt fidèle à Luis Arce.

Cette exclusion a des conséquences pour le président, par exemple au Parlement où il va sûrement se retrouver sans majorité. Ces derniers mois, les députés pro-Morales s’étaient déjà alliés avec l’opposition pour censurer un ministre du gouvernement. Avec l’exclusion de Luis Arce, ce genre d’alliance de circonstances a plus de chances de se reproduire. Quant aux conséquences pour l’élection présidentielle de 2025, elles sont encore difficiles à deviner. Evo Morales a été désigné candidat officiel du parti, mais il est très probable que Luis Arce se présente aussi, même s’il a déclaré qu’il était encore trop tôt pour se prononcer. (…)

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Bolivie: pourquoi tant de divisions au sein du MAS, le parti au pouvoir? (Nils Sabin / RFI / 4 octobre)

Le MAS se réunit pour un congrès national de trois jours sous haute tension. Ses membres doivent élire une nouvelle direction nationale et choisir un candidat pour l’élection présidentielle de 2025. Mais depuis des mois, le parti au pouvoir se déchire entre les partisans du président Luis Arce et ceux de l’ex-président Evo Morales, qui a récemment annoncé sa candidature à la présidentielle.

© Aizar Raldes, AFP

La principale raison de ces divisions, c’est la lutte de pouvoir entre Luis Arce et Evo Morales. D’un côté, il y a le président en fonction qui pourrait choisir de se représenter et de l’autre il y a Morales, président de 2006 à 2019, qui n’a jamais caché sa volonté de revenir au pouvoir. 

Il y a dix jours, Evo Morales a annoncé sa candidature à la présidence et il en a profité pour dénoncer la volonté du pouvoir de « l’éliminer physiquement ». Cela faisait plusieurs mois qu’il accusait le gouvernement pourtant issu de son propre parti de s’être droitisé et d’avoir monté un « plan noir » pour l’empêcher de se représenter.

Mais les tensions sont plus profondes que ça. En fait, la division tourne autour de la rénovation des cadres du MAS. Jusqu’en 2019, le contrôle de Morales sur le parti était total, aujourd’hui ce n’est plus le cas. « Le leadership de Morales était si fort qu’il pouvait contrôler la trajectoire politique de ses militants, explique le politologue Franz Flores. Il pouvait totalement stopper la carrière d’un politique s’il le souhaitait, aujourd’hui il ne peut plus faire ça. »

« C’est important pour que nous ayons de nouveaux cadres politiques dans le pays »

Lorsque Morales s’est exilé en 2019, de nouveaux dirigeants ont pris de l’importance au sein du MAS (Mouvement vers le socialisme). C’est le cas d’Eva Copa, la présidente du Sénat lors de l’exil de Morales entre 2019 et 2020. À 36 ans, elle est désormais la maire d’El Alto la deuxième ville du pays et elle fait partie de cette nouvelle génération qui demande plus d’espace et d’autonomie au sein du MAS. Désormais, elle n’hésite pas à défendre son opinion en public. « Je pense qu’il faut donner des opportunités à d’autres personnes, c’est important pour que nous ayons de nouveaux cadres politiques dans le pays. Il y a beaucoup de jeunes qui s’engagent et c’est de ce vent de fraîcheur dont notre pays a besoin », soutient-elle. (…)

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Voir également cet article réservé aux abonné.e.s : Bolivie : Evo Morales impose sa candidature à l’élection présidentielle et éjecte Luis Arce (Luis Reygada / L’Humanité / 5 octobre)